• Tianjinoise, Tradition (传统)

    Tianjinoise, Tradition (传统)

    A priori, elle n’a pas de réputation particulière.
    Ni sa physionomie, ni sa taille, pas davantage son allure ne lui confère une aura singulière de celle qui se répande jusqu’à l’autre bout de la planète. "Pourquoi alors le cœur d’une Tianjinoise vaut-il bien mieux que tout l’or du monde ?" se demande Pierre Teilhard de Chardin en 1936.

  • Une vie en Chine

  • Lin Chi-ling 林志玲

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    Lorsque je l’ai rencontrée la première fois, son visage était sévère, comme intraitable.
    Jonglant avec les contrats publicitaires, Chiling Lin n’avait alors aucune inclination à offrir au tout venant un sourire fut-il pâle.
    Dans son sillage, son agent publicitaire m’avertissait.
    « Au prix coutant de plusieurs dizaines de milliers de dollars, chaque seconde valant son or, vous serez vite ruiné. »
    Longtemps après, je l’ai croisée.
    Elle venait d’être exclue d’une superproduction.
    La larme à l’œil, elle m’aperçut dans un coin d’ombre.
    Cherchant à chasser ce désordre, elle laissa filer un sourire sincère sur son visage cependant défait.
    Je lui ai alors dit :
    - Lacrimis struit insidias cum femina plorat (Lorsque la femme pleure, elle tend un piège avec ses larmes, Dionysius Cato)
    - Non ! a-t-elle répondu, je pleure avec mon cœurs, je souris avec mon cœur.

  • Lin Huiyin

    Femme chinoise

    Un ami m’a dit : si tu veux connaitre la force romantique d’un couple chinois, plonge toi dans la vie de Lin Huiyin et de Xu Zhimo.
    Couple illégitime, s’aimant dans l’ombre, se chahutant.
    Xu Zhimo admirait par trop celle qui deviendra la toute première architecte de chine.
    Dans sa quête d’amour, il s’abîme, l’abîme aussi.
    Le temps enfin de se dire Adieu et ils meurent tous deux comme enlacés vers le même destin.

  • Wang Danfeng

    Femme de Chine

    Si j’étais né dans les années 20, je serais alors tombé éperdument amoureux de Wang Danfeng, célèbre actrice à la diction remarquable et au charme saisissant.
    Elle me fait souvent penser à Gene Tierney, un peu froide en apparence mais au tempérament chaleureux, ne s'en laissant pas compter.

  • Zhang Zilin 张梓琳

    Zhang Zilin

    Certains s’amusent à taquiner ce qu’ils nomment peu élégamment Madame l’échalas.
    C’est vrai que du haut de sa grande taille (1,82m), augmentée par des escarpins à la courbe vertigineuse, Zilin domine le monde, souvent des nabots qui la mitraillent de photos.
    Miss World 1987, elle pourrait en tirer quelque arrogance.
    - Nullement, seule m’importe l’idée de bonheur ! s’exclame-t-elle avec vigueur.
    Je l’interroge alors.
    - Le bonheur étant si rare, comment s’y prendre pour le retenir à soi, le répandre ensuite ?
    Elle sourit avec un tel ravissement, une telle assurance, de surcroît le regard chaleureux, que son idée du bonheur se propage naturellement dans les âmes.

  • Jin Xing 金星

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    Issue de la minorité coréenne, Jin Xing cultive les particularismes les plus audacieux.
    Valeur mâle, valeur femelle, Jin Xing est passé(e) de l’un à l’autre, d’un coup d’aile.
    Sans trop d’éclat, devenant l’une des meilleures danseuses et chorégraphes de Chine.
    Colonel de l’armée populaire (Zhōngguó Rénmín Jiěfàngjūn), elle vit à Shanghai dont elle dit :
    - Shanghai une ville complètement femelle. La ville des femmes alors que Pékin est la ville des hommes.
    Elle ajoute dans un murmure :
    - Ma vie est fantasque, heureuse vie d’entre les vies de ce monde !

