• Tianjinoise, Tradition (传统)

    Tianjinoise, Tradition (传统)

    A priori, elle n’a pas de réputation particulière.
    Ni sa physionomie, ni sa taille, pas davantage son allure ne lui confère une aura singulière de celle qui se répande jusqu’à l’autre bout de la planète. "Pourquoi alors le cœur d’une Tianjinoise vaut-il bien mieux que tout l’or du monde ?" se demande Pierre Teilhard de Chardin en 1936.

  • Une vie en Chine

  • Lin Chi-ling 林志玲

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    Lorsque je l’ai rencontrée la première fois, son visage était sévère, comme intraitable.
    Jonglant avec les contrats publicitaires, Chiling Lin n’avait alors aucune inclination à offrir au tout venant un sourire fut-il pâle.
    Dans son sillage, son agent publicitaire m’avertissait.
    « Au prix coutant de plusieurs dizaines de milliers de dollars, chaque seconde valant son or, vous serez vite ruiné. »
    Longtemps après, je l’ai croisée.
    Elle venait d’être exclue d’une superproduction.
    La larme à l’œil, elle m’aperçut dans un coin d’ombre.
    Cherchant à chasser ce désordre, elle laissa filer un sourire sincère sur son visage cependant défait.
    Je lui ai alors dit :
    - Lacrimis struit insidias cum femina plorat (Lorsque la femme pleure, elle tend un piège avec ses larmes, Dionysius Cato)
    - Non ! a-t-elle répondu, je pleure avec mon cœurs, je souris avec mon cœur.

  • Lin Huiyin

    Femme chinoise

    Un ami m’a dit : si tu veux connaitre la force romantique d’un couple chinois, plonge toi dans la vie de Lin Huiyin et de Xu Zhimo.
    Couple illégitime, s’aimant dans l’ombre, se chahutant.
    Xu Zhimo admirait par trop celle qui deviendra la toute première architecte de chine.
    Dans sa quête d’amour, il s’abîme, l’abîme aussi.
    Le temps enfin de se dire Adieu et ils meurent tous deux comme enlacés vers le même destin.

  • Wang Danfeng

    Femme de Chine

    Si j’étais né dans les années 20, je serais alors tombé éperdument amoureux de Wang Danfeng, célèbre actrice à la diction remarquable et au charme saisissant.
    Elle me fait souvent penser à Gene Tierney, un peu froide en apparence mais au tempérament chaleureux, ne s'en laissant pas compter.

  • Zhang Zilin 张梓琳

    Zhang Zilin

    Certains s’amusent à taquiner ce qu’ils nomment peu élégamment Madame l’échalas.
    C’est vrai que du haut de sa grande taille (1,82m), augmentée par des escarpins à la courbe vertigineuse, Zilin domine le monde, souvent des nabots qui la mitraillent de photos.
    Miss World 1987, elle pourrait en tirer quelque arrogance.
    - Nullement, seule m’importe l’idée de bonheur ! s’exclame-t-elle avec vigueur.
    Je l’interroge alors.
    - Le bonheur étant si rare, comment s’y prendre pour le retenir à soi, le répandre ensuite ?
    Elle sourit avec un tel ravissement, une telle assurance, de surcroît le regard chaleureux, que son idée du bonheur se propage naturellement dans les âmes.

  • Jin Xing 金星

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    Issue de la minorité coréenne, Jin Xing cultive les particularismes les plus audacieux.
    Valeur mâle, valeur femelle, Jin Xing est passé(e) de l’un à l’autre, d’un coup d’aile.
    Sans trop d’éclat, devenant l’une des meilleures danseuses et chorégraphes de Chine.
    Colonel de l’armée populaire (Zhōngguó Rénmín Jiěfàngjūn), elle vit à Shanghai dont elle dit :
    - Shanghai une ville complètement femelle. La ville des femmes alors que Pékin est la ville des hommes.
    Elle ajoute dans un murmure :
    - Ma vie est fantasque, heureuse vie d’entre les vies de ce monde !

  • Sòng Měilíng 宋美齡

    Sòng Měilíng

    Dans les années 40 et 50, le rêve de tout homme était de rencontrer de Madame Tchang Kaï-chek, femme d’une élégance sublime et au charisme époustouflant.
    Dans les Vacances Romaines, Gregory Peck chahute aimablement Audrey Hepburn, dans le rôle d’une jeune princesse, en lui disant que son heureuse silhouette ne saurait surpasser l’allure de la Reine des Reines, Madame Tchang Kaï-chek.
    Ce mot encore prêté à Cary Grant :”Toutes les plus belles stars d’Hollywood ne valent pas le regard de Madame”.
    Dans les 40, elle parcourt les Etats Unis, prône l’intervention américaine aux côtés du Zhōngguó Guómíndǎng.
    Hollywood l’admire, la célèbre comme une Reine mais Roosevelt puis Truman n’apporte pas leur soutien à cette cause.
    Dotée d’une forte intelligence, Sòng Měilíng occupe inlassablement mon esprit comme le révélateur de la grandeur du peuple de Chine.

  • Tián Yuán 田原 (1985)

    Tián Yuán 田原 (1985)

    C’était un soir de décembre, la température avoisinait mois dix degrés,
    Un ami m’avait invité à la célébration de ses vingt ans de vie d’artiste.
    Dans des pièces enfumées, pétries d’odeurs d’alcool de riz, il m’a aussitôt indiqué la bonne porte.
    - Viens par là que je te présente, Tián Yuán, je ne sais comment la présenter mais ce qui est sûr, c’est qu’elle est dotée de tous les talents. Elle fut la Reine du Trihop chinois mais elle est encore actrice, scénariste.
    Visage discret aux lignes parfaites, une voix douce, Tián Yuán me raconte si bien, si honnêtement, si précisément, son roman, Zebra Woods que je la serre dans mes bras.
    Elle s’en étonne à peine, me demande si j’ai vu son premier film, Butterfly.
    Je suis honteux, très honteux, les bras pendants
    Elle s’éloigne alors.
    Le lendemain même, je visionne Butterfly pour lequel elle a reçu un prix.
    Elle n’avait alors que 19 ans.
    Une adresse exceptionnelle pour celle qui entend bientôt réaliser son premier film, cousu d’or celui là.

  • Peng Liyuan 彭丽媛

    Peng Liyuan

    Depuis toujours, j’aime intensément cette merveilleuse chanson « Sur les plaines de l'espoir » où bat le cœur de la chine ancestrale, les souffrances et joies d’un grand peuple.
    Humble spectateur du gala annuel de la CCTV à l’occasion du nouvel an chinois, j’ai été transporté par une voix merveilleuse.
    Le corps tremblant, terriblement ému, je regardais cette belle femme qui avait si bien entonné l’air que j’aime tant.
    Laissant glisser un sourire sur son visage, elle remercia ensuite le public de sa voix douce.
    Et tous ceux qui comme moi, depuis Tianjin ou les provinces les plus reculées de la Chine, avaient gouté avec plaisir au spectacle.
    - Merci Madame, murmurais-je alors.
    Madame, Première Dame de Chine.

  • Zhāng Zǐyí 章子怡

    Zhang Ziyi

    Malgré sa renommée sulfureuse, c’est une femme ravissante.
    Trop sur les devants de la scène, elle est honnie par une partie de la Chine.
    A son encontre mille soupçons.
    A mon avis, elle sera pleinement heureuse lorsqu’elle donnera à sa vie un élan romantique.
    Un français aimable et élégant, fin connaisseur des usages et des Lettres chinoises, pourrait volontiers y répondre et répandre chez elle l’idée du bonheur.
    Avec en partage un slogan : Omnia vincit amor (L'amour triomphe de tout).

  • Zhou Xun 周迅

    Zhou Xun

    J’ai adoré, mille fois adoré, le film Dai Sijie 巴尔扎克与小裁缝 Balzac et la Petite Tailleuse Chinoise.
    Pourtant, je ne comprenais rien au dialecte abscons que l’on parle dans le Sichuan.
    Cependant, je m’accrochais à la parfaite diction de Zhou Xun.
    Je l’ai aussitôt aimée comme on aime le soleil, la vie.
    Tel un pèlerin, sur son chemin de grâce, je suis alors allé à sa rencontre
    Elle venait de terminer lǐ mǐ de cāi xiǎng, The Equation of Love and Death (李米的猜想).
    - Vous semblez venir tout droit d’un rêve !
    D’une main fragile, elle a dessiné un cercle.
    Apres l’avoir traversé en son milieu, sa main s’est dirigée vers le ciel.
    Elle m’a alors dit d’une voix douce légèrement chahutée par l’émotion.
    - Vous voyez d’où je viens, vous voyez où je vais !

  • Li Bingbing 李雪

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    - Toute jeune, me dit-elle, je n’avais pas la moindre intention de devenir actrice. Je souhaitais alors apprendre aux jeunes enfants la lecture, le savoir.
    Cependant, en 1993, une proche lui suggére de faire un tour au très renommée Shanghai Drama Institute in 1993.
    - J’y suis allé en un coup de vent. Ce jour là, un vent trop fort peut être, j’y suis restée le temps d’une saison.
    Dès 1999, dans le film Zhang Yuan's Seventeen Years (1999), elle noue avec la célébrité. La voilà propulsée au rang des meilleures actrices lors du 12th Beijing College Film Festival.
    Viennent les propositions Hollywoodiennes : Resident Evil, Transformers.
    - Je ne me laisse pas emporter par ce furieux coup de vent, je reste moi même, heureuse dans ma tête, le regard rivé vers des enfants à qui je lis des poèmes.

  • Fan Bingbing 范冰冰

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    Fraiche et généreuse, telle est Fan Bingbing alias Jin Suo, allant et venant élégamment, dans le film Taiwanais Princess Pearl (1997).
    Certains se demandaient alors comment cette toute jeune femme, âgée seulement de 17 ans, se muerait dans le monde âpre et violent du cinéma.
    L’ayant approché à cette époque, je l'interroge sur ses rêves.
    Elle en rit, se laissant aller à une réponse audacieuse.
    - Comme le temps venant mais toujours au delà de mes espérances.
    Voilà qu’elle devient dans la décennie suivante l’égérie de marques commerciales de renommée, au million de yuan la prestation.
    Elle crée en 2007 son propre studio, le Fan Bingbing Studio (范冰冰 工作室 , Pinyin : fàn bīng bīng gōngzuòshì) et multiplie les productions.
    Je la vois encore dans les films Shaolin et Buddha Mountain.
    Au delà de mes espérances, disait elle.
    Je la retrouve alors autour d’un dangereux élixir, un mélange hasardeux de vodka et de tequila.
    Alors que je souhaite la questionner sur l’air du temps comme du plaisir de vivre, elle m’interrompt.
    - Je n’ai toujours pas atteint mes espérances.
    - Fan Ye (son surnom), lui dis-je, on vous accable de nombreux talents mais celui qui l’emporte, c’est votre incroyable détermination.
    - Bravo, Madame ! conclus-je en Français.

  • Coco Lee 李玟

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    Sa belle silhouette évoluant sur de nombreuses scènes, sa vie est une suite presque ininterrompue de disques accumulant prix et honneurs.
    La voix jonglant aussi élégamment entre le mandarin et l’anglais, cette hongkongaise de naissance ayant vécu très tôt aux Etats Unis incarne parfaitement le soft power chinois, ce moyen pour la chine d’étendre délicatement, sans coup férir son influence sur le monde.
    Cependant, au milieu de sa remarquable réussite, Coco a le cœur généreux, la larme à l’œil, laissant filer document sa voix pour soutenir les malades du SRAS ou du Sida, pansant la misère.

  • Dong Siyang

    Dong Siyang (1988)

    Dong Siyang est jeune, la plus jeune du lot.
    La plus belle aussi, comme elle se réclame.
    A 21 ans, elle est déjà Présidente Directeur général d’une société de média établie à Hongkong.
    Surnommée la beauty CEO, elle se laisse tellement surprendre par une gloire acquise si tôt qu’elle écrit à 23 ans propre biographie "21-year-old woman president".
    - Je me trouvais vieille, me confie-t-elle, il fallait que je retrace ma vie.
    Bien qu’elle s’ajoute des titres usurpés, le livre est un best seller.
    De Shenzhen à Dalian, des jeunes femmes chinoises se l’arrachent, certaines bien plus âgées qu'elle.
    Toutes rêvent de gloire et de passion.
    Ou du besoin naturel d’être aimé par un homme ou par ses pairs.

  • Hou Yu

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    La voix s’élève vers de belles hauteurs, s’élance plus encore vers un horizon lointain.
    Loin dans le ciel, survolant son ombre.
    Soudain, Hou Yu suspend son envol.
    La voix se rétablit vers des notes légères,
    Bientôt un calme, comme une attente.
    Sera-t-elle l’épouse de l’empereur ?
    La concubine au cœur chaud, l’aimant jusqu'à l’infini.
    Embastillée dans des étoffes, le visage de Hou Yu est blême.
    Glisse une larme sur ce visage bien fait.
    Elle s’aime tour à tour dans les rôles de Dan, de Quingyi ou de Wudan.
    Elle souffre aussi, la carapace l’accable, le masque l’étouffe.
    Telle une concubine déchue, l’âme en peine.
    Voilà le public du Guójiā dà jùyuàn (國家大劇院) l’applaudissant à tout rompre.
    Hou Yu est une valeur sûre de l’opera de Pekin (Jīngjù).
    Je la félicite alors, me laissant porter, l’enveloppant de mes bras.
    - Je trouve le public de Tianjin plus chaleureux, se lâchant dans le bonheur, murmure-t-elle.
    Je la tiens plus près de mon cœur.
    - Oui, l’homme Tianjinois est le plus chaleureux du monde.

  • Paris en Chine à Tianjin

    Paris en Chine à Tianjin

    Pierre Teilhard de Chardin se rend à Tienstin au début des années trente. Plutôt Déconcerté par la présence de nombreuses bâtisses rappelant l’architecture des métropoles européennes, il s’exclame alors :
    « Tienstin, serait-elle Paris en Chine ? »
    Le pont Eiffel sur le Hai He construit au début de XXème siècle comme la réplique du Pont Alexandre III témoignent de cette influence.

  • Xue Zhe

    Xue Zhe, Tianjinoise

    Membre de l'Académie de Mathématique de Qingyuan (Guangdong) et de l’Institut d’Astronomie du Guangdong, Xue Zhe est une talentueuse scientifique, portant loin l'avenir de la Chine.
    Par deux fois, elle m’a demandé de l’accompagner sur la montagne sacrée du Héng Shān pour observer la grande Ourse. Là, la nuit durant, elle calcule les magnitudes apparentes et absolues.

  • China Soft Power

    China is going to reach in a short time the rank of the first superpower of the world.
    Today, China has all financial, commercial and technical resources required to maintain this position for a long period of time.
    Beyond the environmental pollution, the food safety issues and the embryonic democracy, the real weakness lies in the absence of a comprehensive soft-power, the ability to attract and co-opt rather than coerce.
    Because today china hasn’t a multicultural society (people coming from everywhere in the world), its cultural potential can’t spread quickly, far and wide.
    China today main challenge is how to turn a five thousand culture into a world map culture ?
    For those Chinese who are eager of a mutual understanding of the people from everywhere, they must pioneer to do so, paving the way to a more stable world.
    I do think that the future of china depends merely on them.

    Francois de la Chevalerie, April 2013

  • Cixi ou Tseu-Hi

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    Vilaine est cette opinion que l'impératrice douairière Cíxǐ était une femme irascible, rusant et calculant, responsable du déclin de la Chine et de sa soumission au diktat des puissances étrangères.
    Comble du toupet, petite concubine, elle s’impose dans les rangs et donne encore un peu de souffle à la dynastie Qing, décadente et endormie.
    Dans sa jeunesse, Cíxǐ était une très belle femme que tout homme de bon aloi aurait aimé prendre pour compagne.

  • Lena

    Lena

    Originaire de Jilin, Lena gère un groupe de restauration présent à Beijing et Tianjin.
    Lorsqu’elle a ouvert son dernier établissement à Sanlitun (situé à 1,5 km du pont Dongzhimen), comme j’étais surpris de voir ma photo sur le menu, elle m’a dit : "Tu fais partie de mon paysage".

