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Les chinoises
Les récits de jùn mǎ 俊 马 (François de la Chevalerie) sur cette page
(1) De l’amour entre un homme occidental et une femme chinoise
(2) Le caractère des femmes chinoises au sein du couple
(3) Quelques poncifs sur le caractère des chinoises
(4) La jalousie est un mal mondialement partagé.
(5) La jalousie est-elle plus aiguë en Chine ?
(6) Jalousie ordinaire au Bureau, de Sylvie Lin Jing
(7) Jiang Qing, la plus belle jalouse de Chine ou comment je suis tombé bêtement amoureux
(8) La jalouse de Shanghai
(9) La shanghaienne, entre colère et confort
(10) La Tianjinoise, douceur et sérénité
De l’amour entre un homme occidental et une femme chinoise
Juste un chahut.
Au hasard d’une rencontre, un doux sentiment.
Dans la mêlée, des frissons, des sueurs,
Le cœur battant.
Cette fois, Mademoiselle est chinoise.
De Fuzhou, dit-elle.
D’emblée, une question :
Pourquoi son cœur vaut-il mieux que tout l’or du monde ?
Serait-ce son âme ?
Plutôt, ses origines !
Elle porte une part de vérité du grand peuple de Chine.
Solidaire de son incroyable destin, elle rayonne.
Naturellement, elle domine l’arène.
Sa silhouette gracieuse se mouvant élégamment
D’un seul sourire, elle s’impose.
Soudain, un avertissement.
Dans les oreilles, à voix basse,
L’on me dit qu’une relation entre une chinoise et un occidental est de l’ordre de l’impossible.
A l’ordinaire, celle-là est concrète, pragmatique et peu rêveuse.
Jamais s’emballe-t-elle pour de faux plaisirs.
Rarement se tord-t-elle l’esprit en se gonflant d’un sentiment amoureux.
Chez elle tout est plutôt besoin et famille
Elle s’enquiert surtout d’une vie banale et confortable.
De son côté, l’occidental se laisse aller à un imaginaire romanesque.
Il navigue dans ses rêves.
Il croit toujours à sa grandeur passée, donne des leçons à un monde qui ne lui appartient plus.
L’on me dit encore, à la naissance d’un enfant, cette différence devient insurmontable.
La famille chinoise insuffle un air de privation de liberté.
L’homme est alors relégué à un rôle utilitaire, joue profil bas, entre mère et enfant.
Passe sa tête et puis s’en va !
Puissent ces alertes ne pas perturber ma relation naissante, me disais-je alors.
Mais le temps passant, la passion s’étoile.
Un brin d’éclair entre deux contraintes dont il faut parler.
Dès lors, je remarque que notre entente est fragile comme accidentée.
Bientôt laborieuse.
Quelques mots échangés en une journée.
Le fossé culturel m’apparaît plus crûment, plus nettement.
J’ai la curieuse impression qu’il s’élargît avec le temps, rendant illusoire toute communion d’esprit avec elle.
Elle raille mes états d’âme.
Elle boude toute tentative de dialogue.
Chacun campe sur ses positions.
La Chine, la France.
Deux cultures, deux combats.
L’on ne cherche plus à se comprendre.
Surgit l’ennui.
Un silence
Le vide.
Finalement, nous plongeons dans l’inconnu.
L’histoire banale d’un couple qui se fend.
Une sortie sans gloire.
Un beau bazar pour rien !
De mon côté, je pense toujours à elle.
De son côté, je n’existe plus.
Tout cela est curieux pour moi qui suis tellement attaché à l’histoire passée.
Le cœur bientôt enlacé à un autre homme, elle s’en moque éperdument.
Ah, quel idiot, je fais !
François de la Chevalerie, décembre 2012
Le caractère des femmes chinoises au sein du couple
La femme chinoise deviendrait-elle, une fois mariée, une tigresse (hǔ) ?
Se transformerait-elle en un démon (mèi) ?
Même si ce mot mal prononcé s’accorde sur un tout autre sens, la messe est dite : la femme chinoise ne serait pas de composition facile.
