Le caractère des femmes chinoises
Posté par ITgium le 17 décembre 2012
Le caractère des femmes chinoises
Les récits de jùn mǎ 俊 马 (François de la Chevalerie)
(1) Le caractère des femmes chinoises au sein du couple
(2) Quelques poncifs sur le caractère des chinoises
(3) La jalousie chez la femme chinoise
(4) Jalousie ordinaire au Bureau, de Sylvie Lin Jing
(5) La sexualité paradoxale des femmes chinoises
(6) Femme chinoise et homme occidental
(7) Le baiser chinois
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Avant propos
La femme chinoise deviendrait-elle, une fois mariée, une tigresse (hǔ) ?
Se transformerait-elle en un démon (mèi) ?
Même si ce dernier mot mal prononcé s’accorde sur un tout autre sens, la messe est dite : la femme chinoise ne serait pas de composition facile.
Le caractère de la femme chinoise au sein du couple
Mari et femme, chinois tous deux.
Une union géographiquement logique mais dangereuse.
Dans les comédies chinoises, le couple est souvent dépeint de manière caricaturale.
D’un côté, un homme menant rondement ses affaires à l’extérieur mais faible, assez non chaland, parfois fuyant, à l’intérieur de la maisonnée.
De l’autre côté, une boule de feu !
Une femme au fort caractère plutôt acariâtre, souvent dominatrice et qui tient jalousement les cordons de la bourse.
Chacun vaque à ses occupations, se satisfaisant en apparence d’un étrange équilibre.
Cependant, dans l’ombre, le mari se lâche, pointe le « mauvais caractère » de sa femme.
Il fustige son goût à la domination qu’il tolère pourtant.
Esclave à demeure, son plus grand bonheur est de s’en aller, la nuit tombante dans un karaoké avec une bande de copains comme lui, meurtris dans leur vie de couple.
Dans ces bordels, il s’en donne à cœur joie, maltraitant à la baguette de très jeunes femmes, tout juste dépossédées de leur virginité.
Terrorisées, elles subissent les assauts de ces hommes adipeux, libidineux, vulgaires et la plupart du temps saoul. Déjà, elles s’activent, se prêtant à des « Dà fēi jī ». Ainsi traduit : « grand avion ». Ainsi dit, l’homme se libère.
Cruelle revanche !
Quand il revient tard le soir, ce dernier se glisse délicatement dans l’appartement, bientôt converge vers le lit conjugal.
Sa femme est aux aguets mais elle s’en fiche.
Elle s’en félicite plutôt car, vu les frasques de son mari, elle pourra étendre plus encore son pouvoir.
Heureuse femme chinoise qui porte la culotte !
Le temps d’un week-end, les couples s’exilent dans un palace flamboyant en périphérie de leur ville de résidence, généralement un hôtel golf.
Souvent ils s’y rendent en grappe avec d’autres amis.
Si d’aventure vous voulez connaître l’effrayante misère des couples chinois, je vous conseille cette expérience.
Jamais je n’ai été autant saisi par l’ennui, telle une guillotine me conduisant vers la mort.
Pendant ces weekends, les journées sont rythmées par des repas plantureux où pour la bonne cause, le monde des affaires n’étant jamais loin, ils invitent grassement une notoriété locale, le maire d’un commune ou le secrétaire général du parti.
Pour prix de leur amabilité plutôt feinte, ces derniers les remercient par quelque facilité dans l’accès à un marché truqué.
Après les beuveries, les hommes jouent aux cartes, la cigarette au bec, à coup de milliers de yuans. Quant aux femmes, elles s’étirent sur des chaises, l’œil calé sur leur rejeton qu’elles gavent satiété. Beaucoup en palissent, bientôt obèses, déjà introvertis.
La nuit venant, le couple se reconstruit en regardant la télévision, ce bienheureux encouragement à une vie maussade.
Les hommes adorent les matchs truqués de la NBA ou des parties de billard. Les femmes préfèrent une émission très courue où une quinzaine de femmes harcèlent des hommes en mal d’épouse.
Et si la télévision ne bourdonne pas, chacun parcourt son wexin (wechat).