  • Sòng Měilíng 宋美齡

    Sòng Měilíng

    Dans les années 40 et 50, le rêve de tout homme était de rencontrer de Madame Tchang Kaï-chek, femme d’une élégance sublime et au charisme époustouflant.
    Dans les Vacances Romaines, Gregory Peck chahute aimablement Audrey Hepburn, dans le rôle d’une jeune princesse, en lui disant que son heureuse silhouette ne saurait surpasser l’allure de la Reine des Reines, Madame Tchang Kaï-chek.
    Ce mot encore prêté à Cary Grant :”Toutes les plus belles stars d’Hollywood ne valent pas le regard de Madame”.
    Dans les 40, elle parcourt les Etats Unis, prône l’intervention américaine aux côtés du Zhōngguó Guómíndǎng.
    Hollywood l’admire, la célèbre comme une Reine mais Roosevelt puis Truman n’apporte pas leur soutien à cette cause.
    Dotée d’une forte intelligence, Sòng Měilíng occupe inlassablement mon esprit comme le révélateur de la grandeur du peuple de Chine.

  • Tián Yuán 田原 (1985)

    Tián Yuán 田原 (1985)

    C’était un soir de décembre, la température avoisinait mois dix degrés,
    Un ami m’avait invité à la célébration de ses vingt ans de vie d’artiste.
    Dans des pièces enfumées, pétries d’odeurs d’alcool de riz, il m’a aussitôt indiqué la bonne porte.
    - Viens par là que je te présente, Tián Yuán, je ne sais comment la présenter mais ce qui est sûr, c’est qu’elle est dotée de tous les talents. Elle fut la Reine du Trihop chinois mais elle est encore actrice, scénariste.
    Visage discret aux lignes parfaites, une voix douce, Tián Yuán me raconte si bien, si honnêtement, si précisément, son roman, Zebra Woods que je la serre dans mes bras.
    Elle s’en étonne à peine, me demande si j’ai vu son premier film, Butterfly.
    Je suis honteux, très honteux, les bras pendants
    Elle s’éloigne alors.
    Le lendemain même, je visionne Butterfly pour lequel elle a reçu un prix.
    Elle n’avait alors que 19 ans.
    Une adresse exceptionnelle pour celle qui entend bientôt réaliser son premier film, cousu d’or celui là.

  • Peng Liyuan 彭丽媛

    Peng Liyuan

    Depuis toujours, j’aime intensément cette merveilleuse chanson « Sur les plaines de l'espoir » où bat le cœur de la chine ancestrale, les souffrances et joies d’un grand peuple.
    Humble spectateur du gala annuel de la CCTV à l’occasion du nouvel an chinois, j’ai été transporté par une voix merveilleuse.
    Le corps tremblant, terriblement ému, je regardais cette belle femme qui avait si bien entonné l’air que j’aime tant.
    Laissant glisser un sourire sur son visage, elle remercia ensuite le public de sa voix douce.
    Et tous ceux qui comme moi, depuis Tianjin ou les provinces les plus reculées de la Chine, avaient gouté avec plaisir au spectacle.
    - Merci Madame, murmurais-je alors.
    Madame, Première Dame de Chine.

  • Zhāng Zǐyí 章子怡

    Zhang Ziyi

    Malgré sa renommée sulfureuse, c’est une femme ravissante.
    Trop sur les devants de la scène, elle est honnie par une partie de la Chine.
    A son encontre mille soupçons.
    A mon avis, elle sera pleinement heureuse lorsqu’elle donnera à sa vie un élan romantique.
    Un français aimable et élégant, fin connaisseur des usages et des Lettres chinoises, pourrait volontiers y répondre et répandre chez elle l’idée du bonheur.
    Avec en partage un slogan : Omnia vincit amor (L'amour triomphe de tout).

  • Zhou Xun 周迅

    Zhou Xun

    J’ai adoré, mille fois adoré, le film Dai Sijie 巴尔扎克与小裁缝 Balzac et la Petite Tailleuse Chinoise.
    Pourtant, je ne comprenais rien au dialecte abscons que l’on parle dans le Sichuan.
    Cependant, je m’accrochais à la parfaite diction de Zhou Xun.
    Je l’ai aussitôt aimée comme on aime le soleil, la vie.
    Tel un pèlerin, sur son chemin de grâce, je suis alors allé à sa rencontre
    Elle venait de terminer lǐ mǐ de cāi xiǎng, The Equation of Love and Death (李米的猜想).
    - Vous semblez venir tout droit d’un rêve !
    D’une main fragile, elle a dessiné un cercle.
    Apres l’avoir traversé en son milieu, sa main s’est dirigée vers le ciel.
    Elle m’a alors dit d’une voix douce légèrement chahutée par l’émotion.
    - Vous voyez d’où je viens, vous voyez où je vais !