  • Gong Li

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    Sa renommée est un sacré piège car on la figure distante, accompagnée d’une ruée d’agents, de la morgue au visage, trainant autoritairement sa gracieuse silhouette dans les Palais Romains.
    Nullement, Gong Li est une femme qui adore la simplicité et l’inattendu.
    La voilà en scooter à Paris arrimée à un inconnu, un sans grade, cette fois pris au piège d’un délicieux rêve, l’amour.
    Quelle merveilleuse aventure que celle de rompre les amarres et de regarder sur la butte Montmartre le lever du Soleil sur Paris, cette fois bien et tendrement accompagné !

  • Sabino Cagigos (Sà bīn) 萨宾

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    It is clear that Sabino Cagigos once called in chinese 萨宾 (Sà bīn) embodies the vitality of the today culture.
    Since long, thanks to his Catalan origin, Sabino has a fascination with labyrinths that cover his family background, his philosophical approach, mainly the troublesome western culture.
    The labyrinths represent the conflict between the artist and the world, narrated through a lifetime experience.
    After some vacillation, the route through the labyrinths is finally marked out.
    I found a symbolic similarity between them and the intelligence, the one of Sabino, the one of everyone, even the unskilled one.
    However, for the undogmatic Sabino, experiment remains open, a field of investigation always put into question.
    Nothing is set in stone.
    Everything is short-lived.
    And at the, the men dies.
    So the earth.
    So everything.
    So the Chinese women, Sabino Cagigos, their painter.

  • Michelle Yeoh Choo-Kheng (1963)

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    Malaisienne, Michelle Yeoh est une chinoise de l’extérieur, libre dans sa tête, dans ses opinions.
    En raison d’un accident vertébral, frustrée de ne pas pouvoir entamer une carrière de ballerine, Michèle supplante toutes ses pairs en devenant Miss Malaisie en 1983.
    Sa beauté fait mouche auprès d’un millionnaire hongkongais avec lequel elle se marie et qui la mènera au premier rang du box office chinois.
    Sportive, elle assure elle même des scènes d’acrobatie, des sauts périlleux dans l’inconnu, parfois vers l’amour.
    Elle interprète la moins connue des sœurs Soong, Ai-ling Madame Kung, plus riche que les deux autres réunis, en posant un regard circonspect sur une chine par trop troublée.
    A 50 ans elle devient la Lady. Aung San Suu Kyi
    Corps frêle, elle bataille contre les généraux, vouant a la vie un amour par dessus tout.

  • Yang Kaihui

    Yang Kaihui

    La première épouse de Mao mérite les honneurs.
    Nullement parce qu’elle est entrée en l’année 1919 dans la vie du grand Timonier mais parce que ce dernier, un saint homme, n’a nullement remué ciel et terrain pour lui éviter une exécution sommaire par le Guomindang en 1930 à Changsha (Hunan)

    Du coup, Yang Kaihui, femme simple et au bon cœur, mère attentive de trois enfants est durablement aimée par le peuple chinois.
    Comme par moi même croyant naïvement que les belles âmes portent le meilleur témoignage de la beauté du monde.

  • Jade Yu Jiang Shan

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    Elle est fière d’être Cantonaise, fière d’être originaire de Dongguang, fière plus encore d’être elle même.
    Une femme moderne, tout en rondeur, aimant la vie, la bonne chair et l’alcool.
    A Canton, Reine de la nuit, elle connaît la terre entière, danse la salsa, lit le dernier roman de Mián Mián.
    Intelligente et souriante, Jade se déclare cynique jouant des uns des autres comme pour mieux vivre.
    Le soir, s’inquiétant du temps qui passe, elle tâte son ventre, cherche un enfant qui ne vient pas.
    L'âme triste, elle ressasse jour et nuit cette formule latine :
    Accipe quam primum, brevis est occasio lucri
    « Agis de suite, les chances de réussite durent peu. »
    Ce désir d’être autre chose que le symbole de plaisirs passagers.
    Ce désir d’être une lumière, une voix dans un monde éphémère.

  • Pan Hong

    Pan Hong

    Toute la force de cette femme repose dans un effroyable souvenir qui la tient jusqu’à ce jour.
    Le suicide de son père, honni, écrasé, laminé par de lamentables gardes rouge durant la révolution culturelle.
    Du coup, chez elle, l’essentiel, c’est de vivre par dessus tout, droit dans ses bottes.
    Merveilleuse actrice, je l’ai rencontrée plusieurs fois en sa qualité de vice présidente de l’association du Cinéma Chinois. Chaque fois, elle ouvre la discussion sur ce bon mot :
    « Tant qu'il y a de vie, il y a de l'espoir. (Dum vita est, spes est).

  • Zhang Yin 张茵

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    Il vous faudra beaucoup aimer ou connaître le recyclage de papier et le papier d'emballage de Chine pour l’approcher juste une toute petite seconde.
    Même en développant des trésors d’imagination sur l’avenir du courtage en papiers recyclés, il n’est pas sûr que la propriétaire de la Nine Dragons Paper vous reçoive.
    La raison, Zhang Yin est une des premières fortunes de chine, une fortune qu’elle a acquise toute seule, principalement à Hongkong.
    Mieux vaut alors lui parler de la biographie que vous comptez écrire sur elle. Dans ce cas, elle s’ouvrira davantage.
    - Mon père était officier de l’armée populaire, s’exclame-t-elle, je suis officier de l’économie de la Chine d’aujourd’hui. Trente ans de distance, et le tour est joué. L’on devient riche sans même sans rendre compte ? Est ce bien tout cela ? se demande-t-elle alors.

  • Pan E

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    Lorsque je l’ai rencontrée pour la première dans l’effrayant chahut de la Brasserie Chartier à Paris, j’ai aussitôt aimé la sagesse de son regard, cette manière de tout observer avec discrétion, avec pudeur.
    L’âme sereine, Pan E a toujours le mot juste.
    Tolérante, elle accompagne ses amis jusqu’au bout de leur peines.
    Le cœur généreux, nullement songe-t-elle à accabler l’un plutôt que l’autre.
    Elle s’émeut de leurs larmes.
    Elle les encourage à maintenir leur cœur vaillant, enlacé dans de beaux souvenirs, loin d’idées de revanche.
    Glisse parfois sur son visage une onde de tristesse, une inquiétude comme un besoin de comprendre.
    Le souvenir d’un homme aimé, s’en allant aux abords du Mont Fuji.
    Un homme, cet autre, si loin.
    Une larme dans son cœur.
    Dans toutes les larmes s'attarde un espoir, soupire Simone de Beauvoir.
    La silhouette filant doucement à l’horizon, Pan E trace son chemin comme si elle formait le souhait de vivre dans un monde plus doux, plus heureux.

  • Zhou Weihui 周衛慧

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    Comme j’avais beaucoup aimé son roman, Shanghai Baby (上海宝贝), je suis allé à sa rencontre pour la féliciter.
    Je voulais le dire a quel point j’appréciais le personnages de Coco lequel à travers son comportement et sa famille illustre parfaitement les contradictions de la chine contemporaine.
    Mélange de sexe, de drogue au risque d’un monde interlope.
    “ Vous savez, m’a t-elle dit, j’ai eu beaucoup d’ennui avec ce livre. Beaucoup d’exemplaires sont partis en fumée. Mais, comme il est toujours possible de renaitre de ses cendres, j’ai récidivé et je récidiverai toujours et inlassablement.
    Telle une pluie ne s’interrompant jamais. »
    Le soir même, j’ai poursuivis la lecture Wo de Shan (我的禅) plus doux tout de même que le précédent.

  • NE PAS DIABOLISER LA CHINE !

    Là, gisant sous nos pieds, le venin se répand.
    Tout doucement s’insinue dans l’opinion l’idée que la Chine est un pays hostile, la charge s’invitant bientôt dans les campagnes électorales.
    Que lui reproche-t-on exactement ?
    De laminer nos industries dont certaines sont moribondes depuis longtemps ?
    De détruire l’emploi ?
    De laisser exsangue nos économies ?
    De porter atteinte à notre modèle social ?
    Par delà le factum, levons le voile sur une hypocrisie.
    D’aucuns pays ne souhaiteraient pas connaitre le développement économique de la Chine ?
    Que ces thuriféraires fassent preuve de cohérence !
    Si d’aventure ils envisagent une mondialisation à géométrie variable, qu’ils dénoncent alors toutes les déclarations onusiennes favorables au développement et ainsi de la marche inexorable du monde !
    Comment reprocher à une nation naguère famélique de s’en sortir ?
    Cette civilisation par cinq fois millénaire prend une revanche sur l’histoire.
    Elle s’y accomplit avec une volonté dont beaucoup de pays gagnerait à s’inspirer.
    Certes le pays n’a pas choisi le modèle démocratique mais quiconque le connaît mesure la détermination des pouvoirs publics à augmenter le niveau de vie de sa population. Assumant les tâches régaliennes, l’Etat donne le rythme, rectifie les débordements tout en laissant libre cours à l’initiative privé.
    Cet engagement rappelle celui de l’Etat Français au lendemain de la guerre ou au début des années 60.
    Tout doit être fait pour améliorer le menu quotidien et abolir l’apostrophe trop souvent entendue sur les bords du Chang Jiang : « qu’as-tu mangé ce matin ? »
    Francois de la Chevalerie, 2007

  • Junma

    Mi appellido Chino es Junma (Bonito caballo). En lo presente, asumo el cargo de director de dos empresas : CHINA MESSENGERS, la cual se dedica al manejo de proyecto de montajes industriales en el ámbito del sector ambiental y las energías renovables y PANEUROCHINA, la cual desarrolla técnicas de valorización para los sedimentos, sanos o contaminados (barro de mar) y su explotación con el fin de fabricar materiales de construcción. Las dos compañías están ubicadas en Tianjin. Adicionalmente, soy miembro fundador de d'IR & Amiante (IR & Asbestos), corporación Industrial especializada en el tratamiento y la inertización de amianto (www.iramiante.com). Por fin, animo la Secretaría General del Fondo de Tecnología Itgium (www.itgium.com).

  • Mexico & China

    La comunidad Mexicana en Tianjin es poca numerosa a pesar de que su población esta estimada a 12 M de habitantes con un PIB parecido igual al de la Ciudad de México. Se cuenta algo como 10 personas, la mayoría estudiantes (Tech de Monterrey) y unos aventureros procedentes de Nogales (algo sospechoso). Debido a mis conexiones mexicanas, en una reunión en el Hotel Astor, el grupo me nombro : “Delegado de México en Tianjin”. Recibí el nombramiento con honor y orgullo aunque desconozco las tareas que el cargo requiere. Sin embargo, hemos decidido de festejar el evento con cerveza “Corona” la cual se vende por todos lados en China.
  • Méta

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  • Tianjin

    Résidant à Tianjin (天津) et à Qingyuan (清远 ), Province du Guǎngdōng (广东), je suis un entrepreneur (qǐ yè jiā 企业家) passionné par l’environnement, notamment, le recyclage des sédiments et la gestion des risques sanitaires.
    Au delà de mes activités professionnelles, je suis tombé amoureux (ài shàng 爱爱上) de la Chine dont j'aime parcourir les villes et les campagnes à la recherche du moindre secret, d’un bel éclat, m’en allant à l'aventure (mào xiǎn 冒险).
    Mon nom chinois est jùn mǎ (俊 马).
    Légère coquetterie dans le choix des mots, en Français : élégant ou gracieux cheval.

    François de la Chevalerie

  • Tianjinaise, Modernité (时新)

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    Regard de velours, la Tianjinaise compose avec une gentillesse naturelle jamais feinte. Le mot juste, elle trace d'heureuses perspectives.

  • Dèng Lìjūn 邓丽君

    Dèng Lìjūn 邓丽君

    Le regret de ma vie est de ne pas l’avoir rassurée en 1992 devant l’église de Saint Germain des Près.
    N’avais-je pas compris que sa voix chaleureuse et douce allait porter l’âme de la Chine encore pour de longues décennies ?
    Brutalement, ce jour là, son visage se glace d’effroi.
    Elle reprend sa respiration, baisse légèrement la tête, les yeux fuyant.
    Glisse une larme sur sa joue.
    Une autre encore.
    Elle pose délicatement sa main au visage, cherche à réprimer une soudaine tristesse.
    Ce mot de Simone de Beauvoir:
    "Dans toutes les larmes s'attarde un espoir".
    Ma belle endormie, je l’aime toujours, sa voix, sa beauté, ce goût à la vie.

  • Sòng Qìnglíng 宋庆龄

    Sòng Qìnglíng

    Sòng Qìnglíng, Madame Sun Yat-sen, deuxième épouse du Père de la Chine moderne offrait une beauté sage telle que je les aime.
    A la mort de ce dernier, a-t-elle conçu une affection particulière pour Israel Epstein et Edgar Snow, deux fervents soutien de la révolution chinoise ?
    Dieu seul le sait mais si d’aventure j’avais été dans les parages, je lui aurais dit :
    « L'amour de la patrie est notre Loi. (Amor patriæ nostra lex).
    Mère de la Chine moderne (guomu), elle a accompagné le peuple de Chine dans ses heures sombres et de gloire.

  • Actualités

  • Zhang Zhixin 张志新

    Zhang Zhixin

    Vraie marxiste mais dissidente dans les années sombres de la révolution culturelle, elle a condamné sans relâche l’idolâtrie maoïste, la dérive d’un potentat.
    Pour avoir exprimé librement son opinion, elle a été emprisonnée pendant 6 ans (1969 à 1975), torturée, puis exécutée par décapitation.
    Comment la Chine pourra-t-elle se remettre d’une telle honte ?
    Comme ma tante Edith de la Chevalerie, c’est une femme exemplaire digne de toutes les louanges, un exemple.

  • Zhang Jingchu 張靜初

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    - Pourquoi diable as-tu changé ton prénom ? Jing, ceint en or, n’est ce pas le plus merveilleux des prénoms ? interroge-je.
    - Jingchu, c’est le mien dorénavant, ceint en or, en argent, en bronze.
    Diplômée de la fabuleuse Central Academy of Drama de Beijing, (Zhōngyāng Xìjù Xuéyuàn), Jingchu enchaine les rôles.
    Inquiète, l’âme en peine, luttant contre des hommes, des lâches.
    Belle toujours.
    Bientôt elle est portée aux nu par Time magazine, belle Asia's Heroes de notre temps.
    Je l’interroge encore :
    - Est ce de trop tout cela lorsqu’on se meut encore dans la jeunesse ?
    Se dresse un sourire sur son visage.
    - Je me souviens de mon premier cours de diction, me dit-elle. Ces mots...
    Je reconnais la trace de mes premiers feux
    (Agnosco veteris vestigia flammæ, Virgile, l’Énéide)
    De mes feux mal éteints j'ai reconnu la trace
    (Racine, Andromaque)

  • Gāo Yuányuán 高圆圆

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    Autodidacte, Gao fait ses premiers pas dans une comédie de pâle facture, Spicy Love Soup. Normalement, elle aurait du disparaître derrière la rampe comme chaque année dix mille actrices de peu de talent.
    C’était sans compter avec son imparable fraicheur, une nature douce, loin du jeu par trop calculé des starlettes hongkongaises.
    En 2002, elle s’emploie merveilleusement bien dans le rôle de Zhou Zhiruo pour la série télévisée The Heaven Sword and Dragon Saber.
    En 2005, elle étonne dans le film de Wang Xiaoshuai, Shanghai Dreams qui remporte le Prix de Jury. Elle se fait encore applaudir avec Jackie Chan dans le film Rob-B-Hood
    Vient alors la grâce, elle joue Mlle Jiang dans le film City of Life and Death (南京!南京!, Nanjing, Nanjing) qui raconte l’histoire des troupes japonaises se livrant à un terrible massacre à l'encontre des civils chinois.
    Portée désormais vers la gloire, la belle Gao !