Le caractère de la femme chinoise au sein du couple
Mari et femme, chinois tous deux.
Une union géographiquement logique mais dangereuse.
Dans les comédies chinoises, le couple est souvent dépeint de manière caricaturale.
D’un côté, un homme menant rondement ses affaires à l’extérieur mais faible, assez non chaland, parfois fuyant, à l’intérieur de la maisonnée.
De l’autre côté, une boule de feu !
Une femme au fort caractère plutôt acariâtre, souvent dominatrice et qui tient jalousement les cordons de la bourse.
Chacun vaque à ses occupations, se satisfaisant en apparence d’un étrange équilibre.
Cependant, dans l’ombre, le mari se lâche, pointe le « mauvais caractère » de sa femme.
Il fustige son goût à la domination qu’il tolère pourtant.
Terrorisé à demeure, son plus grand bonheur est de s’en aller, la nuit tombante dans un karaoké avec une bande de copains comme lui meurtris dans leur vie de couple.
Dans ces bordels, il s’en donne à cœur joie, maltraitant à la baguette de jeunes femmes, tout juste dépossédées de leur virginité.
A leur tour terrorisées, elles subissent les assauts de ces hommes adipeux, libidineux, vulgaires et la plupart du temps saoul.
Cruelle revanche !
Quand il revient tard le soir, il se glisse délicatement dans l’appartement, bientôt converge vers le lit conjugal.
Sa femme est aux aguets mais elle s’en fiche.
Elle s’en félicite plutôt car, vu les frasques de son mari, elle pourra étendre plus encore son pouvoir.
Heureuse femme chinoise qui porte la culotte !
Le temps d’un week-end, les couples s’exilent dans un palace flamboyant en périphérie de leur ville de résidence, généralement un hôtel golf.
Souvent ils s’y rendent en grappe avec d’autres amis.
Si d’aventure vous voulez connaître l’effrayante misère des couples chinois, je vous conseille cette expérience.
Jamais je n’ai été autant saisi par l’ennui, telle une guillotine me conduisant vers la mort.
Pendant ces weekends, les journées sont rythmées par des repas plantureux où pour la bonne cause, le monde des affaires n’étant jamais loin, ils invitent grassement une notoriété locale, le maire d’un commune ou le secrétaire général du parti.
Ces derniers les remercient ensuite par quelque facilité dans l’accès à un marché truqué.
Après les beuveries, les hommes jouent aux cartes, la cigarette au bec, à coup de milliers de yuans. Quant aux femmes, elles s’étirent sur des chaises, l’œil calé sur leur désormais obèse rejeton qu’elles gavent satiété.
La nuit venant, le couple se reconstruit en regardant la télévision, ce bienheureux encouragement à une vie maussade.
Plus tard, l’homme se fend d’une caresse.
Pauvre épouse, pour prix de sa domination, le corps presque inerte, elle satisfait son homme.
Quelques poncifs sur le caractère des chinoises
Deux opinions contrastées que rien ne rapproche.
L’un s’étouffe presque un dénombrant les défauts des chinoises.
L’autre, émerveillé et bouche béante, vante leurs qualités.
Duel dont il ne sortira que des poncifs, les chinoises volent désormais de leurs propres ailes, certaines brutales, d’autres douces.
Mille âmes, mille femmes.
Le premier est hargneux.
Il argumente :
La femme chinoise est capricieuse.
La femme chinoise aime que les hommes la choient comme une princesse.
La femme chinoise est arriviste.
La femme chinoise ne s’intéresse qu’à l’argent.
Les chinoises encouragent l’homme à se marier le plus vite possible
Les chinoises poussent ces mêmes hommes à acheter un appartement aussitôt.
Les femmes chinoises ne veulent pas ce qu’on leur donne mais uniquement ce qu’elles veulent !
Les femmes chinoises sont de vraies tigresses émotives !
In fine, avec les chinoises, il faudra compter avec deux scandales par semaines !
Est-ce vrai tout cela ?
Que diable !
Ce contempteur apporte une explication intéressante.
Pour lui, cet effrayant comportement serait une conséquence de l’éducation post maoïste.