  • Li Bingbing 李雪

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    - Toute jeune, me dit-elle, je n’avais pas la moindre intention de devenir actrice. Je souhaitais alors apprendre aux jeunes enfants la lecture, le savoir.
    Cependant, en 1993, une proche lui suggére de faire un tour au très renommée Shanghai Drama Institute in 1993.
    - J’y suis allé en un coup de vent. Ce jour là, un vent trop fort peut être, j’y suis restée le temps d’une saison.
    Dès 1999, dans le film Zhang Yuan's Seventeen Years (1999), elle noue avec la célébrité. La voilà propulsée au rang des meilleures actrices lors du 12th Beijing College Film Festival.
    Viennent les propositions Hollywoodiennes : Resident Evil, Transformers.
    - Je ne me laisse pas emporter par ce furieux coup de vent, je reste moi même, heureuse dans ma tête, le regard rivé vers des enfants à qui je lis des poèmes.

  • Fan Bingbing 范冰冰

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    Fraiche et généreuse, telle est Fan Bingbing alias Jin Suo, allant et venant élégamment, dans le film Taiwanais Princess Pearl (1997).
    Certains se demandaient alors comment cette toute jeune femme, âgée seulement de 17 ans, se muerait dans le monde âpre et violent du cinéma.
    L’ayant approché à cette époque, je l'interroge sur ses rêves.
    Elle en rit, se laissant aller à une réponse audacieuse.
    - Comme le temps venant mais toujours au delà de mes espérances.
    Voilà qu’elle devient dans la décennie suivante l’égérie de marques commerciales de renommée, au million de yuan la prestation.
    Elle crée en 2007 son propre studio, le Fan Bingbing Studio (范冰冰 工作室 , Pinyin : fàn bīng bīng gōngzuòshì) et multiplie les productions.
    Je la vois encore dans les films Shaolin et Buddha Mountain.
    Au delà de mes espérances, disait elle.
    Je la retrouve alors autour d’un dangereux élixir, un mélange hasardeux de vodka et de tequila.
    Alors que je souhaite la questionner sur l’air du temps comme du plaisir de vivre, elle m’interrompt.
    - Je n’ai toujours pas atteint mes espérances.
    - Fan Ye (son surnom), lui dis-je, on vous accable de nombreux talents mais celui qui l’emporte, c’est votre incroyable détermination.
    - Bravo, Madame ! conclus-je en Français.

  • Coco Lee 李玟

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    Sa belle silhouette évoluant sur de nombreuses scènes, sa vie est une suite presque ininterrompue de disques accumulant prix et honneurs.
    La voix jonglant aussi élégamment entre le mandarin et l’anglais, cette hongkongaise de naissance ayant vécu très tôt aux Etats Unis incarne parfaitement le soft power chinois, ce moyen pour la chine d’étendre délicatement, sans coup férir son influence sur le monde.
    Cependant, au milieu de sa remarquable réussite, Coco a le cœur généreux, la larme à l’œil, laissant filer document sa voix pour soutenir les malades du SRAS ou du Sida, pansant la misère.

  • Dong Siyang

    Dong Siyang (1988)

    Dong Siyang est jeune, la plus jeune du lot.
    La plus belle aussi, comme elle se réclame.
    A 21 ans, elle est déjà Présidente Directeur général d’une société de média établie à Hongkong.
    Surnommée la beauty CEO, elle se laisse tellement surprendre par une gloire acquise si tôt qu’elle écrit à 23 ans propre biographie "21-year-old woman president".
    - Je me trouvais vieille, me confie-t-elle, il fallait que je retrace ma vie.
    Bien qu’elle s’ajoute des titres usurpés, le livre est un best seller.
    De Shenzhen à Dalian, des jeunes femmes chinoises se l’arrachent, certaines bien plus âgées qu'elle.
    Toutes rêvent de gloire et de passion.
    Ou du besoin naturel d’être aimé par un homme ou par ses pairs.

