L’enfer urbain en Chine comme une volonté de se détruire.
Posté par ITgium le 18 juin 2013
Les récits de jùn mǎ 俊 马 故事
Partout en Chine, les villes offrent le même spectacle de progrès.
Organisées autour de centres villes ployant sous des mó tiān dà lóu (gratte-ciels), suffocant sous la pression de gigantesques centres commerciaux, les villes s’offrent comme des emballages de béton sans âme.
Chancelante et écrasées sous leur ombre, subsistent de vieilles maisons datant de l’époque des concessions ou de désormais trop rares Siheyuan (四合院), les maisons traditionnelles chinoises à cour intérieure.
Dans les entrelacs, veillent les vestiges de rares temples feuilletés d’or et gardés par des shī (lions 獅), témoins dérisoire d’une histoire millénaire
Rasé tout le reste, rayées les effluves du passé.
Chavire le monde ancien !
Dans les faubourgs, des carrés d’immeubles d’habitation surgissent à chaque carrefour, fermant immanquablement l’horizon. Chaque fois, se comptent dix ou vingt tours de 40 étages, toujours de même facture, Zhōng guó tài tài tǎ lóu (Madame la tour de Chine).
Chaque année, mille s’en construisent à l’identique.
Mêmes matériaux, même escalier, pareils décor et jardin, hébergeant de semblables Monsieur Li, Monsieur Wang, Monsieur Zhang, les Lao bai xing (老百姓), les cent noms de famille de la chine immémoriale ainsi que leurs femmes, s’en allant en meute dans les centres commerciaux.
Tous entassés à bon compte dans l’antre supposé du progrès où, toutes fenêtres ouvertes, se respirent des gaz délétères, des particules toxiques et mortifères.
Les villes chinoises sonnent comme l’enfer, Dìyù (地獄), littéralement « la Prison sous terre ».
Selon une légende, les âmes y seraient conduites pour se faire pardonner leurs péchés sur Terre.
Serait-ce là le projet de Yánluó wáng (阎罗王), le roi de l’Enfer de parquer le peuple de chine dans des villes déshumanisées afin qu’il expie de ses crimes sur Terre ?
Souffle heureusement un vent contraire, emportée par tous ceux, toujours plus nombreux, qui exigent un environnement plus sain, plus rassurant, moins chaotique.
Doucement, la mutation des villes chinoises s’annonce, bientôt lieu de vie plutôt que l’enfer.