Le second est bienveillant, douces ses paroles.
Les femmes chinoises sont traditionnelles, connues pour leur sens moral pur.
Les femmes chinoises savent comment s’entendre avec leur mari et le rendre heureux.
Souvent gracieuse, les femmes chinoises offrent une beauté exotique.
Héritières d’une civilisation cinq fois millénaires, les femmes chinoises sont vertueuses et sages.
Selon une métaphore répandue en Chine, une femme est douce comme l’eau, donc tendre.
La Chine étant la deuxième économie mondiale, se marier avec une Chinoise est un investissement de bon aloi.
Est-ce vrai tout cela ?
Alors, dans ce cas, gagnons immédiatement ce merveilleux rivage !
La jalousie d’une femme chinoise, Sylvie Lin Jing
Derrière le spectacle d’une croissance phénoménale, les rapports entre les femmes ne seraient-ils pas seulement un champ de ruine en Chine ?
de François de la Chevalerie, juillet 2011
La jalousie est un mal mondialement partagé.
Certains supposent que les femmes en seraient davantage atteintes.
Peut-être ont-elles l’honnêteté d’en faire état plus souvent en public que les hommes.
Femme jalouse est souvent splendide !
Flairant une quelconque traîtrise, elle se redresse, l’œil vengeur, les dents serrées. Les mains tremblent. Une émotion à fleur de peau occupe leur regard. Bientôt elle s’emporte, fonce droit devant leur homme, le chapitre, lui tire l’oreille. D’un coup, elle le gifle en public. Une claque encore si ce dernier oppose un sourire moqueur.
La jalousie est-elle plus aiguë en Chine ?
Du temps des années de glaciation communiste, pour une femme, la jalousie se mesurait souvent à l’aura de son mari au sein du parti.
Quelques mots abrupts suffisaient pour signifier qu’il était le mieux placé.
Donc elle aussi !
Depuis les années 80 et l’explosion de la consommation, la jalousie se mesure dans la capacité de chacune d’acquérir des biens, d’étaler des richesses, de rendre témoignage d’une vie facile.
Dans la mêlée, elles mettent en avant leur homme plutôt pour leur richesse supposée rarement pour une hasardeuse beauté, les physiques des hommes étant interchangeables en Chine.
La jalousie consiste aussi à vanter ou dénoncer une belle silhouette.
Là, les chinoises sont gagnantes. Plutôt fines, élégantes et gracieuses.
Dans les années à venir, la jalousie se jouera autour des décolletés.
La chinoise n’étant pas généralement pas bien dotée, il s’en comptera de vaillantes pour se faire poser des prothèses mammaires et remporter la mise.
A qui la plus belle poitrine ?
A la plus grande joie des chirurgiens esthétiques, le combat sera âpre, sans pitié.
Jalousie ordinaire au Bureau, de Sylvie Lin Jing
« Au bureau, mes collègues féminins sont superficiels et intéressés. A longueur de journée, elles parlent de produits de luxe en tous genres. Dès qu’elles ont une seconde de libre, elles comparent leur garde robe, pointent les rentrées mensuelles. Valsent des noms de marque. S’empilent des sacs, des foulards.
Chaque jour, le même déballage vulgaire dit toujours sur le ton de la propagande. Leurs voix se faisant concurrence, elles deviennent inaudibles.
Parmi mes collègues, il s’en compte une que je déteste plus que tout.
Une amie qui la connaît dit que je suis jalouse d’elle. Peut-être ?
Mais alors elle l’aura bien mérité !
Mariée avec un français avec lequel elle a un petit garçon, elle n’a que trois sujets dans sa vie.
1) Son mari, un homme riche, est très amoureux d’elle. Ils vivent ensemble depuis plus de 8 ans.
2) Leur fils est adorable. Elle le scande partout et donc tout le monde le répète mécaniquement.
3) De l’avis général, c’est une femme parfaite sans ombre.
Elle a encore un 4ème sujet, moi !
Ce que je déteste le plus, c’est qu’elle parle de moi au tout venant, à des inconnus.
Toujours la même rengaine.