Chez les dames défilent les selfies de leurs amies comme pour dire, je suis très belle, trop belle. Derrière cette mascarade, peut être lancent-elles plutôt un appel pour signaler l’effroyable vide de leur existence? Chez les hommes, l’on penche plutôt pour les berlines, de grosses bouffes et des cérémonies officielles où l’on s’ennuie pourtant à en mourir.
La nuit venue, l’homme se fend d’une caresse.
Le corps presque inerte, l’épouse s’applique sans plus.
(2) Quelques poncifs sur le caractère des chinoises
Deux opinions contrastées que rien ne rapproche.
L’un s’étouffe presque un dénombrant les défauts des chinoises.
L’autre, émerveillé et bouche béante, vante leurs qualités.
Duel dont il ne sortira que des poncifs, les chinoises volent désormais de leurs propres ailes, certaines brutales, d’autres douces.
Mille âmes, mille femmes.
Le premier est hargneux.
Il argumente :
La femme chinoise est capricieuse.
La femme chinoise aime que les hommes la choient comme une princesse.
Les chinoises encouragent l’homme à se marier le plus vite possible.
Les chinoises poussent ces mêmes hommes à acheter un appartement aussitôt même s’il s’agit d’une cage à poule surplombant une autoroute.
Les chinoises ne seront jamais autant heureuses que lorsqu’elles les entrainent la nuit tombante leur hommes devant des magasin de luxe. Le pauvre, il fait plutôt la tête. C’est vrai que la note risque d’être salée mais quelle belle preuve d’amour!
Attention ! Les femmes chinoises ne veulent pas ce qu’on leur donne mais uniquement ce qu’elles veulent !
Les femmes chinoises sont de vraies tigresses émotives !
La femme chinoise est arriviste.
La femme chinoise ne s’intéresse qu’à l’argent.
Si d’aventure une chinoise se marie avec un européen et si ce dernier est fonctionnaire, elle n’aura que mépris, le moquant alors à tour de bras devant ses amies, sa famille. Le nommant sous une appellation simplicatrice, xián rén (littéralement, homme oisif). Dans ce cas, elle vantera, jour après jour, les qualités de ses amis d’enfance donc chinois, entrepreneurs et hommes d’affaires, dont elle dira d’un air malicieux qu’ils ont mille fois mieux réussi leur vie.
Cette critique se fait croissante avec les années.
Avec les chinoises, il faudra compter avec deux scandales par semaines ! Peut être beaucoup plus si vous ne répondez pas à leur besoin « pressant » d’une vie confortable dont il faudrait mieux qu’elle soit très confortable. Pire encore si vous êtes par malheur fonctionnaire.
Est-ce vrai tout cela ?
Que diable !
Ce contempteur apporte une explication.
Pour lui, cet effrayant comportement serait une conséquence de l’éducation post maoïste. Une femme chinoise est dans son for intérieur un garde rouge (Hóng wèi bīng).
Le contempteur lance un appel.
- Avec en arrière fond l’économie de son pays dégradée et s’enfonçant toujours davantage, le français devrait s’abstenir à courtiser une chinoise. Il faut le dire, il n’a pas le niveau requis (shuǐ píng bì xū). A moins qu’il possède un compte offshore, une société à son nom comptant une centaine d’employés et bien sûr un appartement à Vancouver, la ville de rêve pour tout chinois, un autre à Brisbane se respectant, l’affaire est vraiment périlleuse !
Le second est bienveillant, douces sont ses paroles.
Les femmes chinoises sont traditionnelles, connues pour leur sens moral.
Les femmes chinoises savent comment s’entendre avec leur mari et le rendre heureux.
Souvent gracieuse, les femmes chinoises offrent une beauté exotique.
Héritières d’une civilisation cinq fois millénaires, les femmes chinoises sont vertueuses et sages.
Selon une métaphore répandue en Chine, une femme est douce comme l’eau, donc tendre.
La Chine étant la deuxième économie mondiale, se marier avec une Chinoise est un investissement de bon aloi.
Est-ce vrai tout cela ?
Alors, dans ce cas, gagnons immédiatement ce merveilleux rivage !