  • Hou Yu

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    La voix s’élève vers de belles hauteurs, s’élance plus encore vers un horizon lointain.
    Loin dans le ciel, survolant son ombre.
    Soudain, Hou Yu suspend son envol.
    La voix se rétablit vers des notes légères,
    Bientôt un calme, comme une attente.
    Sera-t-elle l’épouse de l’empereur ?
    La concubine au cœur chaud, l’aimant jusqu'à l’infini.
    Embastillée dans des étoffes, le visage de Hou Yu est blême.
    Glisse une larme sur ce visage bien fait.
    Elle s’aime tour à tour dans les rôles de Dan, de Quingyi ou de Wudan.
    Elle souffre aussi, la carapace l’accable, le masque l’étouffe.
    Telle une concubine déchue, l’âme en peine.
    Voilà le public du Guójiā dà jùyuàn (國家大劇院) l’applaudissant à tout rompre.
    Hou Yu est une valeur sûre de l’opera de Pekin (Jīngjù).
    Je la félicite alors, me laissant porter, l’enveloppant de mes bras.
    - Je trouve le public de Tianjin plus chaleureux, se lâchant dans le bonheur, murmure-t-elle.
    Je la tiens plus près de mon cœur.
    - Oui, l’homme Tianjinois est le plus chaleureux du monde.

  • Paris en Chine à Tianjin

    Paris en Chine à Tianjin

    Pierre Teilhard de Chardin se rend à Tienstin au début des années trente. Plutôt Déconcerté par la présence de nombreuses bâtisses rappelant l’architecture des métropoles européennes, il s’exclame alors :
    « Tienstin, serait-elle Paris en Chine ? »
    Le pont Eiffel sur le Hai He construit au début de XXème siècle comme la réplique du Pont Alexandre III témoignent de cette influence.

  • Xue Zhe

    Xue Zhe, Tianjinoise

    Membre de l'Académie de Mathématique de Qingyuan (Guangdong) et de l’Institut d’Astronomie du Guangdong, Xue Zhe est une talentueuse scientifique, portant loin l'avenir de la Chine.
    Par deux fois, elle m’a demandé de l’accompagner sur la montagne sacrée du Héng Shān pour observer la grande Ourse. Là, la nuit durant, elle calcule les magnitudes apparentes et absolues.

  • China Soft Power

    China is going to reach in a short time the rank of the first superpower of the world.
    Today, China has all financial, commercial and technical resources required to maintain this position for a long period of time.
    Beyond the environmental pollution, the food safety issues and the embryonic democracy, the real weakness lies in the absence of a comprehensive soft-power, the ability to attract and co-opt rather than coerce.
    Because today china hasn’t a multicultural society (people coming from everywhere in the world), its cultural potential can’t spread quickly, far and wide.
    China today main challenge is how to turn a five thousand culture into a world map culture ?
    For those Chinese who are eager of a mutual understanding of the people from everywhere, they must pioneer to do so, paving the way to a more stable world.
    I do think that the future of china depends merely on them.

    Francois de la Chevalerie, April 2013

  • Cixi ou Tseu-Hi

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    Vilaine est cette opinion que l'impératrice douairière Cíxǐ était une femme irascible, rusant et calculant, responsable du déclin de la Chine et de sa soumission au diktat des puissances étrangères.
    Comble du toupet, petite concubine, elle s’impose dans les rangs et donne encore un peu de souffle à la dynastie Qing, décadente et endormie.
    Dans sa jeunesse, Cíxǐ était une très belle femme que tout homme de bon aloi aurait aimé prendre pour compagne.

  • Lena

    Lena

    Originaire de Jilin, Lena gère un groupe de restauration présent à Beijing et Tianjin.
    Lorsqu’elle a ouvert son dernier établissement à Sanlitun (situé à 1,5 km du pont Dongzhimen), comme j’étais surpris de voir ma photo sur le menu, elle m’a dit : "Tu fais partie de mon paysage".

  • Gong Li

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    Sa renommée est un sacré piège car on la figure distante, accompagnée d’une ruée d’agents, de la morgue au visage, trainant autoritairement sa gracieuse silhouette dans les Palais Romains.
    Nullement, Gong Li est une femme qui adore la simplicité et l’inattendu.
    La voilà en scooter à Paris arrimée à un inconnu, un sans grade, cette fois pris au piège d’un délicieux rêve, l’amour.
    Quelle merveilleuse aventure que celle de rompre les amarres et de regarder sur la butte Montmartre le lever du Soleil sur Paris, cette fois bien et tendrement accompagné !