Elle leur dit que si je suis encore célibataire, c’est parce que je compte me marier avec un homme vieux et riche, juste pour son argent. Mais, ajoute-t-elle d’une voix perfide : « Comme c’est dommage, elle ne l’a pas trouvé ! »
C’est méchant non ?
Je suis pareillement méchante.
Bien qu’elle ait des responsabilités importantes dans l’entreprise, elle écrit très mal, surtout en chinois. Peut-être souffre-t-elle d’un sérieux problème d’éducation ? Chaque fois que je tombe sur une de ses notes, je me fais un plaisir de les montrer aux collègues en relevant méthodiquement les fautes d’orthographe. Oui je suis moi aussi méchante…
Mais peut-être dit-elle vrai ?
Je vais peut-être me marier avec un homme vieux et riche ?
C’est le destin ? On verra… »
Sylvie Lin Jing, juillet 2010
Jiang Qing, la plus belle jalouse de Chine ou comment je suis tombé bêtement amoureux !
Je suis sans doute le seul homme sur la planète a être éperdument amoureux de Jiang Qing (chinois 江青 ) (1914-1991) qui fut la quatrième et dernière épouse de Mao Zedong.
Femme de caractère, longtemps détestée en Chine, aujourd’hui presque totalement oubliée.
La raison de cet amour fiévreux et passionne tient à une histoire curieuse.
Un jour, un ami chinois m’interroge :
- Quelle est selon toi la plus belle femme chinoise ayant jamais existé ?
Je lui dis qu’il m’était impossible de répondre, n’ayant qu’une connaissance limitée des beautés chinoises.
- Pas de problème ! répond-t-il alors. Je t’adresse mille images ou photos. Tu la choisiras alors mais n’oublie pas, une femme chinoise n’est jamais aussi belle lorsque son regard se noie dans la jalousie !
Je me rappelle avoir passé un dimanche entier à Hengyang à consulter ces photos.
Toutes ces femmes me semblaient pareillement jolies.
De ce lot, je n’arrivais pas à écarter n’en serait-ce qu’une seule.
Ne méritaient-elle pas de porter toutes le titre enviable de la plus belle femme de Chine ?
Qui suis-je pour statuer de manière autoritaire ?
Finalement, j’ai allégé mes critères en n’en retenant qu’un seul, la jalousie !
Une nuit encore, je portais mon attention sur ces photos.
Mais, cette fois, toutes étaient mises indistinctement à l’écart.
Finalement, il n’en restait plus qu’une seule image partiellement abîmée.
Mon ami avait porté la mention suivante sur celle-ci.
« J’avais dit que je t’adressais mille photos. Comme j’en avais 999, alors j’ai rajouté celle-là, pour la bonne cause. »
Je l’ai aussitôt appelé.
- J’ai fait mon choix.
- Laquelle ? me demande-t-il.
- La millième !
- Non !…
Puis. Il a raccroché le téléphone sans même me saluer.
Il ne m’a jamais rappelé.
Comment le pouvait-il en être autrement ?
J’étais tombé amoureux de Jiang Qing, ce monstre !
La jalouse de Shanghai
Gracieuse perle de Shanghai, elle s’exclame :
Je suis là !
Entièrement là !
Je te tiens, mon ami !
Au moindre écart, je me répands.
La hache s’il le faut !
Je broierai tout au passage.
Gare à toi !
Avant même de l’avoir mené, j’ai perdu le combat de la liberté.
La shanghaienne, entre colère et confort
Visage rigide, sourire carnassier.
Parfois elle s’offre un sourire de convenance, habile et séducteur.
D‘une beauté aléatoire.
Plutôt d’un naturel élégant, décolleté à peine perceptible, les escarpins compensées, un sac selon les saisons. Son allure suinte le goût à l’argent.
Généralement, elle se promet une vie confortable à l’abri du besoin dans un monde souvent réduit aux apparences.
Une vie rythmée autour de promenades dans des centres commerciaux sans âme. Où dans chaque magasin des vendeurs efféminés se précipitent vers elle. Elle raconte alors ses désirs, cuir et joaillerie. Sans attendre, elle achète des marques reconnues, emblèmes d’une richesse toute récemment acquise. Elle achète toujours au delà du nécessaire pour prouver qu’elle existe même dans la futilité.