(3) La jalousie chez la femme chinoise
La jalousie est un mal mondialement partagé.
Certains supposent que les femmes en seraient davantage atteintes.
Peut-être ont-elles l’honnêteté de faire part de leurs états d’âme plus souvent en public que les hommes.
Femme jalouse est souvent splendide !
Flairant une quelconque traîtrise, elle se redresse, l’œil vengeur, les dents serrées. Les mains tremblent. Une émotion à fleur de peau occupe leur regard. Bientôt elle s’emporte, fonce droit devant leur homme, le chapitre, lui tire l’oreille.
D’un coup, elle le gifle en public. Une claque encore si ce dernier oppose un sourire moqueur.
La jalousie est-elle plus aiguë en Chine ?
Du temps des années de glaciation communiste, pour une femme, la jalousie se mesurait souvent à l’aura de son mari au sein du parti.
Quelques mots abrupts suffisaient pour signifier qu’il était le mieux placé.
Donc elle aussi !
Depuis les années 80 et l’explosion de la consommation, la jalousie se mesure dans la capacité de chacune d’acquérir des biens, d’étaler des richesses, de rendre témoignage d’une vie facile.
Dans la mêlée, elles mettent en avant leur homme plutôt pour leur richesse supposée rarement pour une hasardeuse beauté, les physiques des hommes étant interchangeables en Chine.
La jalousie consiste aussi à vanter ou dénoncer une belle silhouette.
Là, les chinoises sont gagnantes. Plutôt fines, élégantes et gracieuses.
Dans les années à venir, la jalousie se jouera autour des décolletés.
La chinoise n’étant pas généralement pas bien dotée, il s’en comptera de vaillantes pour se faire poser des prothèses mammaires et remporter la mise.
A qui la plus belle poitrine ?
A la plus grande joie des chirurgiens esthétiques, le combat sera âpre, sans pitié.
(4) Jalousie ordinaire au Bureau, de Sylvie Lin Jing
« Au bureau, mes collègues féminins sont superficiels et intéressés. A longueur de journée, elles parlent de produits de luxe en tous genres. Dès qu’elles ont une seconde de libre, elles comparent leur garde robe, pointent les rentrées mensuelles. Valsent des noms de marque. S’empilent des sacs, des foulards.
Chaque jour, le même déballage vulgaire dit toujours sur le ton de la propagande. Leurs voix se faisant concurrence, elles deviennent inaudibles.
Parmi mes collègues, il s’en compte une que je déteste plus que tout.
Une amie qui la connaît dit que je suis jalouse d’elle. Peut-être ? Mais alors elle l’aura bien mérité !
Mariée avec un français avec lequel elle a un petit garçon, elle n’a que trois sujets dans sa vie.
1) Son mari, un homme riche, est très amoureux d’elle. Ils vivent ensemble depuis plus de 8 ans.
2) Leur fils est adorable. Elle le scande partout et donc tout le monde le répète mécaniquement.
3) De l’avis général, c’est une femme parfaite sans ombre.
Elle a encore un 4ème sujet, moi !
Ce que je déteste le plus, c’est qu’elle parle de moi au tout venant, à des inconnus.
Toujours la même rengaine.
Elle leur dit que si je suis encore célibataire, c’est parce que je compte me marier avec un homme vieux et riche, juste pour son argent. Mais, ajoute-t-elle d’une voix perfide : « Comme c’est dommage, elle ne l’a pas trouvé ! »
C’est méchant non ?
Je suis pareillement méchante.
Bien qu’elle ait des responsabilités importantes dans l’entreprise, elle écrit très mal, surtout en chinois. Peut-être souffre-t-elle d’un sérieux problème d’éducation ? Chaque fois que je tombe sur une de ses notes, je me fais un plaisir de les montrer aux collègues en relevant méthodiquement les fautes d’orthographe. Oui je suis moi aussi méchante…
Mais peut-être dit-elle vrai ?
Je vais peut-être me marier avec un homme vieux et riche ?
C’est le destin ? On verra… »
(5) La sexualité paradoxale des femmes chinoises
La potion est amère.
Alors qu’un inexorable vent de liberté souffle en Chine, les femmes vivent une situation paradoxale.