  • Shu Qi 舒淇

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    Pour accéder à la notoriété, un choix douloureux s’impose à toute jeune ambitieuse, originaire de Taiwan, sans nom, sans relation.
    Quelque temps durant, il faut prêter son corps, se mettre dans l’ambiance.
    Aussitôt dans les rangs, Shu Qi fait merveille dans « Love is not a Game, But a Joke ».
    Plus tard, je la retrouve dans « Millennium Mambo » et « Three Time »s où elle excelle.
    Un dimanche matin, je la rejoins sur l’Avenue of Stars (星光大道) dans le quartier de Tsim Sha Tsui à Hong Kong.
    Sortant d’un festival de cinéma dédié aux stars hollywoodiens des années trente, avant que je ne l’interroge, elle s’exclame :
    - Made it, Ma ! Top of the world !
    Je suis laissé sans réponse, médusé.
    - James Cagney, White Heat !

  • Zhào Wēi 赵薇

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    Lorsque je l’ai vue pour la première fois dans le rôle de "Little Swallow" (小燕) dans la série télévisée Princess Pearl (还珠格格) en 1997, j’ai été surpris par la simplicité et l’efficacité de son jeu.
    Alerte et généreuse dans l’expression de son talent.
    Pareillement, sa voix est heureuse.
    Dans son album Swallow, elle chante avec élégance
    Son talent est tellement reconnu qu’il lui suffit de réciter seulement 25 lignes dans l’heureux film « Les Guerriers de l'empire céleste » pour devenir l’Artiste féminine la plus populaire de Chine.

  • Gigi Leung

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    Quelle audace pour une totale de l’inconnue de se lancer dans l’arène violent du show biz avec un album au titre si narcissique sur Love Myself (1996) 愛自己 ?
    Elle assume élégamment cette impertinence.
    - Comment ne pourrais pas m’aimer ? N’est ce pas mie vie que je porte dans mon corps. Si je ne m’aimais pas ou en serais-je aujourd’hui, Meurtrie, dans le sang ?
    Défense imparable dont elle titre un beau sourire.
    La voilà s’exposant dans vingt films, enchainant les albums, cette grande fille s’offre tous les genres.
    Je l’arrête sur son chemin.
    - Attention, Gigi ! Tu souffres d’un asthme chronique. Je ne souhaite pas que tu sois emportée par le même sort que celui qui a arraché à la vie mon adorée Dèng Lìjūn.
    Gigi regarde alors vers le ciel.
    - Quand le moment sera venu, je me laisserai emporter, doucement, sans hâte.

  • Faye Wong 王菲

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    D’abord, une inquiétude.
    Elle fait la une de Time Magazine.
    Aurait-elle la grosse tête, enflée à jamais ?
    Agréable objet à l’usage des médias occidentaux à la recherche d’une icône chinoise bon teint, plutôt jolie, prêtant sa voix sensuelle à de belles chansons.
    Je la croise, l’interroge.
    Elle retient ses larmes.
    Une chanson file entre ses lèvres.
    Elle raconte la naissance de sa fille.
    - Comme le temps avance inexorablement, je ne verrai plus la lumière dans 50 ans mais ma fille sera toujours de ce monde, portant la mémoire de sa maman.
    Je la taquine alors.
    - La présence sur Terre le temps d’une vie, est-ce bien utile ? N’avons nous pas mieux à faire en restant dans l’au-delà ? Que d’infortune pour une musique connue, celle d’une mort annoncée ?
    Elle porte alors son regard sur une affiche qui domine son appartement.
    Des enfants à l’air hagard, le visage en sang, sous les décombres d’une maison.
    Le souvenir de l’effrayant tremblement de terre du Sichuan (2008).
    - J’ai chanté pour eux. Lorsque j’ai vu sur leur visage glisser un sourire, je me suis dis que mon existence avait un sens.

  • Yuan Quan

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    Comme j’ai beaucoup aimée dans le film The Last Tycoon (2012 film) de Wong Jing où elle s’imposait, toute flamme tout feu, dans le rôle de la redoutable patronne de la triade de Shanghai dans les années 30, je lui ai écrit pour la féliciter.
    Elle m'a répondu, le ton de la voix inquiet.
    - Penses tu que je puisse en retirer une bonne réputation ?

  • Zhou Xuan 周璇

    Zhou Xuan

    Jolie Jade, son nom, offre une silhouette gracieuse, un charmant profil.
    Je l’ai revue au moins dix fois dans le film Les Anges du boulevard (馬路天使, malu tianshi) avec toujours une même question : comment le destin a-t-il donné vie à une femme aussi sublime ?
    Jamais Jolie Jade ne reçut de réponse, ses parents biologiques lui furent toujours inconnus.
    Je l’aimerais toujours, chantonnant à l’infini, Ye Shanghai.
    Morte trop jeune, s’en allant doucement vers l’autre monde.

  • Wei Wei 韦唯

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    Il est toujours dangereux de se frotter avec une icône nationale, une Madame aux mille chansons dont le si beau Today is Your Birthday utilisé comme thème de la fête nationale chinoise.
    Lorsque je la rencontre à Hohhot, en Mongolie intérieure, ville de sa naissance, je cherche mes mots, la voix légèrement tremblante.
    Elle me rassure par un sourire puis elle m’interroge :
    - Ai je le droit de dire la vérité ?
    J’acquiesce favorablement.
    - Je suis heureuse d’être chinoise comme je suis fière de mon pays, de mon peuple, de mes ancêtres et de tous ceux qui me succéderont sur une Terre que j’aime tant.

  • Tianjin : Population & Etrangers & Religions

    POPULATION : 13 000 000 dont Han (97.29%), Hui (1.75%), Manchu (0.57%)
    DENSITE : 980/km² -
    ETRANGERS A TIANJIN : Ce n'est pas une ville cosmopolite. La présence des étrangers est très faible. Selon le bureau de l'Etat Civil de Tianjin, en 2011, la répartition serait peu ou prou la suivante : Coréens (12000), Philippins (7000), Indiens (4000), Russes (3000), Américains (1500), Australiens (1000), Kazakhs (600), Allemands (550), Ouzbeks (400), Japonais (350), Italiens (250), Malaisiens (200), Canadiens (180), Thaïs (150), Indonésiens (150), Anglais (135), Néo Zélandais (100), Vietnamiens (100), Pakistanais (100), Iraniens (100), Angolais (100), Nigérians (100), Néerlandais (120), Français (90), Brésiliens (70), Belges (50), Mexicains (10)
    RELIGIONS A TIANJIN : sans religion (6 millions), bouddhistes au sens large avec des pratiques bouddhistes (2 millions), religions chinoises notamment taôistes (1 million), musulmans (Hui 200 000, Ouïghours 20 000), protestants (80 000), catholiques (50 000), juifs, essentiellement des étrangers (100)

  • Mon équipe de Sumo

    Tanggu

    En 2009, j’ai fondé l’équipe de SUMO de Tanggu 相撲 塘沽区.
    Rapidement, s’est constituée une petite équipe soudée autour de vaillants gaillards, indomptables et au cœur généreux.
    Avant l'affrontement, les lutteurs chassent les esprits en frappant le sol avec les pieds, après les avoir levés très haut.
    Puis, en signe de purification, ils prennent une poignée de sel et la lancent sur le cercle de combat.
    Débute alors la charge sous de belles masses.
    Mon équipe a tenu ses promesses, gagnant par deux fois (2011 et 2012) le tournoi des Clubs Sumo de Tianjin.

  • Sanmao 三毛

    San Mao

    C’est sans doute l’un de mes plus grands bonheurs de lecture de la littérature chinoise contemporaine.
    J’ai adoré les chroniques du Sahara (Sāhālā de gùshi) où elle raconte ses 13 années de vie dans le désert, suivant les traces du père de Foucault.
    C’est un monument de poésie et de rêves, bien avant que cette terre “miraculeuse” soit envahie par des bandes barbares.
    Du coup, emporté par ses rêves, j’ai lu la biographie qui lui est consacrée Sanmao de meng yu renshen (Le Rêve et l'existence de Sanmao).
    Puis le rêve, un effroyable jour de l’année 1991, s’est fait triste.
    San Mao a été découverte morte, suicidée et assassinée.
    Je suis aller prier pour cette femme qui m’a tant donnée sur le temple taôiste du mont Heng Shan (衡山), recevant une partie de ses rêves.

  • Maggie Cheung Man-yuk 張曼玉

    Maggie-Cheung

    Miss Hongkong en 1983, tout le monde déjà chérissait son regard, la beauté de ses traits, cette douce légèreté.
    Voilà qu’elle accomplit son destin dans l’un des plus beaux film chinois, Huāyàng niánhuá (in the mood for love) incarnant Madame Chan, tellement esseulée qu’elle s’éprend d’un autre solitaire.
    Nait alors l’un des plus beaux couples du cinéma.
    Silence, nous devons faire silence devant tant de sincérité, de discrétion.

  • Le dialecte de Tianjin – le Tianjin hua

    A Tianjin, il n’existe pas à proprement parler de dialecte local mais plutôt un accent très accentué, délibérément nasillard. De nombreux mots sont souvent affligés d’un « ar » s’étirant et selon tonalité basse. Du coup, lorsqu’on arrive pour la première fois à Tianjin, vient cette curieuse impression de se trouver quelque part entre Kansas City et Omaha. Par rapport au Beijing Hua, les différences sont mineures sauf pour le premier ton. Très marqué à Beijing, il se déclame à Tianjin selon une note plus basse.
    Vous comblerez ou amuserez vos amis Tianjinois ou Tianjinais en parlant avec quelques tonalités locales, témoignage de votre adaptation, voire de votre enracinement à Tianjin.

  • Danqing Huang

    Danqing

    Originaire de Dianbai, Danqing est l’âme de Guangzhou.
    Femme d’affaire très active, dotée d’une belle énergie, elle navigue avec célérité parmi les villes du Guangdong.
    Chaque fois que je la croise, elle lâche un doux sourire puis s’exclame :
    «Le ciel est ouvert à ceux qui ont des ailes (Alta alatis patent)»

  • Quelques dates

    1860, le traité de Pékin ;
    1870, le saccage de l'orphelinat français ;
    1928, apogée de Tianjin ;
    1937, l'armée japonaise occupe les concessions ;
    1943 à 1945, les concessions dissoutes ;
    15 janvier 1949, Tianjin est libéré par l'armée de libération populaire ;
    Depuis 1984, renouveau de Tianjin.

  • Personnages célèbres de Tianjin

    Chinois (Seigneurs de guerre, Zhou Enlai, Puyi, Dai Xialong, Wen Jiabao)
    Occidentaux (Gustav Detring au service de Li Hongzhang, Herbert Clark Hoover, futur Président des Etats-Unis (l’American Barracks), France (Teilhard de Chardin)

  • YANG Liping 杨丽萍

    Yang Liping

    Quelle drôle d’aventure, la vie !
    La première fois, j’allais à reculons voir sa chorégraphie "Dynamic Yunnan".
    Tout grognon, soupirant d’ennui.
    Divine surprise ! Rarement ai je été autant bousculé dans ma vie !
    Le rideau tombant, j’applaudissais à tout rompre l’épopée des 26 tribus du Yunnan.
    Le lendemain, reprenant mes quartiers dans la même salle de spectacle, je l’applaudissais plus encore
    Ce soir là, je me faufilais dans les coulisses.
    Je la retrouvais méditant devant un the Jasmin.
    - Puis je vous connaitre ? Demandais-je dans un sursaut.
    - Serait ce trop tôt ou trop tard ? Je n’ai plus l’âge à me faire fêter mais j’ai l’âge de comprendre.
    Je lui ai dit tout ce que je savais sur les entrailles du Yunnan, un bataillon de mots.
    - Le brouillard est parfois intense à Xishuangbanna, l’on ne voit pas l’on devine seulement.

  • Jane Zhang

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    Lorsque je l’ai vue chanter pour la première fois Huà Xīn (畫心; Painted Heart) musique tirée du film Painted Skin (畫皮), j’ai été saisi par le timbre de sa voix s’en allant vers de belles hauteurs.
    Lorsque je l’ai revue envelopper sur des notes longues la fresque musicale de Kitaro "Impressions Of The West Lake", je l’ai admirée, applaudissant à tout rompre, lançant sans compter des « Bravo ! ».
    Tout comme je me laissais alors surprendre par son regard où se mêlent tristesse et mélancolie.
    Sans doute Jade portera-t-elle longtemps sur son visage la douleur du divorce chahuté de ses parents alors qu’elle avait tout juste 13 ans.
    Peut être est-ce cette souffrance la raison d’une force inébranlable qui lui a fait gravir tous les échelons : première place dans la compétition vocale la plus courue en Chine devant plus de 400 millions de téléspectateurs (super girl), devenant l’invitée vedette du Oprah Winfrey" talk show, côtoyant même les Pink floyd.
    Dieu sait où les vents l’emporteront !

  • Yang Likun

    Yang Likun

    Danseuse et chanteuse, en son temps, on la surnommait la Judy Garland chinoise.
    Membre de l’ethnie Yi, elle est la neuvième d’une fratrie de onze enfants, ce qui lui vaut le surnom de "Xiaojiuer".
    Elle a joué dans de deux célèbres comédies musicales avant d’être totalement détruite par la révolution culturelle.
    Laminée à tel point qu’elle ne reviendra plus jamais sur scène.
    Pour ces deux raisons, je l’adore plus que tout – son talent comme son courage – et je me rends souvent sur sa tombe à Shanghai.

  • Yang Lan

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    Un tantinet taquine, chahutant surtout les hommes, Yang Lan se vante d’être la Oprah Winfrey chinoise.
    Bill Clinton et Henry Kissinger en ont fait les frais ne sachant plus comment répondre.
    Lorsque je l’ai aperçue pour la première fois bataillant l’argument, je l’ai trouvé séduisante mais aussi franchement autoritaire.
    Elle s’en est expliquée en m’assurant que pour réaliser ses ambitions, il lui fallait une poigne masculine.
    La voilà donc une décennie après, Présidente de la société Sun Television Cybernetworks établie à Shanghai et l’une des femmes les plus riches de Chine.
    Son rêve étant accompli, je l’ai de nouveau interrogée.
    - Me voilà mieux, je suis redevenue entièrement femme !

  • Shirley Wong

    Shirley Wong

    Lorsque je me suis rendu dans sa galerie à Guangzhou, j’ai tout de suite admiré l’œuvre de Shirley Wong, peintre et femme de lettre.
    C’est elle qui m’a fait connaître de nombreux auteurs chinois avec toujours ce même conseil : « Laisse toi porter une nuit durant par le silence des mots »

  • Yan Fengying

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    Elle est remarquable dans l’opéra de Huangmei, d’une beauté captivante.
    Je l’ai adorée dans le chef d’œuvre "The Cowherd and The Girl Weaver" où elle suspend sa voix presque vers l’infini.
    Elle est morte lorsque la vie tout juste s’emballe, à 38 ans, le plus bel âge pour une femme.

  • Jiang Qing 江青

    Jiang Qing

    Je suis sans doute le seul homme sur la planète à être tombé amoureux de celle qui fut la quatrième et dernière épouse de Mao Zedong.
    Femme de caractère, longtemps détestée en Chine, aujourd’hui presque totalement oubliée, je me lui laissé emporté dans mes rêves par une photo d’elle s’en allant tout juste dans sa vingtième année.
    - Comment peut on aimer un monstre ? demande un ami.
    - En arrêtant sine die le fil des années !
    Nous voilà en 1934, cette belle fleur croisant mon chemin, je l’aurais alors conviée à une bien meilleure partition que celle qui la conduite dans l’arène détestable du pouvoir et d'un prince rouge légendaire.

  • Gu Kailai

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    En 2000, un ami m’appelle, la voix fiévreuse.
    - je sais qu’elle est la Jackie Kennedy Chinoise !
    Il s’épuise alors dans une salve d'épithètes tout à l’honneur de Gu Kailai.
    Puis il me convie à Dalian.
    Je suis aussitôt ébloui par une silhouette gracieuse, le tailleur moulant, un foulard de soie glissant légèrement sur la nuque.
    Une gestuelle sobre, jamais de mouvements brusques, une sorte de discipline.
    Une belle dame que j’aurais plutôt dénommé la future Madame Tchang Kaï-Chek.
    Patatras !
    Le goût du pouvoir est une chose inique.
    En 2012, Gu Kailai est condamnée à mort avec une peine suspensive pour avoir fait assassiné un anglais.
    Figée, sans réaction, au Tribunal, elle est alors insensible à son sort, la mort ayant peut être déjà pris pleinement possession de son âme.
    Cependant, dans la déchéance, elle est toujours belle et élégante.
    Un irrésistible parfum de Jackie et de Sòng Měilíng.