Parfois elle est conviée à une exposition, un peintre occidental ou une relique égyptienne. Ou à un concert, violon et violoncelle. Elle s’y rend mécaniquement. Surtout une obligation. Se bouchant délicatement les oreilles, elle regarde vaguement des toiles centenaires. Elle a l’œil plutôt sur l’ombrelle d’une jeune femme supposée concurrente qu’elle déteste aussitôt.
Aux abords de la trentaine, une inquiétude la taraude. Pressée par mère et tantes, l’hymen devient son seul objectif. Une obsession tellement maladive qu’elle en devient laide. Guettée par de lancinantes migraines, elle consacre alors son temps à la recherche d’une proie avec laquelle elle frayera pour mettre au monde un enfant unique aussitôt confié à une lointaine belle-mère habitant les provinces reculées de l’Anhui ou du Hunan.
Puissent les occidentaux fraichement débarqués à l’aéroport de Pudong ne pas commettre l’irréparable en s’entichant d’une femme pareille. Le jour venu, ils iront quémander à leur consulat un rapatriement immédiat.
A Shanghai, entre femmes règne une compétition féroce dont l’échelle de valeur est la fortune de leur homme. Elles disent « leur homme » plutôt que leur amoureux. Car elles exigent de lui qu’il tienne son rang.
Jamais elles ne lui reprocheront d’être édenté, imberbe ou chauve, pétant ou rotant, l’essentiel étant qu’il s’accommode de leur caractère surtout d’une soif de luxe laquelle se fera croissant avec le temps.
Pauvre homme, il n’oppose pas la moindre résistance. Songeant désespérément aux câlins de minuit, il s’incline.
Malgré tout, la shanghaienne le rudoie. Pour tout remerciement, elle lui offre plainte et complainte.
Pourquoi ne l’a-t-il pas assez couvert de cadeaux ?
Pourquoi ne l’invite-t-il pas dans les palaces qui pullulent à la sortie Shanghai où pourtant les journées se passent autour d’un écran de télévision ou en pianotant son téléphone portable ?
Du coup, son homme est penaud.
Profil bas devant sa femme, il lui laisse la monture. A force d’étouffer, de vivre sous ses cris, il se meut en androgyne. Par dépit peut être, l’air ahuri, il traine sa silhouette comme une femme mais mange comme un homme, tel un malpropre.
Le soir venant, dans des bars fraichement inaugurés où s’agglutinent des occidentaux désœuvrés, la shanghaienne savoure sa réussite, la tête emportée par l’alcool. Jonglant entre des bières exotiques, l’œil guettant ses bagues, la belle s’amuse.
Irrésistiblement, l’ennui guette.
Une douleur au crâne dévastatrice.
Un ennui profond proche d’une sensation d’inexistence. Comment résoudre l’aberrante équation d’une vie banale et confortable à l‘abri d’un hermaphrodite aussi ennuyeux qu’un pneu de secours ?
Dégagée de tous soucis matériels, elle cherche alors un amant, cette fois un homme sans le sou, un gigolo australien ou un ancien marine de la 82ème division aéroportée mais qui la fera rire en lui parlant crûment de sexe devant des match du NBA, juste le temps profiter de la vie avant que sa beauté se fane.
François de la Chevalerie (Junma)
Juillet 2012
La Tianjinoise, douceur et sérénité
A priori, elle n’a pas de réputation particulière.
Ni sa physionomie, ni sa taille, pas davantage son allure ne lui confère une aura singulière de celle qui se répande jusqu’à l’autre bout de la planète.
Son malheur serait-il d’être Tianjinoise ?
Vivant à l’ombre de Beijing, Tianjin porte durablement des souffrances.
Ville industrielle ; ville encombrée ; ville polluée ; ville portuaire. Accablées par les mauvaises ondes, les Tianjinoises seraient-elles à l’image de leur ville : pâles, austères, tourmentées, affairées, bientôt épuisées ?