  • Sabino Cagigos (Sà bīn) 萨宾

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    It is clear that Sabino Cagigos once called in chinese 萨宾 (Sà bīn) embodies the vitality of the today culture.
    Since long, thanks to his Catalan origin, Sabino has a fascination with labyrinths that cover his family background, his philosophical approach, mainly the troublesome western culture.
    The labyrinths represent the conflict between the artist and the world, narrated through a lifetime experience.
    After some vacillation, the route through the labyrinths is finally marked out.
    I found a symbolic similarity between them and the intelligence, the one of Sabino, the one of everyone, even the unskilled one.
    However, for the undogmatic Sabino, experiment remains open, a field of investigation always put into question.
    Nothing is set in stone.
    Everything is short-lived.
    And at the, the men dies.
    So the earth.
    So everything.
    So the Chinese women, Sabino Cagigos, their painter.

  • Michelle Yeoh Choo-Kheng (1963)

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    Malaisienne, Michelle Yeoh est une chinoise de l’extérieur, libre dans sa tête, dans ses opinions.
    En raison d’un accident vertébral, frustrée de ne pas pouvoir entamer une carrière de ballerine, Michèle supplante toutes ses pairs en devenant Miss Malaisie en 1983.
    Sa beauté fait mouche auprès d’un millionnaire hongkongais avec lequel elle se marie et qui la mènera au premier rang du box office chinois.
    Sportive, elle assure elle même des scènes d’acrobatie, des sauts périlleux dans l’inconnu, parfois vers l’amour.
    Elle interprète la moins connue des sœurs Soong, Ai-ling Madame Kung, plus riche que les deux autres réunis, en posant un regard circonspect sur une chine par trop troublée.
    A 50 ans elle devient la Lady. Aung San Suu Kyi
    Corps frêle, elle bataille contre les généraux, vouant a la vie un amour par dessus tout.

  • Yang Kaihui

    Yang Kaihui

    La première épouse de Mao mérite les honneurs.
    Nullement parce qu’elle est entrée en l’année 1919 dans la vie du grand Timonier mais parce que ce dernier, un saint homme, n’a nullement remué ciel et terrain pour lui éviter une exécution sommaire par le Guomindang en 1930 à Changsha (Hunan)

    Du coup, Yang Kaihui, femme simple et au bon cœur, mère attentive de trois enfants est durablement aimée par le peuple chinois.
    Comme par moi même croyant naïvement que les belles âmes portent le meilleur témoignage de la beauté du monde.

  • Jade Yu Jiang Shan

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    Elle est fière d’être Cantonaise, fière d’être originaire de Dongguang, fière plus encore d’être elle même.
    Une femme moderne, tout en rondeur, aimant la vie, la bonne chair et l’alcool.
    A Canton, Reine de la nuit, elle connaît la terre entière, danse la salsa, lit le dernier roman de Mián Mián.
    Intelligente et souriante, Jade se déclare cynique jouant des uns des autres comme pour mieux vivre.
    Le soir, s’inquiétant du temps qui passe, elle tâte son ventre, cherche un enfant qui ne vient pas.
    L'âme triste, elle ressasse jour et nuit cette formule latine :
    Accipe quam primum, brevis est occasio lucri
    « Agis de suite, les chances de réussite durent peu. »
    Ce désir d’être autre chose que le symbole de plaisirs passagers.
    Ce désir d’être une lumière, une voix dans un monde éphémère.

  • Pan Hong

    Pan Hong

    Toute la force de cette femme repose dans un effroyable souvenir qui la tient jusqu’à ce jour.
    Le suicide de son père, honni, écrasé, laminé par de lamentables gardes rouge durant la révolution culturelle.
    Du coup, chez elle, l’essentiel, c’est de vivre par dessus tout, droit dans ses bottes.
    Merveilleuse actrice, je l’ai rencontrée plusieurs fois en sa qualité de vice présidente de l’association du Cinéma Chinois. Chaque fois, elle ouvre la discussion sur ce bon mot :
    « Tant qu'il y a de vie, il y a de l'espoir. (Dum vita est, spes est).

  • Zhang Yin 张茵

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    Il vous faudra beaucoup aimer ou connaître le recyclage de papier et le papier d'emballage de Chine pour l’approcher juste une toute petite seconde.
    Même en développant des trésors d’imagination sur l’avenir du courtage en papiers recyclés, il n’est pas sûr que la propriétaire de la Nine Dragons Paper vous reçoive.
    La raison, Zhang Yin est une des premières fortunes de chine, une fortune qu’elle a acquise toute seule, principalement à Hongkong.
    Mieux vaut alors lui parler de la biographie que vous comptez écrire sur elle. Dans ce cas, elle s’ouvrira davantage.
    - Mon père était officier de l’armée populaire, s’exclame-t-elle, je suis officier de l’économie de la Chine d’aujourd’hui. Trente ans de distance, et le tour est joué. L’on devient riche sans même sans rendre compte ? Est ce bien tout cela ? se demande-t-elle alors.