  • Lou Jing

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    « Je suis chinoise », s’exclame Lóu Jìng.
    « De toute mon âme », ajoute-t-elle, la voix légèrement chahutée par l’émotion.
    Shanghaienne, Lóu Jìng fait souche sur Terre voici une vingtaine d’année, le visage empreint des belles couleurs de son père, homme noir d’Amérique et de sa mère, chinoise.
    En 2009, participant à une émission de variété, Lóu Jìng devient brutalement célèbre.
    De nombreuses voix s’étonnent alors que ce beau visage puisse être chinois, arrimé à une civilisation cinq fois millénaires.
    Vaguent des mots peu élégants.
    Du bruit venant souvent des mâles, la tête envahi par leurs démons.
    Au lieu de batailler contre l’absurde, Lóu Jìng rétorque simplement :
    "J’ai été élevée en Chine".
    Originaires du Henan ou de l’Anhui, ses amis s’appellent Li, Liu, Wang, Yang et Zhang, Lin.
    « Je remercie mes parents de m’avoir donné la vie. » ajoute-t-elle, son visage composant avec un beau sourire.
    L’on songe en silence a l’avenir.
    Dans quarante ou cinquante ans, son fils ou sa fille deviendra peut être le porte drapeau, la figure de la Chine d’alors
    Homme ou femme de ce monde.

  • Wǔ Zétiān

    Zu Weitan

    Malgré les critiques des historiens confucianistes, cette concubine a porté haut vers la lumière le flambeau de sa propre dynastie Zhou, seule impératrice de toute l'histoire de Chine.
    Avec des sourcils arqués comme des antennes de papillon, elle était autoritaire, cruelle en ses heures.
    Surtout une féministe avant l’heure bousculant des hordes d’homme, l’empereur Gaozong et sa troupe.

  • Mián Mián 棉棉

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    Dure a été la lecture des Bonbons chinois où Mián Mián raconte l’univers glauque de la drogue et du besoin frénétique du sexe de la jeunesse underground de Pékin.
    Je suis parfois aveugle, loin de penser que la jeunesse chinoise puisse être à ce point sur la dérive, voguant vers la déchéance.
    La raideur des romans Mián Mián détonne dans univers littéraire chinois plutôt lisse, glissant doucement.
    D’ailleurs, la plupart sont censurés.
    Du coup, je l’ai interrogée.
    « Mes romans me permettent de survivre dans un monde de brutes, dans cette Chine dont on parle de la puissance restaurée mais qui n’est qu’un amalgame d’intérêts individuels, une machine où l’homme compte à peine.
    Alors dans ces conditions, comment survivre ?
    Se perdre dans la drogue et le sexe ?
    Ou se perdre dans l’écriture. »

  • Lin Jing

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    Sylvie Lin Jing, son monde entre cinq paradoxes.
    Femme lettrée, dotée d’une forte sensibilité, elle nourrit l’espoir d’une existence banale et confortable, à l’ombre d’un mari quelconque, une vie sans âme.
    L’esprit romantique, souvent la larme à l’œil, elle s’abime dans de sombres colères sans issue.
    Femme d’une impeccable honnêteté, se gonflant parfois de mots à l’emporte pièce, elle pousse trop loin ses choix radicaux.
    Le verbe talentueux, elle refuse de s’en saisir, écrit peu ou rien, sommeillant plutôt à l'ombre des grands écrivains.
    Comblé par l'anonymat, elle ne veut pas entendre parler d'elle, s'aimant peut être trop peu pour être la plus belle.
    L’âge venant, tout cela confondu, disséqué et broyé, donne un merveilleux roman, "Meredith, my Uncreated 2050 Chinese girl".

  • Rebecca Xu

    Femme de Chine

    Originaire de Guangzhou, Rebecca conduit les destinées en d’une marque célèbre de vins espagnols en Chine. Oenologue renommée, c’est elle qui m’a appris comment gouter dignement un breuvage.

  • Hirondelle

    Hirondelle

    Elle s’appelle yàn (hirondelle), elle chante merveilleusement le répertoire de ma bien aimée Deng Lijun.

  • L’opinion d’un Mexicain sur Tianjin

    Tianjin est une ville géante et moderne traversée par d'immenses avenues.
    Ici, toutes les distances sont démesurées.
    La sortie des bureaux est un spectacle étourdissant.
    Des millions de vélo et de voitures déboulent de partout, n'importe comment, sans la moindre règle !
    L'on évolue à contresens.
    De la droite l'on passe à gauche et l'inverse
    Tout semble permis.
    Croyez-moi, j'ai failli mourir cent fois mais heureusement la vierge Guadalupe me protège, moi le natif de Colima !
    L'on dit ici que les chinois conduisent comme ils mènent des affaires : à la moindre interstice, ils s'engagent.
    Qu'importe les dangers !
    A Tianjin, j'ai respiré a pleins poumons des odeurs variées de souffre, d'oxyde d'azote, de chlore, de mélange composite d'acide (la pollution a Mexico, c'est de la blague!).
    Les Chinois ne semblent manifester aucun intérêt pour les questions écologiques.
    Ils ont peut-être raison, la guerre économique est à ce prix ! Dans l'urgence, je me suis acheté un cache visage FPP3!
    J'ai l'impression d'être le seul “moreno”(bronzé) de la ville. Bizarrement, les chinois ne me dévisagent pas.
    Rien, pas le moindre regard.
    Même les filles ne s'y osent pas. Dommage !
    A Tianjin, pratiquement personne ne parle anglais.
    Je suis donc obligé de baragouiner quelques mots mais personne ne me comprend.
    A partir de demain, une étudiante va me donner des cours de langue.
    En échange, je vais lui préparer un Pozole, en égrenant le refrain de « la historia de un amor », style los Panchos.
    Les Chinois sont d'une impolitesse incroyable. Mais ils n'agissent jamais par méchanceté.
    Chacun doit trouver sa place dans cette pétaudière.
    Aussi, il ne faut pas craindre les bousculades, les débordements ! L'on se rue ici comme on peut !
    Les Tianjoinois sont plutôt gais et cordiaux. Ils n'ont pas l'air malheureux, plutôt débordants de vie.
    Tianjin est une ville sure.
    Très peu de policier, des voitures que l'on ne ferme pas, aucune porte close.
    Que c'est agréable !
    Mais demain je retourne à México, je suis déjà sur les nerfs !
    Pépé Gomez de Uriarte, 3 décembre 2009

  • Les chinois et le racisme en France

    Comme les autres asiatiques, les chinois répugnent à descendre dans l’arène.
    Discrets, profil bas, ils font rarement entendre leurs voix.
    De surcroît, ils protestent peu contre les discours ambiants hostiles à la Chine.
    Quand ils s’affirment, ils agissent doucement, à mots comptés.
    Ils rapportent alors leur opinion sans chercher nécessairement à réajuster celle de l’autre.
    Nullement n’ont-ils à souhait d’en découdre.
    Nullement s’emportent-ils gratuitement.
    Aucun mot en trop, de mot inutile.
    Depuis plusieurs années, à Paris, le chinois est la cible désignée des voleurs dont beaucoup opèrent avec une rare violence. Supposé nanti en argent liquide, il serait un morceau de choix. Le chinois, l’argent.
    Donc une race et son prétendu attribut.
    L’année dernière, les chinois s’étaient émus de cette situation, exigeant plus sécurité.
    Une année s’est écoulée sans progrès, culminant avec la mise en coma de l’un des leurs.
    Déçus par l’absence de réponse des pouvoirs publics, ils ont repris le chemin de la rue en se drapant de l’étendard français et en scandant les principes de la République.
    Ils s’y sont prêtés courageusement en prenant le risque de s’attirer les foudres de l’Ambassade de Chine.
    Fort active, celle-ci ne goute guère aux manifestations publiques de ses membres.
    Qu’importe !
    Les chinois de Paris ont fait confiance à la liberté de s’exprimer qu’ils ont acquise en France. Sans déraper. Nullement n’ont-il placé ce rendez vous sous l’angle d’une confrontation communautaire alors que leurs agresseurs n’en font pas mystère. Nullement n’ont-ils blâmé la France.
    Pourtant, lors de ce défilé, ils étaient bien seuls. Entre eux presque uniquement. De-ci delà, des amis, quelques conjoints. Peu de solidarité comme si cette cause ne pouvait suggérer l’émotion.
    Aucune association anti raciste, aucune figure politique ne s’était jointe.
    Le peu d’enthousiasme à les soutenir ne suggère-t-il pas l’existence de discours ambivalents ?
    D’associations antiracistes justifiant ainsi leur existence mais indisponible dès lors que le fait rapporté pourrait gêner aux entournures une autre communauté, celle-là plus turbulente sur la place publique.
    Est-il possible de tolérer pour les uns ce que l’on envisage pas pour les autres ?
    De politiciens se donnant bonne conscience, tantôt se voilant la face, tantôt agissant, comme pour mieux s’exonérer de l’obligation de s’investir réellement sur le sujet, indistinctement de la race, loin des convenances.
    De politiciens encore qui sous prétexte de lutte contre la mondialisation accable la Chine de tous les maux alors que ce pays fut-il important participe comme d’autres à la relève de l’Occident : l’Inde, le Brésil, le Vietnam, les pays du golfe, l’Afrique du Sud et beaucoup d’autres.
    Bien plus que la moitié de l’humanité !
    Quel est donc cet étrange dessein consistant à faire du chinois l’unique bouc émissaire ?
    Ceux là mêmes qui s’y emploient, n’ont-il pas en mémoire d’affreux souvenirs ?
    Ceux là mêmes ne sont-ils pas devenus les meilleurs alliés de voyous racistes qui sévissent, le plus souvent impunis ?
    D’un politicien enfin qui s’étourdissant dans des formules vante un axe black blanc beur contre les chinois.
    De ce drôle d’artifice à géométrie variable, il se pourrait bien que l’anti-racisme souffre d’un manque d’harmonie en France.
    François de la Chevalerie (Tianjin) et Jing-Chao Zhao-Emonet (Paris)
    Juillet 2011

  • La question des visas entre la France et la Chine de François de la Chevalerie (Le Journal le Monde 04.08.2010)

    Longtemps, la France était la destination rêvée des chinois. Telle une exigence, chacun se devait un jour de visiter ce pays ami. Comme s’y accomplirent, au temps de leur jeunesse, Zhou Enlai et Deng Xiao Ping. Depuis que la France a été le premier pays occidental à reconnaître la Chine populaire, une amitié sincère liait les deux pays. Presque une histoire sentimentale comme s’en amusent les chinois en qualifiant les français de romantique. Ce mot léger recouvrait une réalité. D’emblée, les chinois aimaient la France.
    Déjà l’épisode de la présence française aux jeux olympiques avait sonné le glas d’un compagnonnage. Depuis, la mauvaise humeur persiste.
    Le souhait de tout chinois étant de se rendre en France, les restrictions apportées à l’octroi des visas bousculent les meilleures volontés. Sans doute doit-on traquer les clandestins mais ce choix nourrit inévitablement la suspicion. Avant de fouler la France, chacun doit montrer patte blanche. Des lors beaucoup se rendent aux consulats, la peur au ventre. Ce sentiment existe ailleurs mais en Chine il se double d’une honte, d’une défaite. Qui plus est, l’accueil parfois mitigé réservé dans les aéroports français aux Chinois conforte ce trouble. Selon que la silhouette dérange, certains sont questionnés. Bientôt soupçonnés.
    S’ajoute une rumeur, la France serait un pays dangereux. Du Shanxi au Hunan, des images circulent, des compatriotes s’y feraient détroussés. Méconnaissant la langue, habitués à vivre dans un pays où le vol est rare, ils sont des proies faciles. Se croyant en confiance, ils arpentent les rues, l’âme légère. Les méfaits dont ils sont l’objet chahutent désormais ce sentiment. Telle est l’opinion des franco chinois de Belleville, victimes d’une délinquance à caractère ethnique. Jugeant leur dynamisme commercial par trop voyant, les édiles parisiens ont souvent prêté une attention distraite à ce problème. Les exactions s’aggravant, les chinois sont descendus dans l’arène. Tel un signe de désespoir pour une communauté discrète, peu rebelle.
    L’image de la France se brouille plus encore avec l’apparition de discours hostiles. Selon certains, la Chine ne jouerait pas le jeu. Sans foi ni loi, ce pays étranglerait l’économie mondiale. Bientôt, responsable de tous les maux ! Certes l’émergence de la Chine perturbe mais les vrais responsables ne sont-ils pas à rechercher ailleurs ? Au nombre, des grandes entreprises avides de rentabilité, délocalisant a tout va ; des politiques privilégiant le maintien du pouvoir au prix d’importations à bas coûts ; un recours massif à l’endettement pour tenir dans les cordes.
    Mauvaise conseillère, la mauvaise humeur se propage en Chine. Déjà sourcilleux, son nationalisme économique n’est plus toujours bienveillant. Comme en témoignent des mesures récentes discriminant les entreprises étrangères, donc l’étranger. S’ajoute un semblable raidissement dans l’octroi des visas. Oeil pour œil, dent pour dent ! Triste musique !
    S’installe une ambiance délétère. L’amitié se meut en un doute. Après tout, peut être est il normal que le couple franco chinois s’affranchisse d’une relation particulière, chaque pays se recroquevillant derrière ses seuls intérêts ? Peut être est-ce logique que la France épouse la position du camp occidental et la Chine, celle d’un militantisme nationaliste ? Seulement voila, poussée a l’extrême, cette approche est dangereuse. L’on ne sait jamais quand s’arrête le chacun pour soi ! Plutôt que cette pale perspective, mieux vaut s’employer à restaurer cette confiance. Sans fausse naïveté, sans compromission, sans interdit mais en jouant d’une singularité, celle de deux pays amis, soucieux de construire ensemble.

  • Vivre à Tianjin

Le détachement féminin de l’espionnage chinois (Hong se niang zi jun 红色娘子军)

Posté par ITgium le 30 août 2013

Le détachement féminin de l’espionnage chinois (Hong se niang zi jun 红色娘子军) dans Le service d'espionage chinois, les agents secrets chinois miss-bo-242x300

Miss Bo imaginé par Sà bīn

L’âme de Mlle Bo, agent secret

A Jùn mǎ tale 俊 马 (François de la Chevalerie) & Sà bīn picture (萨宾)

Avant propos

Toutes ces années passées en Chine m’ont aidé à les reconnaître, à les comprendre, à les aimer.

Nullement n’ai je le souhait de porter le tir contre elles ni même de m’emporter contre l’existence d’un réseau d’espionnage (toutes les nations en disposent) et pas davantage d’en démêler les fils, mon désir serait plutôt de leur rendre hommage en mettant en lumière quelques agréables chausse trappes.

Innocence dans le pré

Au début, je ne me méfiais guère.

J’avais le regard complaisant pour ces belles femmes qui écument inlassablement les réceptions diplomatiques, les salons ou les inaugurations.

Je m’accommodais avec plaisir de leurs aimables attentions comme de leurs délicats atours.

Au fil de discussions, j’appréciais leur impeccable maitrise des langues étrangères.

Je me laissais surprendre par une intelligence souvent inédite.

Je m’amusais encore de leur connaissance surprenante de mon univers culturel.

Durant des années, je jouais sans défiance, évoluant dans leur sillage, répondant tête baissée à leur questions, toujours plus précises, frôlant le détail, presque une mise à nu.

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Miss Bo

Au milieu des délices, un doute

Que ces rencontres eussent lieu à Shanghai, à Beijing ou à Guangzhou, je remarquais une étrange similarité dans l’approche. A chaque fois, surgissaient les mêmes mots, de semblables refrains et, merveilleusement posé sur leur visage, un pareil sourire tout en finesse.

Commet se fait-il que des femmes distantes de plusieurs milliers kilomètres tiennent un discours presque à l’identique ?

L’âme chinoise serait-elle à ce point bâti sur un même socle que nul ne puisse s’en éloigner ?

Sont-ce là des clones ?

A chaque rencontre, je me posais des questions, celles-ci allant croissant, sans pour autant recevoir des réponses.