Si cela était vrai, pourquoi alors nombre d’hommes se laissent-ils surprendre ?
Pourquoi le cœur d’une Tianjinoise vaut-il bien mieux que tout l’or du monde ?
D’abord, les femmes de Tianjin présentent une remarquable qualité que l’on retrouve chez l’ensemble de la population de la ville.
Une gentillesse naturelle, jamais feinte.
S’en nourrissant, les femmes de Tianjin sont aimables, chaleureuses. Nullement compassées, elles rient facilement, s’amusent. Toujours généreuses.
Elégantes, elles ne sont pas empruntées comme peuvent l’être les Shanghaiennes. Nullement à la recherche de quelque récompense mal acquise, elles s’habillent honnêtement.
Rares sont celles qui paradent !
Rares sont les vantardes !
C’est vrai que Nanjing Lu ou la promenade le long du Hai He ne sont pas autant concourus que le Bund.
C’est vrai aussi qu’elles n’ont pas à lutter contre les hordes de Russes, d’Ouigours, de Philippines qui tiennent la dragée haute aux Hans dans les bars de Sanlitun et au China Bar à Chang’an Jie.
A Beijing comme à Shanghai, la chasse est rude. L’on tire à vue ! Peu d’amis dans la mêlée ! Si d’aventure il se trouve une Beijinoise dans les bras d’un milliardaire, elle se tiendra à carreau ! Elle sait que sa survie ne tient qu’à un fil. Du jour au lendemain, il se comptera toujours plus belle, plus jeune, pour rafler la mise.
De ces jeux, la Tianjinoise se moque ! Au lieu d’être sur le pied de guerre, elle offre son sourire.
Regard de velours, charmante, bientôt accomplie. Elle trouve le mot juste pour convaincre. Elle s’y exerce sans éclat mais avec détermination.
Déjà la voilà, vous invitant à la fête de l’automne avec sa famille. L’on vous salue alors comme si vous étiez des meubles, de leur histoire. Fils, l’ami, l’amant, le fǎ guó rén (法国人) ! La gorge siphonnée au ganbei, l’on vous attribue un nom chinois.
Junma (骏马), ainsi je me nomme en pays Bohai.
Vous voilà honoré, Junma, d’une gloire dont il est craindre qu’elle ne devienne maritale.
La Tianjinoise a-t-elle manigancé tout cela ?
Est-elle la pièce maitresse d’un plan ourdi de longue date ?
Sa famille est-elle complice ?
L’on rage, se maudissant !
En Chine, la candeur est un vilain péché. La traitrise ne durera pas, un seul objectif, la porte de sortie !
C’est alors que le visage amusé, la Tianjinoise dit :
« Junma, j’ai appelé un taxi. Comme votre chinois est hésitant, j’ai écrit votre adresse sur un bout de papier. Vous le porterez à la connaissance du chauffeur et tout ira bien. »
C’est qu’elle pense à tout la Tianjinoise ! A nos peurs d’homme comme aussi à nos défaillances linguistiques. Talentueuse diplomate, elle ouvre même des perspectives à notre connaissance terriblement molle du chinois.
La nuit avancée, elle n’ira pas vous surprendre par un coup de téléphone jeté au hasard. Pas davantage le lendemain.
Peut-être vous contactera-t-elle dans la semaine ?
Rien n’est moins sûr, elle n’est pas du genre à s’impatienter !
Le silence est son arme.
Son peuple a vécu cinq mille ans, elle saura retenir son souffle le temps qu’il faudra.
Vous voilà démuni ! Toutes ses qualités portent ombrage à votre situation d’homme libre.
Bousculé, l’on hisse alors la voile, l’appelant, l’interpellant, quémandant.
Rampant, à genoux, l’on promet la vie !
« Le voyage s’annonce heureux » disait Deng Yingchao à Zhou Enlai, son futur époux, qu’elle rencontra à Tianjin en 1923.
Traversant mille péripéties, Ils vécurent cinquante ans l’un auprès de l’autre, s’aimant, s’adorant, protégeant le peuple chinois.
François de la Chevalerie (Junma)