Célébration du soixante-dixième anniversaire du 18 juin 1940
Posté par ITgium le 25 novembre 2010
à Pékin, RP de Chine, 18 juin 2010
Texte de François de la Chevalerie
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Bientôt, nous serons à la croisée des chemins !
Lorsque le dernier Compagnon de la Libération sera enterré au mont Valérien, lorsque plus aucun Français Libre ne sera en vie, que restera-t-il de l’épopée du 18 juin ?
En Chine, la perpétuation de la mémoire hante aussi les esprits.
Qu’adviendra-t-il du souvenir des hommes morts au combat, l’âme claire ? s’inquiétait Zhou EnLai au soir de sa vie.
La lumière des heures glorieuses s’en allant dans l’ombre, peut être ne faut-il retenir du 18 juin qu’un seul mot, l’engagement ?
Il étaient nombreux à rejeter la fatalité de la misère mais combien furent-ils à lui faire front ? s’interroge Zhou Enlai.
Le 18 juin 1940, l’engagement fut le choix d’un nombre infime d’hommes et de femmes.
Mille, peut être moins, qui croyaient que la France pouvait renaitre de ses cendres.
En Chine, ils étaient cent mille avec souvent pour seule arme le courage, le sens du sacrifice, poursuit Zhou Enlai.
Jeunes pour la plupart, moyenne d’âge 23 ans, les Français Libres apportaient un vent de liberté au milieu d’une France anéantie.
Emmenés par une inébranlable confiance dans l’avenir, ils s’en allaient au devant de l’ennemi, se moquant de la mort.
Refusant les solutions de circonstance, le diktat, ils voulaient tenir envers et contre tout, ne pas défaillir.
Nullement à la recherche de félicitations ou de couronnes, ils remplissaient seulement leur devoir avec humilité.
Comme s’accomplirent aussi, tout au long de l’histoire de leur pays respectif, chinois ou français, se dressant pour la liberté, la souveraineté, l’honneur.
« De cet éternel recommencement », le Général de Gaulle avait le désir d’en débattre avec Mao et Zhou Enlai.
Quelques mois avant sa mort, désormais libéré de toutes fonctions officielles, il émet le souhait de fouler la terre de Chine.
“J’irai à la rencontre de valeureux combattants », confie-t-il.
L’idée à peine lancée, les chancelleries s’animent. Bientôt le voyage s’organise.
Déjà, le Général prépare ses discours. Relit Teilhard de Chardin et Henri Michaux. S’abreuve de récits. Naturellement, il invite Malraux à sa table.
Dans la première mouture d’un discours, il célèbre une civilisation cinq fois millénaire laquelle a franchi vaillamment le torrent sablonneux de l’histoire.
“Comment ce grand peuple a-t-il surmonté le poids des siècles, les épreuves?” se demande-t-il.
« Porté par l’élan, porté par l’espoir », s’ose-t-il en réponse.
Je l’attendais de pied ferme, raconte Zhou Enlai. Je voulais lui raconter son 18 juin comme je savais qu’il me ferait reparcourir la longue marche.
La mort soudaine du Général, le 9 novembre 1970 fera malheureusement avorter ce projet.
Restent des pages de l’Histoire se nourrissant, toutes deux, à l’aune de l’engagement.
L’engagement de révolutionnaires.
L’engagement des Français Libres, le 18 juin 1940.
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