Finalement, je commençais à être atteint d’une douce paranoïa.

Je décortiquais méthodiquement leurs caractères, leurs carrières, cherchant à mettre en évidence les points d’ombre.

« L’ignorance est parfois une belle armure contre d’indésirables soupçons » assure Anxmandae de Leira.

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Miss Bo

Fuir une encombrante paranoïa (偏執病) !

Rassurez-vous, les femmes que vous allez rencontrer au hasard de votre périple chinois ne sont pas toutes des agents de charme du Guójiā Ānquánbù, communément appelé gōng ān bù (公安部) au service de sa majesté l’empereur de Chine (Huángdì 皇帝).

La grande majorité sont sincères et douces, peut être aimantes.

Une immense majorité ne vous apportera pas de faux espoirs.

Derrière les ombres

Cependant l’exception œuvre pour le 2ème bureau.

Un jour de cette vie, vous croiserez des agents secrets assermentés (tè wù 特务) ou des espions (jiān xì 奸细), mieux encore des taupes au regard perçant (mì tàn 密探), courant inlassablement à la recherche d’information(s) (tàn yuan – 探员), raclant sans état d’âme les fonds de tiroirs (àn tàn 暗探), ou plus misérablement seraient-elles seulement des mouchards, des agents secrets de l’ennemi (dí tè 敌特).

Peut-être s’impatientent-elles à l’idée de connaitre un document secret (jīmìwénjiàn 机密文件) ou un secret de fabrication (zhìzuò mìfāng 制作秘方).

Elles habillent leur requête en vantant astucieusement votre réussite (chénggōng de mìjué 成功的秘诀).

Qu’importe !

Qu’elles fussent ou non employées par une quelconque officine, je les reconnais d’abord comme des êtres humains, portant fièrement entre leurs mains la volonté du peuple (rén xīn 人心).

Je les aime ainsi, drapées en danseuse javanaise comme Mata Hari (玛塔·哈里).

Dites moi seulement, comment ne pas aimer celle que le quotidien du Peuple (Rénmín Ribao) décrit comme l’espionne la plus belle et la plus habile des temps modernes, Miss Anna Chapman, celle-ci oeuvrant au service du Tsar de toutes les Russies ?

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Miss Bo

Heureux profil

Bruit de couloirs, les voilà en tailleur blanc, la silhouette fine, le sourire enjoué, flirtant avec la trentaine.

Beaucoup offrent un visage presque occidental, leurs yeux bridés s’effaçant à l’ombre.

Le soir venu, elles se meuvent en grappe lors de réceptions élégantes, couvant d’un regard malicieux des diplomates, des hommes d’affaires, des scientifiques et des créateurs.

Elles se faufilent dans les rangs, le pas volontairement hésitant, se parant d’une fausse timidité.

Tel un vent léger, une approche toute en délicatesse.

Bientôt des hommes les rejoignent.

Viennent les premiers mots, une présentation convenue.

Glisse un rire contenu sur leur visage, comme lâché pour la circonstance.

Généralement, l’expatrié poursuit la conservation, le cœur fébrile, ému d’une si belle rencontre.

- Est-ce là, à cinquante ans passés, la chance qui me sourit ? se demande t-il en se perdant dans une confondante naïveté.

- Sans hésiter, je me laissais embarquer vers un nouvel horizon ! reconnait un diplomate.

- Je retrouvais ces mêmes frissons qui me traversaient lors de mes vingt ans, admet un industriel aguerri.

Faisant rarement état de leur nom chinois, elles se présentent sous un prénom d’emprunt occidental, le plus généralement anglo-saxon issu du répertoire des imparables vedettes Hollywoodiennes. Elles vous confieront volontiers l’origine de leur choix. Le plus souvent, c’est leur professeur de langue qui leur en a suggéré l’idée.

Telles qu’elles se déclarent s’exposant dans leur meilleur sourire :

Sylvie ou Rosa à Shanghai ;

Jenny ou Margaret à Beijing ;

Pearl et Naomi à Tianjin.

Ce prénom est un outil parmi d’autres artifices, le tout étant savamment orchestré.

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Miss Bo

Méthodes douces

Les voilà, en rang serré se prenant au jeu, désormais en service, dans l’arène.

L’expatrié est aux anges.

Il remercie le ciel. Il bénit sa fortune. Il vante un improbable destin !

La jeune femme pousse l’avantage. Elle flatte son orgueil. Elle le félicite pour sa maitrise de la langue chinoise qu’il manie généralement avec beaucoup de difficultés.

Peut être aura-t-il suffisamment de clairvoyance pour se rendre compte que son mandarin chantonne mal à l’oreille du quidam chinois mais rien n’est jamais sûr.

Malheureusement, pour beaucoup l’hameçon est dans la bouche.

D’un rendez vous à l’autre, Madame vous emporte loin, très loin, vers d’inaccessibles cimes fleuries.

Prenez soin de vous car cette belle âme ne vous aime tout simplement pas.

Vous n’êtes qu’une ressource, de la matière première à raccorder avec d’autres en vue de déchiffrer un document d’intérêt, une maitresse idée, une source.

Cependant l’imbécile croit toujours au père Noel.

Pourtant les indices abondent.

Incidemment, elle se dévoile : trop d’empressement, une connaissance aigu de votre langue, un anglais déclamé avec l’accent des fins fonds de l’Arkansas ou des courriers au ton académique, des formulations trop à la mode.

Elle use de tous les moyens de communication pour vous amadouer : oralement (kǒutóu 口头), par l’écrit (wénzì 文字), de manière imagée (xíngxiàng 形象), démonstrativement (shìfànxìng 示范性) et toujours activement (huódòngxìng 活动性).

Elle guette inlassablement une information (mìfāng 秘方), confidentielle (jīmì de 机密的).

Toujours plus âpre au combat, elle évoque directement des points précis de votre carrière enchevêtrée.

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Miss Bo

Vient la bête ! Une demande précise, par trop précise.

- Comme se fait-il que cette charmante femme en sache autant sur moi alors qu’aucunes de celles avec lesquelles j’ai frayé au Pérou, au Sénégal ou en Italie, n’ont jamais prêté le moindre intérêt à ce brevet que j’ai déposé voici vingt ans à l’ONPI à Genève ? confie un inventeur.

- Je ne crois pas être la gloire qu’elle déclare que je suis ? s’émeut un industriel.

Tout cela est de bonne guerre, le plus souvent sans conséquence.

Rarement cherche-t-elle à piéger crûment son interlocuteur.

Rarement cherche-t-elle à l’abattre. Nullement a-t-elle l’intention d’être une source de malheur, de calamité (huò duān 祸端).

Jamais elle ne vous fera perdre la face (diū miàn zi 丢面子), elle sait trop bien, depuis toujours, qu’aucune âme ne peut supporter telle ignominie. Son immortalité tient au respect de l’autre, de sa dignité, même lorsqu’elle le plonge – malgré lui – dans un âpre combat.

Elle ne vous aime pas mais elle ne vous souhaite aucun malheur.

Mlle Bo est une femme presque ordinaire dont le sourire reluisant ne dit rien sur les grâces de son cœur.

De surcroît, rarement cherche-t-elle des faits précis telle une boite noire. Plutôt une atmosphère, une idée du monde.

Une idée que la Chine pourra combattre ou, plus heureusement, copier, ensuite valoriser et la mettre sous ses ailes.

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Miss Bo

Vous maintenir dans l’ombre, faire durer le plaisir

Mieux vaut se libérer l’esprit de toute charge émotionnelle.

Si d’aventure vous êtes à la recherche de doux sentiments, elles vous prendront rapidement par défaut.

Il faut donc ne rien lâcher sans pour autant leur faire comprendre que vous avez compris leur agréable manège.

Quel bonheur de jouer en averti, passant par dessus la mêlée d’un tir groupé de questions !

Votre objectif, gardez coûte que coûte votre secret (báoshǒu mìmì 保守秘密).

Ne leur confier jamais un secret (bǎ mìmì gàozhī mǒurén 把秘密告知某人).

Gardez même dans les entrelacs de votre mémoire vos pensées secrètes (mì’érbùxuān de xiángfǎ 秘而不宣的想法), votre porte secrète (yí dào ànmén  一道暗门).

Conservez loin de son regard vos affaires dans le plus grand secret (zuìwéi mìmì 最为秘密地), sous couvert du secret professionnel (zhíyè mimi 职业秘密).

Lâchez plutôt des confidences inexploitables (mimi 秘密).

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Miss Bo

Formation

La plupart ont été formées à l’institut des Langues Etrangères de l’Université de leur ville d’attache.

Toutes en ont reçu les meilleurs prix, première de leur promotion.

Brillantes, sérieuses et disciplinées, elles ont légitimement éveillé la curiosité du responsable local du Guójiā Ānquánbù.

- La République populaire de Chine (RPC) (Zhōnghuá Rénmín Gònghéguó) vous sera reconnaissant, leur dit-il, pour toute action qui puisse servir le progrès et le bonheur de notre honorable pays.

Comment ne pas répondre avec enthousiaste à une telle supplique ?

Lorsque l’on a vingt ans, de surcroît, si l’on vient d’une famille pauvre, l’on abdique aussitôt devant une si belle promesse !

Naguère, ces belles jeunes femmes promouvaient la pensée de Mao Zedong (xuānchuán Máo Zédōng sīxiǎng 宣传毛泽东思想) ou pratiquaient l’infoguerre (Xinxi Zhanzheng) mais tout cela est oublié depuis longtemps.

Aujourd’hui, elles répandent plutôt de belles idées, celles se déclinant autour du soft power chinois, fer de lance de la Chine d’aujourd’hui dans sa conquête de puissance.

Certaines œuvrent encore pour la propagande du Comité central du Parti communiste chinois (Zhōnggòng Zhōngyāng Xuānchuán Bù 中共中央宣传部), distillent méthodiquement ses principes, ses valeurs.

D’aucunes sont de belles perles, membres émérites du service de renseignement militaire (Qingbao 情报部).

Couverture

Un bon espion dispose toujours d’une imparable couverture laquelle évolue selon le temps, les circonstances.

En raison de leur inimitable talent, beaucoup intègrent aisément des sociétés occidentales.

Elles s’accommodent de fonctions visibles mais sans trop de responsabilité, jamais très éloignées du service des relations publiques.

Conclusion

La belle actrice anglaise, Elizabeth Hurley, apporte une jolie conclusion à mes commentaires.

- I’ve always wanted to be a spy, and frankly I’m a little surprised that British intelligence has never approached me.

Publié dans Le service d'espionage chinois, les agents secrets chinois | Commentaires fermés

Le baiser chinois

Posté par ITgium le 17 juillet 2013

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Sà bīn (萨宾)

Le récit de jùn mǎ (俊 马) et les dessins de Sà bīn (萨宾)

Le baiser chinois est-il différent d’un baiser issu de toute autre région du monde ?

Existe-t-il un baiser labellisé Chine, comme la marque de fabrique d’un peuple ?

D’emblée, la réponse serait plutôt non.

Le baiser, fut-il chinois ou sénégalais, salvadorien ou irlandais, est bien cette empreinte charnelle s’en allant d’un museau vers une bouche.

Cependant, loin des effusions chaleureuses dans la Villa Borghèse à Rome ou au parc Monceau à Paris, les Chinois s’y prêtent avec discrétion.

Beaucoup jugent obscène de le pratiquer en public sous un ciel généreusement étoilé.

Rares sont les jeunes gens osant d’heureux rapprochements dans les jardins publics de Pékin ou de Shanghai.

Pour nombre de chinois, le baiser est un geste exclusivement sexuel donc une affaire privée loin de tout regard.

Même le baiser purement affectif d’un père à son fils est source de gêne. Presque inconnues sont les embrassades de retour de vacances ou à l’annonce d’un succès à un examen. Même embarras chez les jeunes mamans lesquelles nourrissent leur nourrissons de seuls et rares baiser furtifs.

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Sà bīn (萨宾)

Connaitre le baiser chinois

Du coup, la connaissance du baiser chinois est incertaine.

Comment le piéger ?

Respectant la vie d’autrui, nous nous sommes bien gardé de placer des cameras cachées dans des chambres d’hôtel. Pour toute matière, nous disposons seulement de bribes d’informations. Certains expatriés ont aimablement répondu à notre questionnaire fort sommaire.

Une seule interpellation :

Le baiser chinois est-il mémorable ?

- Le baiser chinois est indistinct du baiser anglais. C’est une affaire de temps et de moyen, rapporte James de la Tornay.

- J’ai bien cherché l’ivresse, poursuit un autre, j’ai rencontré ou de la tiédeur ou de l’emballement, rien d’exclusivement chinois.

- Si on m’avait demandé d’embrasser une chinoise à l’aveuglette, je n’aurais vu qu’une femme aimante. Femme et aimante, le reste est accommodement.

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Baiser chinois

Déconstruire le baiser chinois

En chinois, le baiser se confond avec la bise, le même mot (wěn 吻) les désignant indistinctement. Selon une hiérarchie établie, l’on fait la bise à sa vieille tante, l’on accorde son baiser à sa belle. Pour les occidentaux, la différence est entendue mais en Chine comme ni l’un ni l’autre ne se pratique, ce commentaire est sans objet. Toutefois, je relève dans un roman ce bel alliage : tendre baiser (xiāng wěn 香吻).

- Vous lisez fort mal notre langue, commente mon professeur, il ne s’agit que d’un baiser platonique.

Je proteste en lui montrant une autre page où apparaît une formule insensée, donner un baiser (jiē wěn 接吻). Il regarde l’ouvrage, s’étire dans son fauteuil.

- C’est comme donner un cadeau, rapporte-t-il, juste une formule de politesse.

- Que faites vous alors du baiser d’adieu (wěn bié 吻别) ?

- Le baiser d’adieu est souvent celui du mourant. Qui l’accueille avec plaisir ?

C’est alors que je sors de mes gonds.

- Mais que dites vous alors d’une manière d’embrasser par l’étreinte (lǒu bào 搂抱).

Une gêne dans le regard du professeur.

- Pensez plutôt a donner le baiser de paix (qn yán guī yú hǎo 言归于好)

Pensez encore à votre prochaine leçon, vous êtes très faible sur les tons !

Totalement détruit par cette discussion, je me suis rendu au Bookworm[1] dans le quartier de Sānlǐtún (三里屯) où je retrouve mon ami américain, Harvey. Je l’interroge à son tour. Il pouffe aussitôt de rire.

- Un seul mot fait l’affaire, dit-il d’une voix rauque, cào (肏). Au choix, baiser ou niquer. La prudence étant bonne conseillère, même l’occidental le plus intrépide ne se hasardera pas à une telle confusion.

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Baiser du monde

Les chinois ont inventé le baiser comme la poudre.

Comme je ne recevais aucune réponse, je me suis rendu dans la bibliothèque de l’université de Tianjin (天津大学). Je tombe alors sur l’ouvrage d’un père jésuite, Anxmandae de Leira, datant de 1784, “les inventions du peuple chinois » zhōng guó fā ming (中国 发明), écrit entièrement en chinois. Je feuillette l’ouvrage, tournant hâtivement les pages. Une tête de chapitre retient mon attention : « Modélisation du baiser chinois ».

“Tandis que dans les cours européennes, l’on se courtise par le regard, les déclamations de poèmes, les odes, une gestuelle bien ordonnée, en Chine, l’on n’avance d’un pas étrange. Dans ses vingt ans, pas au delà, un homme harponne sa promise par la bouche. Sans trop de révérence, Il s’y prend en un éclair de temps, d’une bouchée, qu’elle le veuille ou pas. Lorsqu’il atteint son but, il claironne, tourne sur lui même, puis se frappe le dos, les jambes. Que n’a-t-il pas accompli ? L’impensable, le premier baiser du monde ! »

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Mouvement

Figures géométriques du baiser chinois

Le baiser est une invention chinoise mais est-il seulement destiné à se faire plaisir ?

Si peu ! admet l’astronome Shi Shenfu (石申).

Se construisant autour de figures géométriques, le baiser chinois est une mécanique.