Alors qu’elles s’affichent désormais librement, coquettes et désirables, jouant de subterfuges pour faire monter le désir, elles peinent à bousculer l’effroyable conservatisme familial toujours prégnant en Chine continentale.
Quoiqu’elles entreprennent, à trente ans sonnés, elles doivent obligatoirement trouver leur pair, un mari bon teint, généralement suggéré par la famille, vaguement aimé mais à l’écu doré.
C’est à ce prix qu’elles maintiennent leur respectabilité dans un environnement social toujours peu enclin aux originalités.
Alors qu’elles pourraient s‘offrir encore des années de liberté, vivre leur sexualité comme bon leur semble, voguer l’âme heureuse parmi des prétendants, ce coup d’arrêt emporte leurs rêves.
Mariée, la femme chinoise ne s’appartient plus.
Désormais l’otage de sa famille, souvent à la merci d’une belle mère envahissante, elle compose avec un rôle de convenance, lisse à souhait.
Peu à peu, son corps lui échappe.
Sonne lentement le glas de ses désirs !
Sa sexualité s’annonce pâle, sans effervescence, une affaire d’habitude.
Pour son homme, la peine est moins lourde.
Sous prétexte d’un travail forcené et de négociations insurmontables, la nuit venue, il rejoint les KTV (karaoké) et autres lieux de débauches nocturnes.
Gavé à l’alcool de riz, la tête enivrée, il y trouve une gamme étendue de jeunes femmes entre vingt et trente ans, souvent issues de campagnes reculées, à la recherche d’une vie meilleure dans les grandes villes côtières.
Voilà le paradoxe, alors que la femme mariée vit sobrement sa sexualité, les filles de joie abondent en Chine dans des enclos lugubres à la merci d’hommes effrontément vulgaires et adipeux, trompant leur femme à qui mieux mieux.
La fête finie, ce dernier rejoint la couche familiale.
Le corps encore tout chaud, faute d’énergie, rare est celui qui prête une notable attention à son épouse dont la plupart ont pris le parti de dormir depuis longtemps.
Le lendemain, le visage volontairement innocent, il joue au mari vertueux, cuisinant et s’occupant de l’enfant.
Un être presque exemplaire dont sa femme apprend à s’en accommoder au détriment de son plaisir.
L’âge venant, peut-être se laissera-t-elle surprendre par une envie de liberté en adressant un sourire équivoque à autrui, un impardonnable éclat de rire.
Glissera un désir, une envolée de sentiment comme un nouvel horizon.
Une joie aussitôt étouffée, refoulée jusqu’à l’os.
Rares seront celles qui passeront outre les conservatismes en chassant l’intrus, l’idée d’un bonheur retrouvé.
Rares seront celles qui se gaveront d’un jeu de corps, se laissant emporter par leur seul désir.
Finalement, elles resteront dans leurs murs, palissant d’ennui a vue d’oeil.
Voilà une triste réalité dont il ne ressort que des âmes en peine.
Ainsi la belle Dame restera en souffrance tout au long de sa vie.
(6) Femme chinoise et homme occidental
Est il possible d’envisager une relation avec une femme chinoise ou avec un homme chinois ?
Quels bonheurs en perspective ?
Quels supplices attendus ?
Portons au débat un poncif entendu : le maintien d’une relation amoureuse est toujours possible si l’aveuglement des premiers temps ne prend pas trop le pas sur un nécessaire réalisme.
Car, après l’état de grâce, telle une véritable tornade, la différence culturelle s’engouffre par toutes les interstices, balaie tout sur son passage, bientôt l’amour des premiers jours.
Au nombre des dangers, un problème de taille, presque terrifiant, l’analphabétisme fréquent des occidentaux.
Pour les femmes chinoises, l’homme occidental est un analphabète
Dans les forums de discussion, rarement en est-il fait mention car c’est de loin l’aspect le plus cruel marquant souvent une relation entre une femme chinoise et un étranger.
Pour cause, il peut-être insurmontable, ingérable.
Sauf quelques rares sinophiles ou linguistes, beaucoup d’occidentaux s’aventurant en Chine se voient aussitôt accolés un encombrant épithète : analphabète (wén máng 文盲).