Selon cette perspective, la bouche est un volume laquelle avance en ligne droite ou courbe vers un autre volume. Une ligne continue, parfois discontinue, souvent une ellipse, s’en allant d’un point identifié vers un autre. Se jouxtant finalement, les bouches ondulent. Une ondulation presque millimétrique. Peu à peu, les bouches s’organisent dans les formes d’un dodécagone irrégulier. Les pointes extrêmes sont comme des vecteurs d’énergie.

Ainsi ce geste – en apparence sommaire, galvaudé et instinctif – frôle la perfection.

- La rencontre corporel de deux individus est souvent dramatique, admet Liu Wei, professeur de physique à l’université de Hengyang  L’approche géométrique chasse l’émotion tout en préservant le désir sexuel.

- Je me suis exercé à une telle approche, soupire Harvey. J’éprouvais tellement de fatigue à me maintenir dans les courbes que j’ai abandonné en rase campagne. La jolie chinoise qui se tenait toujours à l’affut devant mes lèvres m’a alors dit : « Tu n’as pas l’esprit mathématique ! »

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Le baiser chinois

Le baiser chinois, pièce maitresse du fēng shuǐ

Le fēng shuǐ (le vent et l’eau) s’invite-t-il dans la ronde pour exacerber le qi (氣/气) ?

Le baiser n’est pas un mouvement neutre.

Il consacre la rencontre du Yīn (阴) associé à la Lune (月) au Yáng (阳) lié au Soleil (日), le choc entre les mondes féminin et masculin, souvent irréconciliables.

Malgré les antagonismes souffle un espoir insensé.

La configuration des lèvres et les langues entrelacées dépeignent des mécanismes terrestres, humains et célestes, la raison d’être du feng shui et dans les courbures, l’amour.

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Sylvie Lin Jing and Cesare de Oliveira, Paris 2013

Sylvie lín jìng ou le baiser sous les étoiles

Une soirée sans nuage, doux vent de l’ouest, température clémente.

A quelques encablures, les 13 sommets de la montagne Meili culminent à 6000 m d’altitude.

Bu Nong a l’œil sur Vénus. Six heures à l’horloge, l’astre crâne dans le ciel !

Alors qu’il l’observe, un chant mélodieux se répand. Il invite alors Sylvie lín jìng à regarder la Lune, la mer de la tranquillité, vaste vallée cisaillée de crevasses. Leur regard s’aventure ensuite vers Jupiter, l’œil moqueur, balayé de mille couleurs. Dans la ronde, ses filles, Europa et Ganymède.

Puis un silence que vient rompre un léger bruit de feuillages.

Soudain Bu Nong s’élance sur Sylvie lín jìng, s’empare de ses lèvres. Elle ne s’en étonne presque pas, suit le mouvement.

Bu Nong se replie, raconte alors l’enveloppe majestueuse de Deneb, s’enthousiasme pour la nébuleuse du cheval.

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Un silence encore, plus durable celui-là.

Puis il prend la main de Sylvie lín jìng. Un baiser comme deux, s’en allant, venant.

Dans la mêlée, elle défriche son visage, croque ses oreilles, le goûte.

Quel drôle d’homme ? pense-t-elle.

Le baiser se prolonge. Les langues se cherchent, se bousculent.

Doucement, les voilà chaudement arrimés l’un à l’autre.

Pendant ce temps, des étoiles filantes tracent des sillons dans le ciel.

Sonne alors une cloche, un son léger comme un bruit de paille.

Sonnent plusieurs cloches, puissantes et charnelles, égrenant leur rythme.

Sonnent les cloches à la volée, tonnerre dans l’atmosphère.

Puis, le silence revient.

Le couple enlacé murmure.

La nuit est calme, imperturbable.

Belle nature !

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Le baiser du malheur (article de presse)

Un baiser passionné a entraîné une perforation du tympan chez une jeune femme dans le sud de la Chine, ont rapporté les médias qui prodiguaient lundi des conseils sur les moyens d’éviter un accident aussi fâcheux.

La jeune femme âgée d’une vingtaine d’années, de la ville de Zhuhai, dans la province du Guangdong, a été soignée à l’hôpital après avoir totalement perdu l’audition dans l’oreille gauche suite à un baiser passionné échangé avec son amoureux, a expliqué le quotidien China Daily.

« Le baiser a réduit la pression dans la bouche, exercé une forte tension sur le tympan et entraîné une surdité », a expliqué le Dr Li qui a soigné la jeune femme et estime qu’elle sera guérie dans les deux mois.

Après l’incident, la presse a dispensé à ses lecteurs des conseils en matière de baisers, notamment le Shanghai Daily, qui recommandait une certaine délicatesse.

« Un baiser trop fort peut provoquer un déséquilibre de pression de l’air dans l’oreille interne et déchirer le tympan », avertissait le quotidien dans un article intitulé « le baiser de la mort ».


[1] Bar anglophone

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Musulman en Chine, la belle indifférence !

Posté par ITgium le 9 juillet 2013

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Islam en Chine

Le récit de jùn mǎ 俊 马 (François de la Chevalerie) d’après l’histoire vécue de Mohamed Yassin Al-Abid

L’Islam serait-elle une belle affaire en Chine ?

C’est tout de même un comble que cette religion si chahutée de par le monde suggère ici de l’indifférence, telle une absence !

J’ai passé trois de ma vie à Tianjin, portant volontairement et fièrement ma foi sans jamais la dissimuler.

L’indifférence dans la tête, zhì zhī bù lǐ (置之不理) !

Pourtant pas une seule fois n’ai je été sommé de m’expliquer. Pas une seule fois ne suis je partir à l’assaut contre d’insidieux poncifs. Jamais de remarque lâchée incidemment ! Pas une seule fois n’ai je été amené à combattre l’hydre, les voix s’emmêlant !

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Musulmans Hui

Pendant trois ans, j’ai été condamné à un curieux silence, le sujet de l’islam ne s’offrant jamais au hasard des conversations.

- Mohamed, me suis-je dit, es tu bien l’homme que tu prétends être ?

Bien évidemment, je répondais favorablement m’en allant une fois par semaine à la qīngzhēn sì (清真寺)[1]  de Tianjin, tout imprégné de ma foi, xìn yǎng (信仰).

Pas une seule fois n’ai je croisé un regard surpris ni à l’entrée ni à la sortie de l’édifice. En Chine, vous rentrez dans une mosquée comme dans un restaurant ou dans un abribus. Qui s’en inquiète ? Jamais personne ne vous guette. Pas un murmure à l’ombre. Vous vous faites autant remarquer qu’une légère brise passant par là.

Eprouvé par cette surprenante indifférence, j’ai forcé les traits en me présentant sans détour :

Mùhǎnmòdé mùsīlín[2], (穆罕默德 穆斯林)

Jamais personne n’a relevé l’assortiment de circonstance. Aucun trouble dans le regard.

J’ai fait alors front en osant davantage.

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Mosquée de Tainjin

- Mùhǎnmòdé mùsīlín fǎ guó rén[3], lançai-je devant chaque nouvel interlocuteur.

- Français comme le général de Gaulle ! me répondait-on d’une voix souvent enthousiaste.

Je racontais alors mécaniquement l’histoire de l’homme du 18 juin. J’évoquais la libération de la Provence, les régiments d’Afrique, les combattants musulmans.

Solidaires de ces épreuves, certains évoquaient spontanément l’occupation japonaise, source de bien de malheurs. Cependant la plupart se murait dans un silence.

Je me présentais encore sous le nom de « Monsieur Ma (馬) » lequel nom de famille chinois témoigne d’un possible ancêtre musulman.

Silence dans les rangs.

Silence toujours, ce silence qui perdure et trouble mon besoin légitime d’émotion.

Je poursuivais ma quête, revêtant une armature de combat, une djellaba.

Cette fois, je relevais des sourires amusés. Etait-ce lié à ma foi durablement enracinée ou seulement l’effet d’une tenue jugée originale. Je m’avouais vaincu reconnaissant qu’il n’y a pas de malice à rire d’une d’étoffe courant jusqu’aux pieds.

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Huis

C’est alors qu’un ami m’a sermonné.

- Oublie ton cas ! Ne joue pas dans l’insignifiance ! Pense plutôt aux Huis, aux Ouïghours, les minorités musulmanes en chine. Sont elles seulement bien traitées ?

Pour le savoir, je me suis rendu dans un restaurant halal qīngzhēn cài (清真菜) ou autrement dit « la nourriture de pure vérité », une fois chez les Ouïghours (维吾尔/維吾爾), une autre chez les Hui (回族). M’adressant à des serveuses médusées, je fis état de mon socle. Elles se consultèrent du regard cherchant à comprendre ce que je voulais bien dire.

- Vous souffrez de l’omnipotence des Han. Moi, le musulman étranger, je vous suis solidaire, m’exclamai-je avec allant. 

Bâillement agacé chez les serveuses. Décidément, je les ennuyais. Trompant ma déception, j’ai pris une bière comme pour chasser l’intrus, une lézarde dans ma foi.

Incapable de faire sauter cette indifférence, je poursuivais ma vie mollement jusqu’au jour où j’assistais en ma qualité d’ingénieur d’une multinationale à une conférence de promotion d’une zone de développement à Ürümqi (乌鲁木齐), capitale de  la province du Xīnjiāng, à l’ouest de la chine.

Commentant les révoltes chroniques des Ouïghours, le Président de séance, un Han d’origine, s’exprime ainsi :

- Il leur arrive parfois de parler trop fort. Pour les calmer, on leur donne des moutons.

Eclat rire dans la salle. Le discours achevé, des chinois s’en amusent encore. L’un d’eux commente :

- Que n’ont-ils pas assez de leurs femmes ? Certaines sont blanches comme les russes ou les américaines. Ne sont-ils pas des chanceux ?

- C’est cela leur problème, ajoute un autre. Trop belles pour eux, leurs femmes les épuisent et, du coup, ils se répandent !

Plutôt que du racisme, un discours de machos.

Dans les entrelacs, de l’indifférence !

Et puis, enfin, mater une révolte en offrant des moutons plutôt que des balles, n’est-ce pas heureux ?

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Mademoiselle Li

Las, je finis par ne plus me guetter moi même comme je l’avais fait ces dernières années.

Je me suis mis à couver du regard une silhouette lumineuse originaire du Henan, Mademoiselle Li Hongbing. Sourire doux, rire généreux, elle respire ce merveilleux goût à la vie auquel tout homme aspire.

Je l’ai invitée à prendre un verre, puis un repas, d’autres encore. A chaque fois je faisais mon show, jouant l’épate, évoquant ma religion, ma culture. Absence de réaction de sa part. Elle s’inquiétait plutôt pour mon logement qu’elle jugeait mal situé.

Au fil du temps, cessant mon manège, je me laissais envahir par un sentiment qui m’était jusque là totalement étranger, l’amour envers une femme. Je ne me souviens plus avoir fréquenté la mosquée de Tianjin pendant plusieurs semaines, j’étais alors tout autre chose, une âme heureuse dans un ciel étoilé.

Comme, Mademoiselle Li et moi, nous nous aimions infiniment, nous avons décidé de nous marier.

Ce fut une belle fête, près de 500 personnes.

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Hongbing Li, le jour du mariage

Beaucoup de rire, de joie. L’on s’amusait d’un rien, d’un sourire, d’une chanson. Je buvais comme un troupier des breuvages interdits, déclamant à la pelle des wán xiào (玩笑)[4].

La fête achevée, rendue dans une chambre d’hôtel spacieuse, au pied d’un lit inondé de fleurs, Mademoiselle Li s’est tournée vers moi et m’a demandé :

- Penses-tu avoir une seconde épouse ?

 


[1] Mosquée autrement nommée « Temple de pure vérité ».

[2] Mohamed musulman

[3] Français

[4] Blagues

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Le rêve chinois de Xí Jìnpíng (中国梦, zhōngguó mèng)

Posté par ITgium le 5 juillet 2013

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Armée chinoise à la conquête du monde (bīngmǎ yǒng) ?

Les récits de jùn mǎ 俊 马 故事 (François de la Chevalerie)

Chaque Président chinois a son mot d’ordre, tel un slogan. Il accompagne sa mandature, lui donne son épaisseur, trace l’avenir.

En 2013, le nouveau président, Xi Jinping (习近平) a lancé le sien, le « rêve chinois ».

« Le rêve chinois, argumente-t-il, doit réaliser la puissance et la richesse du pays, la renaissance nationale et le bonheur du peuple. C’est un rêve de paix, de développement, de coopération, d’avantages mutuels, il est lié aux beaux rêves des autres peuples du monde, y compris le rêve américain ».

Entre les lignes, voguent les poncifs d’une orthodoxie éculée, un discours passéiste embastillé dans un jargon bientôt inaudible.

Entendu !

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La lumière de la Chine sur le monde ?

Ce rêve ne s’adresse pas aux miséreux de la planète désireux de s’en aller, le baluchon au dos, vers une contrée prometteuse, des lendemains meilleurs.

Le rêve chinois s’apparente plutôt un entre soi aux limites définies, loin du vœu d’harmonie (hé 和) mille fois égrené à toutes les sauces ces dernières années.

L’harmonie aurait-elle succombé sous l’effet du rêve chinois ?

Peut être était-il temps d’en finir avec une vision généreuse peut-être romantique du monde pour se nourrir désormais d’un seul rêve construit autour de seuls « avantages mutuels » ?

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La Chine, monde

Le Président Xi Jinping ajoute :

« Le rêve chinois est lié aux beaux rêves des autres peuples du monde, y compris le rêve américain ».

Où sont-ils les points de convergence entre des rêves si dissemblables, le premier ordonné autour d’une culture démocratique et un monde multiculturel, le deuxième filant doux sous un régime dictatorial et un monde unipolaire ?

Slogan périlleux sinon glissant.

Beaucoup plus malin était celui de Deng Xiaoping. Le « socialisme aux caractéristiques chinoises » (中国特色社会主义, zhōngguó tèsè shèhuì zhǔyì) annonçait un modèle politique hybride entre marxisme et capitalisme, nullement à la recherche de fausses vertus.

Jiang Zemin jouait aussi de prudence en vantant la « triple représentativité » alliant les forces productives progressistes, la culture et le peuple (Sāngèdàibiǎo 三个代表).

Pour sa part, Hu Jintao soutenait le « concept de développement scientifique«  censé préserver l’environnement (kēxuéfāzhǎn guān 科学发展观).

Le Président Xi Jinping poursuit sa plaidoirie :

« Il faut emprunter la voie chinoise pour réaliser le rêve chinois. C’est le socialisme aux caractéristiques chinoises »

Question : Le socialisme aux caractéristiques chinoises ne serait-il pas par trop dévoyé aujourd’hui pour faire croire qu’il puisse nourrir un quelconque rêve ?

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Douceur de la Chine sur le monde ?

« Pour emprunter la voie chinoise, nous devons diffuser l’esprit chinois, qui combine l’esprit de la nation avec comme fondement le patriotisme et l’esprit du temps avec les réformes et l’innovation comme fondement. »

Question : Un amalgame composite structuré autour d’un pur nationalisme serait-ce donc cela rêve chinois ?

« Nous devons avoir comme pensée stratégique que le développement est une importance impérieuse. »

« Nous devons amasser constamment le matériel et les fondements culturels pour la réalisation du rêve chinois. »

Verbiage plutôt inconsistant qui ne répond pas à la question essentielle, celle de se demander comment le rêve chinois pourrait-il embrasser le monde alors qu’il ne s’appuie apriori que sur la seule culture chinoise ? Ce qui n’est pas le cas du rêve américain qui absorbe sans complexe, sans retenue, toujours plus, toutes les cultures du monde.

De construction plutôt sommaire, le rêve chinois semble plutôt mettre en avant la double idée d’un pays puissant (qiángguó) et d’un peuple riche (fùmín), ce qui est légitime compte tenu de l’extraordinaire développement de la Chine ces dernières années.

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L’enfer urbain en Chine comme une volonté de se détruire.

Posté par ITgium le 18 juin 2013

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Guangzhou

Les récits de jùn mǎ 故事

Partout en Chine, les villes offrent le même spectacle de progrès.

Organisées autour de centres villes ployant sous des mó tiān dà lóu (gratte-ciels), suffocant sous la pression de gigantesques centres commerciaux, les villes s’offrent comme des emballages de béton sans âme.

Chancelante et écrasées sous leur ombre, subsistent de vieilles maisons datant de l’époque des concessions ou de désormais trop rares Siheyuan (四合院), les maisons traditionnelles chinoises à cour intérieure.

Dans les entrelacs, veillent les vestiges de rares temples feuilletés d’or et gardés par des shī (lions 獅), témoins dérisoire d’une histoire millénaire

Rasé tout le reste, rayées les effluves du passé.

Chavire le monde ancien !

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La construction dans le monde

Dans les faubourgs, des carrés d’immeubles d’habitation surgissent à chaque carrefour, fermant immanquablement l’horizon. Chaque fois, se comptent dix ou vingt tours de 40 étages, toujours de même facture, Zhōng guó tài tài tǎ lóu (Madame la tour de Chine).

Chaque année, mille s’en construisent à l’identique.

Mêmes matériaux, même escalier, pareils décor et jardin, hébergeant de semblables Monsieur Li, Monsieur Wang, Monsieur Zhang, les Lao bai xing (老百姓), les cent noms de famille de la chine immémoriale ainsi que leurs femmes, s’en allant en meute dans les centres commerciaux.

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La Tour de Chine

Tous entassés à bon compte dans l’antre supposé du progrès où, toutes fenêtres ouvertes, se respirent des gaz délétères, des particules toxiques et mortifères.

Les villes chinoises sonnent comme l’enfer, Dìyù (地獄), littéralement « la Prison sous terre ».

Selon une légende, les âmes y seraient conduites pour se faire pardonner leurs péchés sur Terre.

Serait-ce là le projet de Yánluó wáng (阎罗王), le roi de l’Enfer de parquer le peuple de chine dans des villes déshumanisées afin qu’il expie de ses crimes sur Terre ?

Souffle heureusement un vent contraire, emportée par tous ceux, toujours plus nombreux, qui exigent un environnement plus sain, plus rassurant, moins chaotique.

Doucement, la mutation des villes chinoises s’annonce, bientôt lieu de vie plutôt que l’enfer.

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Louer un appartement à Pékin (Běi jing zū yòng 北京 租用) ou comment survivre en Chine

Posté par ITgium le 4 juin 2013

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Beijing

Le récit de jùn mǎ 俊 马 故事 

D’après les histoires de Christina Trabadello, originaire de Tampico au Mexique, John Anderson, natif de Perth en Australie et d’Augustinus Baumgartner habitant de Bonn en Allemagne.

Dangereuse destination

Si vous voulez vivre à Pékin, compte tenu de l’effrayante chape de pollution occupant son ciel et de la prolifération de particules délétères, il faut d’abord faire un décompte des jours vous restant à vivre.

Si d’aventure vous vous souhaitez une vie longue pour atteindre sans encombre la centaine, dans ce cas, il faut choisir une autre destination, loin, le plus loin possible de ce que d’aucuns nomment l’enfer.

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Si donc vous vous décidez pour des raisons professionnelles à résider à Pékin, alors il faudra admettre que chaque jour passé dans cette ville en retranchera plusieurs dans votre vie.

Si votre séjour en Chine est motivé par une merveilleuse rencontre, préférez un tout autre lieu d’accueil pour nourrir et vivre votre amour.

Retenez l’adage : Trois ans passés à Pékin, un an de moins à vivre sur Terre.

Durant votre séjour, vous inonderez votre corps de métaux lourds, d’un amalgame invraisemblable de particules. Vos poumons absorberont mille gaz délétères.

D’un être sain, vous passerez à une personne fébrile, souffreteuse.

Toutefois, selon l’endroit où vous logerez, la dose sera différente.

Des ficelles pour vous arnaquer, des ficelles pour survivre

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L’Agence immobilière

La première impression est curieuse.

Dans une salle plutôt étroite, une cinquantaine tête s’ébattent derrière des écrans. Complets et tailleurs, une certaine élégance. Aussitôt, des hommes sont dangereusement efféminés s’agglutinent autour de vous comme des abeilles, lâchant dans la mêlée des sourires narquois. Ils le sont dans toute leur substance.

Les vendeurs s’amusent déjà à l’idée que vous allez tomber dans un piège.

Leur choix n’est pas le vôtre

D’emblée, ils vous proposent toutes sortes de bâtiment en tenant mollement compte de vos souhaits. Et pour cause, pour chaque produit placé, le vendeur reçoit une commission de son agence mais une autre bien plus reluisante du propriétaire laquelle est généralement négociée à l’insu de son employeur.

Dès lors, il vous entrainera là où sa marge est la plus confortable.

Bon sens : Demandez le point de vue du plus grand nombre de personne dans l’Agence de manière à les mettre en concurrence. Mais le mieux, le plus adroit, le plus dans les usages, est de verser 1000 yuans à un vendeur aguerri en lui proposant deux fois plus si vous faites affaire, vous y gagnerez alors. Vous serez mieux encore avisé à lui donner une obole complémentaire afin de tout savoir sur votre propriétaire car votre avenir dans un appartement loué dépend du bon vouloir de celui ci. Si ce dernier est de mauvaise composition, mieux vaut s’éloigner de ce choix !

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Beijing

L’emplacement du bâtiment

Finalement, vous vous décidez de visiter un appartement.

Les chinois ont une appréciation différente des occidentaux.

Ils ne se montrent pas toujours regardants sur l’environnement de l’immeuble.

Bon sens : Comme la plupart des édifices à Pékin se trouvent en bordure du ring (périphérique) ou dans des zones bruyantes, prenez toute précaution utile en vous faisant décrire par le menu le quartier.

Le bâtiment

Sur ce point sauf exception, tous les bâtiments sont laids à Pékin. Il faudra vous y faire en vous bandant les yeux.

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Les matériaux du bâti

Avant de visiter votre appartement, vous ferez le tour de l’immeuble en vous rendant dans la cave et les escaliers de service.

Votre objectif (indispensable) est de repérer les matériaux dangereux qui pourraient vous conduire encore plus vite vers une mort certaine.

Par exemple, en Chine, de très nombreux bâtiments sont imbibés d’amiante pour une raison évidente : l’amiante amphibole est toujours autorisé en Chine. 450 000 tonnes sont produites chaque année.

Excellent pare feu, les fibres d’amiante sont extrêmement cancérigènes. Vous prendrez toute votre attention à regarder les tuyauteries. 40 % des immeubles de Pékin hébergent de l’amiante.

Pour le reste, les tuyauteries en plomb et autres ingrédients, vous chercherez à vous en accommoder sinon mieux vaut dormir dans la rue.

Prenez aussi une extrême attention à regarder les équipements anti incendie. Comme dans la plupart du temps, vous trouverez un logement au vingtième étage d’un immeuble, il faut vérifier si vous avez des chances de survivre dans l’éventualité d’un incendie.

A Shanghai, en 2011, un immeuble fort bien situé a brulé.

Bilan : 60 morts. Raison : L’immeuble comportait un système anti-incendie vasouillard !

Bon sens : Vérifier tous ces éléments avec sérieux et détermination, il en va un peu de votre vie.

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Pekin

L’appartement

Vous y êtes donc !

Très rarement ou jamais, c’est le coup de foudre.

Plutôt une impression de désolation qui vous submergera longtemps. Le bon goût est rarement de mise ; le charme, une donnée inconnue.

Si l’appartement est meublé, vous risquez l’évanouissement. Les meubles sont d’une laideur à faire frémir. Mieux vaut l’achat à moindre coût de quelques meubles de votre choix, plus doux du regard.

Passez votre tête sous les bidets, dessous règne généralement le plus sombre de bordels, lieu de fréquentation assidu des cafards, annonciateur de fuites.

Vérifiez encore les prises électriques, les jonctions avec les salles d’eau. Nullement souhaitez vous mourir comme Claude Francois.

Bon sens : Prenez un appartement libre de meubles, repeigner le avec des couleurs chaudes faisant écho au Mexique ou à l’Italie, vous serez alors bien plus heureux et le coût de ces travaux est insignifiant.

Contrat de location

Le contrat de location est un document étrange, tellement étrange que pratiquement aucun différend entre locataire et propriétaire ne vient au prétoire.

C’est donc dire qu’en dehors du montant et des quatre mois à verser immédiatement, il ne dit rien.

Cependant, regardez de près la ligne, « en cas de dommage ».

Pour une simple éraflure sur un fauteuil vous risquez de le payer en totalité.

Vous payerez donc en totalité un meuble horriblement laid qui vous a embué la vue durant tout votre séjour.

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Propriétaire

Le propriétaire (fáng dōng )

Il vous importe à tout prix de savoir quel est le propriétaire le vrai de vrai. Faites vous répétez au moins cinq fois son nom et cherchez à le rencontrer de visu et à savoir ce qu’il fait.

Selon que le propriétaire est Pékinois ou sorti tout droit d’une misérable campagne, la donne sera différente.

Le propriétaire d’extraction Pékinois est sensible à sa réputation. Il vous traitera avec amabilité toutes les fois qu’il ne se décide pas à vouloir vendre son bien ou à augmenter le loyer.

Le propriétaire issu de province est un souci pour vous.

Il faut avoir à l’esprit que Pékin est la ville d’accueil par excellence des riches chinois issus des provinces bien davantage que Shanghai ou Guangzhou. Au delà de leur talent à faire de l’argent, ils sont généralement d’une irrésistible plouquerie, grand amateurs de KTV et de baijiu (白酒).

Comme 7 % des appartements appartiennent à Pékin des gérants de mines de charbon, il ne faudra attendre de sa part aucune écoute face à vos problèmes domestiques surtout si ce dernier est originaire du Shanxi, du Shaanxi ou du Henan.

Vous pouvez l’appeler cent fois pour un bidet en fuite, il ne vous répondra tout simplement pas.

Dehors du jour au lendemain.

Comme aujourd’hui la situation du marché immobilier chancelle en Chine, le propriétaire peut être tenté de revendre sine die son bien.

Vous vous verrez alors opposer un message liminaire de libération des lieux du jour au lendemain et ce sans reprise possible des travaux que vous avez pu entreprendre. Donc n’investissez jamais des mille et des cents dans l’appartement.

Inutile alors de pleurer surtout si vous parlez misérablement chinois.

Inutile de téléphoner à votre propriétaire si ce dernier vit dans le Shanxi.

Renouvellement du contrat de location

C’est a ce moment là que beaucoup d’Occidentaux se rendent compte que la chine, c’est l’enfer du capitalisme totalement débridé, un état d’absolu non droit.

Vous pouvez vous voir opposer des augmentations sans aucun rapport avec l’inflation. Parfois de 30 a 40 %.

Comment tenir tête à votre propriétaire ?

Bon sens :

Dès votre arrivée, vous allez à la rencontre du commissaire de police ( jǐng chá 警察 ) et du secrétaire général du district du parti.

Vous devenez aussitôt copain.

Vous leur dites que vous adorez le baojio, le huangjiu et les chansons de Dèng Lìjūn (邓丽君).

Vous les invitez à diner nullement avec l’intention de les corrompre mais de vous protéger. Mieux, vous les conviez dans un KTV et vous leur offrez sur mesure une jeune fille presque virginale. Si vous sentez que la sauce prend, n’hésitez à débloquer un budget complémentaire. Votre supposé bienfaiteur sera ravi de votre aimable intention.

Comme vous savez que votre propriétaire leur est redevable pour ses autorisations, dans l’éventualité où ce dernier chercherait à vous embêter, vous pouvez faire état de vos relations surtout si celui ci est propriétaire d’une mine à charbon dans le Shaanxi où généralement il ne respecte rien.

Si d’aventure, vous n’entreprenez pas une opération de séduction auprès des autorités locales, c’est votre propriétaire qui s’en accomplira. Dans ce cas, mieux vaut déguerpir aussitôt.

Si vos relations avec propriétaire s’enveniment et qu’il n’est pas très net, n’hésitez pas  communiquer l’information sur Weibo. Les internautes se feront un régal de le sermonner.

Méthode mexicaine

Les mexicains ont une méthode imparable. Ils ne louent qu’aux propriétaires qui ont des liens avec le Mexique, soit par la présence d’un membre de leur famille sur place, soit une affaire en cours.

Si donc le propriétaire pékinois se montre peu élégant, ils mettront aussitôt en coupe réglée les intérêts de celui ci au Mexique. L’opération est aisée. Il suffit d’activer le réseau parallèle, les hommes de main ne manquant pas au Mexique. Généralement, le propriétaire renonce aussitôt à ses velléités.

Une suggestion

Il serait bien un jour qu’une base donnée sérieuse sur les propriétaires Pékinois et leurs antécédents puisse être établie.

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Homme chinois femme occidentale : le temps est-il venu de se marier avec un millardaire chinois ?

Posté par ITgium le 26 mai 2013

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Les récits de jùn mǎ 俊 马 avec les dessins de Sà bīn 萨宾

Alors que les économies européennes offrent toujours des perspectives sombres, le riche chinois ne serait-il pas le dernier rempart d’une misère annoncée pour des femmes occidentales ambitionnant une vie confortable ?

Problème : l’homme chinois n’a jamais été dans leur ligne de mire.

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Raillé, moqué pour ses tenues loufoques, ses pantalons trop larges, son goût introuvable.

Plutôt rebutant avec sa tête d’ahurie, une élégance pas toujours affirmée, d’étranges manières, ses légendaires rots.

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Wealthy chinese, Sà bīn 萨宾

Valsent souvent dans la bouche des femmes des remarques indécentes telle une méconnaissance de l’autre, de l’ignorance.

Malgré l’extraordinaire développement de la Chine, rien n’a été fait pour corriger le tir, rehausser l’image de l’homme chinois.

Nullement sur la devanture des revues de mode, posant rarement dans les gazettes glamour, il est comme absent du monde.

Résultat, au Consulat de France de Shanghai, on s’amuse d’un étrange décompte.

Sur près de 400 mariages mixtes célébrés peu ou prou chaque année, 96 % concerne une femme chinoise et un homme français.

Dans l’autre sens, ils ne sont que 4 % à convoler, souvent des intellectuels se mariant sur le tard, l’étape ultime d’une rencontre nouée autour d’un véritable amour de la Chine, de son histoire, de sa culture, de son peuple.

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China Lady, Sà bīn 萨宾

Nouvel horizon

Par ces temps de crise, chaque jour davantage, l’homme chinois prend de la valeur, une cote qui progresse.

Les comptes de l’homme occidental se déglinguant à toute allure, il s’installe dans le paysage des options possibles, promettant un avenir meilleur à quelque belle perle désargentée.

Dans ce cas, mieux vaut se marier avec des têtes de liste, le gratin, du dur pour l’éternité.

L’on s’accommodera alors plus volontiers des manières inconvenantes, des postillons et autres générosités.

Comme le milliardaire chinois est de création toute récente, il est inévitablement rustre. Nouveau riche, il ne fait pas dans la finesse. Au lieu d’un doux poème pour conquérir le coeur d’une femme, il les emballe avec des parties de golf, des cadeaux sans usage, des repas à en vomir.

Rares sont ceux qui sont passés par Eton et les salons où l’on apprend les bons usages.

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Chinese Kiss, Sà bīn 萨宾

Comme il s’est vraiment épuisé à bâtir son empire, il n’a souvent de conversation que son métier et l’environnement qui lui est proche.

Comme beaucoup d’entre eux ont fait fortune dans l’immobilier, les discussions porteront sur ce sujet mais de grâce, ne lui imposez d’observations scélérates sur la valeur du patrimoine architectural.

Comme il a passé toute sa vie à raser méthodiquement de vieux quartiers sans l’ombre d’un état d’âme, il ne vous comprendra tout simplement pas.

Mieux vaut commenter avec lui les matchs de basket de la NBA dans des hôtels de luxe où il passe le plus clair de son temps à regarder la télévision et a pianoter sur son smartphone.

Rarement fait-il dans le mécénat ou dans les oeuvres humanitaires. Sous son houlette, point de généreuses Fondations cherchant à sortir l’Afrique de la misère.

Il faudra le prendre tel qu’il est en faisant silence sur une part de vos rêves.

Prince, pas si charmant.

Liste de milliardaires (par ordre croissant, chiffres 2012)

Voici une liste non exhaustive de quelques fortunés à prendre à revers car il faudra le plus souvent déloger l’épouse légitime. S’y oseront les audacieuses, nombreuses en ces temps saumâtres.