Vogue aussi un sobriquet peu reluisant : l’occidental ne sait ni le A ni le B (mù bù shí dīng 目不识丁).
Le site Weibo regorge d’anecdotes amusantes où pointent d’aimables piques mais aussi de la moquerie. Ce que d’aucuns déclarent légitime : « ils vivent dans notre pays et ne connaissent même pas notre écriture ! »
Selon l’UNESCO : « une personne est analphabète si elle ne peut à la fois lire et écrire, en le comprenant, un énoncé simple et bref se rapportant à sa vie quotidienne ».
En Occident, l’analphabétisme renvoie à une population arriérée, décalée, à l’extrême marge de la société, souvent incapable de se mouvoir dans le monde.
Bien évidemment, aucun expatrié ne se reconnaitra dans cette définition accablante mais telle est la situation de nombreux d’entre eux lorsqu’ils vivent en Chine.
S’en compteront certains qui à force d’acharnement maitriseront leur millier de caractère mais beaucoup, devant l’énormité de la tâche ou prisonnier de leurs occupations professionnelles, ne s’accompliront pas.
Du coup, ils vivent inévitablement dans une situation d’effrayante dépendance.
Tels des vieillards, atteints de maladie congénitale, ils se tiennent à la remorque de leur femme chinoise.
D’abord, elle s’en inquiètera, cherchant à aider.
Le temps venant, la compassion des premiers jours dissipée, elle fera ce qu’elle veut, comme cela l’arrange, souvent sans intention de nuire mais plutôt par facilité.
Face à une telle distorsion, le sourire se glacera, chacun emportant ses rêves en silence.
Ce silence, la mort de l’amour.
(7) Le baiser chinois
Le baiser chinois est-il différent du baiser issu de toute autre région du monde ?
Existe-t-il un baiser labellisé Chine, comme la marque de fabrique d’un peuple ?
D’emblée, la réponse serait plutôt non.
Le baiser, fut-il chinois ou sénégalais, salvadorien ou irlandais, est bien cette empreinte charnelle s’en allant d’un museau vers une bouche.
Cependant, loin des effusions chaleureuses dans la Villa Borghèse à Rome ou au parc Monceau à Paris, les Chinois s’y prêtent avec discrétion.
Beaucoup jugent obscène de le pratiquer en public sous un ciel généreusement étoilé.
Rares sont les jeunes gens osant d’heureux rapprochements dans les jardins publics de Pékin ou de Shanghai.
Pour nombre de chinois, le baiser est un geste exclusivement sexuel donc une affaire privée loin de tout regard.
Même le baiser purement affectif d’un père à son fils est source de gêne. Presque inconnues sont les embrassades de retour de vacances ou à l’annonce d’un succès à un examen. Même embarras chez les jeunes mamans lesquelles nourrissent leur nourrissons de seuls et rares baiser furtifs.
Connaitre le baiser chinois
Du coup, la connaissance du baiser chinois est incertaine.
Comment le piéger ?
Respectant la vie d’autrui, nous nous sommes bien gardé de placer des cameras cachées dans des chambres d’hôtel. Pour toute matière, nous disposons seulement de bribes d’informations. Certains expatriés ont aimablement répondu à notre questionnaire fort sommaire. Une seule interpellation :

Jade Shan, Donguang
Le baiser chinois est-il mémorable ?
- Le baiser chinois est indistinct du baiser anglais. C’est une affaire de temps et de moyen, rapporte James de la Tornay.
- J’ai bien cherché l’ivresse, poursuit un autre, j’ai rencontré ou de la tiédeur ou de l’emballement, rien d’exclusivement chinois.
- Si on m’avait demandé d’embrasser une chinoise à l’aveuglette, je n’aurais vu qu’une femme aimante. Femme et aimante, le reste est accommodement.
Déconstruire le baiser chinois
En chinois, le baiser se confond avec la bise, le même mot (wěn 吻) les désignant indistinctement. Selon une hiérarchie établie, l’on fait la bise à sa vieille tante, l’on accorde son baiser à sa belle. Pour les occidentaux, la différence est entendue mais en Chine comme ni l’un ni l’autre ne se pratique, ce commentaire est sans objet. Toutefois, je relève dans un roman ce bel alliage : tendre baiser (xiāng wěn 香吻).