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Wang Chuangfu

Wang Chuanfu

Entreprise : BYD.

Secteur : Automobile

Cagnotte à croquer : 4,6 milliards de dollars

C’est l’homme des coups donc des échecs.

Sa fortune était replète avant, il en a perdu une partie. Du coup, il a un moral chancelant, lâche souvent sa colère contre le tout venant, le premier venu.

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Wang Jiandin

Wang Jiandin

Entreprise : Dalian Wanda Group

Secteur : Immobilier

Cagnotte à croquer : 4,6 milliards de dollars

Grand amateur de centres commerciaux sans âme et d’hôtels luxueux au décor étouffant et clinquant, ce magnat de l’immobilier aime se faire entendre au Sommet de Davos pour dire des banalités sur le bien fondé de la mondialisation.

Le sourire narquois, il s’enorgueillît de deux vies, l’une dans l’armée, l’autre à son propre compte, la première ayant grandement favorisé la seconde.

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Ma Huateng

Ma Huateng

Entreprise : Tencent

Secteur : Internet (publicité en ligne, réseaux sociaux, portails web, jeux en ligne et la messagerie instantanée)

Cagnotte à croquer : 5 milliards de dollars

Jeune, l’homme est d’un bon maintien, le gendre idéal selon un point de vue chinois. Bien dressé, il manie habilement sa langue et commande ses hommes tel un chef romain s’en allant au combat contre les barbares.

Surnommé météore, il drague au fil du rasoir, jamais trop longtemps car il est trop pris.

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Zhang Jindong

Zhang Jindong

Entreprise : Suning Appliances

Secteur : le plus grand détaillant d’appareils électriques

Cagnotte à croquer : 5 milliards de dollars

L’homme n’est pas un drôle, plutôt cassant dans ses remarques.

Cependant, dès lors que vous vous trouverez en sa compagnie et celle de son frère, Zhang Guiping, dans un KTV, il se délie volontiers, se répand sans limite, évoquant ses conquêtes un horizon qu’il déclare n’être jamais fermé à l’audace.

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Hui-Ka-Yan

Hui Ka Yan

Entreprise : Evergrande Real Estate

Secteur : promoteur immobilier basé au Guangdong

Cagnotte à croquer : 5,1 milliards de dollars

Il faudra être très poli avec lui, bien attentionné et fermer les yeux sur l’immense travail qu’il a accompli depuis vingt ans, la construction de faubourgs d’une laideur sans pareil, pollués jusqu’à la corde.

Les empilades de béton de 40 étages qui s’étalent à longueur de vue dans les villes chinoises, c’est lui, l’homme orchestre, le roi, triste roi !

Mais, ces temps ci, l’immobilier étant chahuté, ses actions vacillent, il ne sera peut être jamais plus la personne la plus riche de Chine.

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He Xianhjian

He Xiangjian

Entreprise : Midea Group

Secteur : fabricants d’appareils de climatisation.

Cagnotte à croquer : 5,5 milliards de dollars

Il n’a pas son pareil pour évoquer sa réussite la comparant volontiers à une conquête à la pyrrhus.

Il a éliminé ses concurrents les uns après les autres, les déterrant dans leurs meilleurs abris souvent à la hache.

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Li Li

Li Li

Entreprise : Shenzhen Hepalink pharmaceutical

Secteur : Pharmacie

Cagnotte à croquer : 5,7 milliards de dollars

Date de création : 1998

C’est ce qu’on appelle un bon gars, débonnaire et souriant.

Il a toujours une blague au bout de la langue. Il aime bien charrier ses amis sur leur poids. Plus ils sont gros, plus il les apprécie. Il les chambre autant sur l’état de leurs reins. – Et le tien, il fonctionne ? aime-t-il à dire.

Pour cause, il est le maestro de l’héparine, un anticoagulant utilisé en dialyse rénale.

Du coup, les enveloppées auront toutes leurs chances.

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Zong Qinghou

Zong Qinghou

Entreprise : Wahaha Group.

Secteur : produits laitiers

Creation : Zong a co-fondé Wahaha en 1987 avec deux enseignants retraités.

Cagnotte à croquer : 5,9 milliards de dollars

A un certaine époque, les dirigeants de Danone se gaussaient de cet homme lequel a pourtant créé son entreprise de ses propres mains, jusqu’au moindre boulon des machines de son usine. Un plouc de plouc, sommeillant en bout de table, s’en amusaient de reluisants diplômés d’HEC. Résultat, la joint venture que l’entreprise française a créé avec lui a tourné au cauchemar.

C’est alors que Zong a lâché l’un de son sourire légendaire, comme du venin.

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Liang Wengen

Entreprise : Sany Group

Secteur : Engins de chantier et travaux publics

Cagnotte à croquer : 8 milliards de dollars

Avec ses machines, il a fait ratisser méthodiquement et sans pitié les vieux quartiers pittoresques des villes chinoises, les admirables Hutong.

Il n’est pas le genre à le laisser charmer facilement, toute émotion étant pour lui une idée abstraite.

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Robin Li

Robin Li

Entreprise : Baidu

Secteur : Internet (moteur de recherche chinois le plus populaire.)

Cagnotte à croquer 9,4 milliards de dollars

Il a inventé le Google chinois avec une certaine facilité car tous ses concurrents américains sont presque inaccessibles en Chine.

Seules apparaissent des informations contrôlées, jamais des blogs sulfureux, une liberté d’être.

 

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Zhang Yin

Ou se marier avec une riche femme chinoise…

Zhang Yin 张茵

Il vous faudra beaucoup aimer ou connaître le recyclage de papier et le papier d’emballage de Chine pour l’approcher juste une toute petite seconde.

Même en développant des trésors d’imagination sur l’avenir du courtage en papiers recyclés, il n’est pas sûr que la propriétaire de la Nine Dragons Paper vous reçoive.

La raison, Zhang Yin est une des premières fortunes de chine, une fortune qu’elle a acquise toute seule, principalement à Hongkong.

Mieux vaut alors lui parler de la biographie que vous comptez écrire sur elle. Dans ce cas, elle s’ouvrira davantage.

- Mon père était officier de l’armée populaire, s’exclame-t-elle, je suis officier de l’économie de la Chine d’aujourd’hui. Trente ans de distance, et le tour est joué. L’on devient riche sans même sans rendre compte ? Est ce bien tout cela ? se demande-t-elle alors.

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Le riche chinois, ce colosse aux pieds d’argile

Posté par ITgium le 15 mai 2013

Le riche chinois, ce colosse aux pieds d’argile dans Les riches en Chine hainan-rendez-vous-private-jet1-300x201

Belle et riche

Les récits de jùn mǎ 俊 马

(François de la Chevalerie)

Naguère, la ruée vers l’or suscitait des vocations d’aventuriers.

L’on s’en allait vers le Klondike ou en Californie, la gorge assoiffée.

Aujourd’hui, la belle est un individu en chair et en os.

Généralement un homme, indiscernable parmi des milliards d’habitants, le plus souvent sorti du rang.

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Envolée de riche

Riche et chinois, de son état.

Valse entre ses mains des milliards de yuans dont beaucoup pourraient servir à renflouer les caisses d’entreprises aux comptes chancelants, plus encore les économies de pays gangrenés par les dettes.

Comme il prospère, plus d’un fait les yeux doux à sa cagnotte.

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Geolocalisation des riches chinois

Une richesse acquise en un éclair de temps

A l’origine de toute richesse, existe un trouble, un doute.

Cette affirmation est valable partout mais en Chine, toute richesse éclot obligatoirement à l’ombre d’un Guangxi.

Réseau local d’intérêt et d’échange de services, le Guangxi fait partie de l’histoire non dite de la Chine.

Par delà les révolutions, les régimes autoritaires, la vague de développement depuis les années 80, il s’est maintenu intact, presque indélébile.

S’il faut retenir un seul mot de la langue chinoise, ce serait celui-ci car à bien des égards il structure toujours les relations d’affaire en Chine.

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Répartition des investissements

Le Guangxi est une mallette de travail bien utile.

Il ouvre droit à des passes droits, des autorisations, toutes facilités grâce auxquelles l’argent glisse à flot des uns aux autres selon des règles arbitraires et aléatoires, toujours sous le manteau de la discrétion.

L’immobilier est sa Terre d’accueil naturel.

En raison de l’énormité des besoins en construction en Chine depuis trente ans, il se prêtait merveilleusement à des arrangements de toutes sortes, entre autres, des terrains concédés à des conditions préférentielles, des permis de construire obtenus à la vite.

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Heureux comme un riche en Chine

Le riche en nombre crissant

Depuis trente ans, la chine s’est peuplé de riches à un rythme sans précédant.  

Il s’en compterait par dizaines de milliers dont 80 % n’avaient voici trente ans qu’une gamelle pour toute richesse.

Si les principales métropoles en regorgent, chaque ville a le sien, souvent l’heureux prête-nom d’une myriade d’affaires soutenues peu ou prou par les autorités locales.

Le riche chinois a le sommeil léger.

Malgré l’étonnante croissance chinoise, l’homme est inquiet.

Comme tous ses pairs de par le monde, pour maintenir ou renforcer ses avoirs, il doit constamment diversifier ses investissements, penser l’au delà.

Mrs Wu, une des femmes les plus riches de Chine

Sa femme est son porte parole

En Chine, par les temps qui courent, l’exercice est hasardeux.

Périlleux est de poursuivre des acquisitions dans l’immobilier alors que le marché s’essouffle.

Obsédées par le maintien d’un taux de croissance élevé, les autorités ont longtemps favorisé ce secteur jusqu’à l’hypertrophier. Résultat, de nombreux programmes ne trouvent pas de preneurs.

Dans de nombreuses villes secondaires, les prix dévissent.

Le croissance par absorption comme le rachat d’entreprise est un exercice aussi délicat compte tenu de la faiblesse d’informations précises sur les comptes des sociétés chinoises.

A défaut, il cherchera s’émanciper de son Guangxi qui lui ponctionne à l’avenant de belles sommes. Mais attention, le centralisme démocratique est toujours de mise en Chine. A tout moment, on peut lui reprendre d’un coup ce qu’il a mis vingt ans à engranger, ce d’autant plus s’il s’agit d’une richesse à l’origine trouble, où se mêlent historiquement des intérêts croisés.

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Les riches chinois vers l'exil

Le rêve de ses nuits

Dans ses nuits, le riche chinois rêve de toutes ses forces d’un monde ailleurs où son or sera tout en partie préservé.

Il rêve pour lui, pour les siens, plaide pour son seul intérêt personnel.

Quelques arpents de terre dans un pays où l’état de Droit existe lui convient bien.

Son enfant unique est souvent la pointe avancée de ce projet.

Il l’envoie en éclaireur dans une université australienne, américaine ou canadienne avec l’espoir qu’il recueille un diplôme et qu’il acquière une autre nationalité.

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Exuberance des riches chinois

L’opération lancée, il achète au comptant un appartement à Vancouver ou à Brisbane.

Puis deux ou trois, peu à peu terrant son argent.

Il poursuivra encore l’idée d’introduire sa société sur une bourse occidentale, généralement New York alors même qu’il méconnaît la valeur de celle-ci en Chine.

Le tout sécurisé, il ausculte le marché à la recherche d’opportunités.

Si peu aventurier, pusillanime et conservateur, il s’intéressera à du solide, en prenant peu de risques.

Moralité : il faut lui tailler un costard à la mesure de ses épaules, son désir de durer dans le temps, dans un Etat de Droit.

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Liste des millardaires

Lexique de riches pour les riches

abondant / riche

riche / abondant

rafiné / riche shān          富翁

fertile / riche / abondant wǔ

riche / aisé fù yù 富裕

riche / opulent kuò chuò 阔绰

riche / abondant fù ráo

riche / abondant fēng fù 丰富

riche et généreux fēng hòu 丰厚

riche et puissant fù qiang

riche / gros richard / nabab fù háo 富豪

riche / abondant / cossu / opulent fù zú 富足

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Un air de riche

devenir subitement riche bào fā         

propriétaire de biens / riche / richard cái zhu

riche en / bien pourvu de / bien muni de fù yǒu 富有

servir un personnage riche et puissant par un ouvrage littéraire bāng xián

parvenu / nouveau riche bào fā hù 发户

riche collection d’objets d’art lín láng mǎn mù 琳琅

être un homme de ressources / être riche en idées / avoir plusieurs cordes à son arc (Chengyu) zú zhì duō móu 足智多

fils de famille soucieux de ses habits de soie / jeune homme de famille riche / gandin / jeune dandy wán kù zǐ纨绔子弟

pays vaste et riche en ressources naturelles / pays au vaste territoire et aux abondantes richesses dì dà wù bó 地大物博

Guanxi 关系

Par exemple, guan xin 关心 veut dire « se soucier de », guan hai 关怀 veut dire « montrer de la sollicitude envers quelqu’un » et guan zhao 关照 veut dire «prendre soin de» ou «informer».

Xi veut dire « attacher » ou liaisons, comme dans les relations de parenté (shi xi 世系) ou la parenté en ligne directe (zhi xi qin shu 直系亲属). Cela implique déjà l’idée de hiérarchie et de formalisation. Xi exprime également le maintien des relations à long-terme. Par exemple, wei xi 维系veut dire «maintenir».

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En Chine, l’étranger est souvent un analphabète (wén máng 文盲)

Posté par ITgium le 9 mai 2013

En Chine, l’étranger est souvent un analphabète (wén máng 文盲) dans De l’amour entre un homme occidental et une femme chinoise family-300x234

Lettrés ou illettrés ?

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de François de la Chevalerie

Est il possible d’envisager une relation avec une femme chinoise ou avec un homme chinois ?

Quels bonheurs en perspective ?

Quels supplices attendus ?

Portons au débat un poncif entendu : le maintien d’une relation amoureuse est toujours possible si l’aveuglement des premiers temps ne prend pas trop le pas sur un nécessaire réalisme.

Car, après l’état de grâce, telle une véritable tornade, la différence culturelle s’engouffre par toutes les interstices, balaie tout sur son passage, bientôt l’amour des premiers jours.

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L’amour, l’écriture

Au nombre des dangers, un problème de taille, presque terrifiant, l’analphabétisme fréquent des occidentaux.

Dans les forums de discussion, rarement en est-il fait mention car c’est de loin l’aspect le plus cruel marquant souvent une relation entre une femme chinoise et un étranger.

Pour cause, il peut-être insurmontable, ingérable.

Sauf quelques rares sinophiles ou linguistes, beaucoup d’occidentaux s’aventurant en Chine se voient aussitôt accolés un encombrant épithète : analphabète (wén máng 文盲).

Vogue aussi un sobriquet peu reluisant : l’occidental ne sait ni le A ni le B (mù bù shí dīng 目不识丁).

Le site Weibo regorge d’anecdotes amusantes où pointent d’aimables piques mais aussi de la moquerie. Ce que d’aucuns déclarent légitime : « ils vivent dans notre pays et ne connaissent même pas notre écriture ! »

Selon l’UNESCO : « une personne est analphabète si elle ne peut à la fois lire et écrire, en le comprenant, un énoncé simple et bref se rapportant à sa vie quotidienne ».

En Occident, l’analphabétisme renvoie à une population arriérée, décalée, à l’extrême marge de la société, souvent incapable de se mouvoir dans le monde.

Bien évidemment, aucun expatrié ne se reconnaitra dans cette définition accablante mais telle est la situation de nombreux d’entre eux lorsqu’ils vivent en Chine.

S’en compteront certains qui à force d’acharnement maitriseront leur millier de caractère mais beaucoup, devant l’énormité de la tâche ou prisonnier de leurs occupations professionnelles, ne s’accompliront pas.

Du coup, ils vivent inévitablement dans une situation d’effrayante dépendance.

Tels des vieillards, atteints de maladie congénitale, ils se tiennent à la remorque de leur femme chinoise.

D’abord, elle s’en inquiètera, cherchant à aider.

Le temps venant, la compassion des premiers jours dissipée, elle fera ce qu’elle veut, comme cela l’arrange, souvent sans intention de nuire mais plutôt par facilité.

Face à une telle distorsion, le sourire se glacera, chacun emportant ses rêves en silence.

Ce silence, la mort de l’amour.

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