- Vous lisez fort mal notre langue, commente mon professeur, il ne s’agit que d’un baiser platonique.
Je proteste en lui montrant une autre page où apparaît une formule insensée, donner un baiser (jiē wěn 接吻). Il regarde l’ouvrage, s’étire dans son fauteuil.
- C’est comme donner un cadeau, rapporte-t-il, juste une formule de politesse.
- Que faites vous alors du baiser d’adieu (wěn bié 吻别) ?
- Le baiser d’adieu est souvent celui du mourant. Qui l’accueille avec plaisir ?
C’est alors que je sors de mes gonds.
- Mais que dites vous alors d’une manière d’embrasser par l’étreinte (lǒu bào 搂抱).
Une gêne dans le regard du professeur.
- Pensez plutôt a donner le baiser de paix (qn yán guī yú hǎo 言归于好)
Pensez encore à votre prochaine leçon, vous êtes très faible sur les tons !
Totalement détruit par cette discussion, je me suis rendu au Bookworm[1] dans le quartier de Sānlǐtún (三里屯) où je retrouve mon ami américain, Harvey. Je l’interroge à son tour. Il pouffe aussitôt de rire.
- Un seul mot fait l’affaire, dit-il d’une voix rauque, cào (肏). Au choix, baiser ou niquer. La prudence étant bonne conseillère, même l’occidental le plus intrépide ne se hasardera pas à une telle confusion.
Les chinois ont inventé le baiser comme la poudre.
Comme je ne recevais aucune réponse, je me suis rendu dans la bibliothèque de l’université de Tianjin (天津大学). Je tombe alors sur l’ouvrage d’un père jésuite, Anxmandae de Leira, datant de 1784, “les inventions du peuple chinois » zhōng guó fā ming (中国 发明), écrit entièrement en chinois. Je feuillette l’ouvrage, tournant hâtivement les pages. Une tête de chapitre retient mon attention : « Modélisation du baiser chinois ».
“Tandis que dans les cours européennes, l’on se courtise par le regard, les déclamations de poèmes, les odes, une gestuelle bien ordonnée, en Chine, l’on n’avance d’un pas étrange. Dans ses vingt ans, pas au delà, un homme harponne sa promise par la bouche. Sans trop de révérence, Il s’y prend en un éclair de temps, d’une bouchée, qu’elle le veuille ou pas. Lorsqu’il atteint son but, il claironne, tourne sur lui même, puis se frappe le dos, les jambes. Que n’a-t-il pas accompli ? L’impensable, le premier baiser du monde ! »
Figures géométriques du baiser chinois
Le baiser est une invention chinoise mais est-il seulement destiné à se faire plaisir ?
Si peu ! admet l’astronome Shi Shenfu (石申).
Se construisant autour de figures géométriques, le baiser chinois est une mécanique.
Selon cette perspective, la bouche est un volume laquelle avance en ligne droite ou courbe vers un autre volume. Une ligne continue, parfois discontinue, souvent une ellipse, s’en allant d’un point identifié vers un autre. Se jouxtant finalement, les bouches ondulent. Une ondulation presque millimétrique. Peu à peu, les bouches s’organisent dans les formes d’un dodécagone irrégulier. Les pointes extrêmes sont comme des vecteurs d’énergie.
Ainsi ce geste – en apparence sommaire, galvaudé et instinctif – frôle la perfection.
- La rencontre corporel de deux individus est souvent dramatique, admet Liu Wei, professeur de physique à l’université de Hengyang L’approche géométrique chasse l’émotion tout en préservant le désir sexuel.
- Je me suis exercé à une telle approche, soupire Harvey. J’éprouvais tellement de fatigue à me maintenir dans les courbes que j’ai abandonné en rase campagne. La jolie chinoise qui se tenait toujours à l’affut devant mes lèvres m’a alors dit : « Tu n’as pas l’esprit mathématique ! »
[1] Bar anglophone
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