  • Pan E

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    Lorsque je l’ai rencontrée pour la première dans l’effrayant chahut de la Brasserie Chartier à Paris, j’ai aussitôt aimé la sagesse de son regard, cette manière de tout observer avec discrétion, avec pudeur.
    L’âme sereine, Pan E a toujours le mot juste.
    Tolérante, elle accompagne ses amis jusqu’au bout de leur peines.
    Le cœur généreux, nullement songe-t-elle à accabler l’un plutôt que l’autre.
    Elle s’émeut de leurs larmes.
    Elle les encourage à maintenir leur cœur vaillant, enlacé dans de beaux souvenirs, loin d’idées de revanche.
    Glisse parfois sur son visage une onde de tristesse, une inquiétude comme un besoin de comprendre.
    Le souvenir d’un homme aimé, s’en allant aux abords du Mont Fuji.
    Un homme, cet autre, si loin.
    Une larme dans son cœur.
    Dans toutes les larmes s'attarde un espoir, soupire Simone de Beauvoir.
    La silhouette filant doucement à l’horizon, Pan E trace son chemin comme si elle formait le souhait de vivre dans un monde plus doux, plus heureux.

  • Zhou Weihui 周衛慧

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    Comme j’avais beaucoup aimé son roman, Shanghai Baby (上海宝贝), je suis allé à sa rencontre pour la féliciter.
    Je voulais le dire a quel point j’appréciais le personnages de Coco lequel à travers son comportement et sa famille illustre parfaitement les contradictions de la chine contemporaine.
    Mélange de sexe, de drogue au risque d’un monde interlope.
    “ Vous savez, m’a t-elle dit, j’ai eu beaucoup d’ennui avec ce livre. Beaucoup d’exemplaires sont partis en fumée. Mais, comme il est toujours possible de renaitre de ses cendres, j’ai récidivé et je récidiverai toujours et inlassablement.
    Telle une pluie ne s’interrompant jamais. »
    Le soir même, j’ai poursuivis la lecture Wo de Shan (我的禅) plus doux tout de même que le précédent.

  • NE PAS DIABOLISER LA CHINE !

    Là, gisant sous nos pieds, le venin se répand.
    Tout doucement s’insinue dans l’opinion l’idée que la Chine est un pays hostile, la charge s’invitant bientôt dans les campagnes électorales.
    Que lui reproche-t-on exactement ?
    De laminer nos industries dont certaines sont moribondes depuis longtemps ?
    De détruire l’emploi ?
    De laisser exsangue nos économies ?
    De porter atteinte à notre modèle social ?
    Par delà le factum, levons le voile sur une hypocrisie.
    D’aucuns pays ne souhaiteraient pas connaitre le développement économique de la Chine ?
    Que ces thuriféraires fassent preuve de cohérence !
    Si d’aventure ils envisagent une mondialisation à géométrie variable, qu’ils dénoncent alors toutes les déclarations onusiennes favorables au développement et ainsi de la marche inexorable du monde !
    Comment reprocher à une nation naguère famélique de s’en sortir ?
    Cette civilisation par cinq fois millénaire prend une revanche sur l’histoire.
    Elle s’y accomplit avec une volonté dont beaucoup de pays gagnerait à s’inspirer.
    Certes le pays n’a pas choisi le modèle démocratique mais quiconque le connaît mesure la détermination des pouvoirs publics à augmenter le niveau de vie de sa population. Assumant les tâches régaliennes, l’Etat donne le rythme, rectifie les débordements tout en laissant libre cours à l’initiative privé.
    Cet engagement rappelle celui de l’Etat Français au lendemain de la guerre ou au début des années 60.
    Tout doit être fait pour améliorer le menu quotidien et abolir l’apostrophe trop souvent entendue sur les bords du Chang Jiang : « qu’as-tu mangé ce matin ? »
    Francois de la Chevalerie, 2007

  • Junma

    Mi appellido Chino es Junma (Bonito caballo). En lo presente, asumo el cargo de director de dos empresas : CHINA MESSENGERS, la cual se dedica al manejo de proyecto de montajes industriales en el ámbito del sector ambiental y las energías renovables y PANEUROCHINA, la cual desarrolla técnicas de valorización para los sedimentos, sanos o contaminados (barro de mar) y su explotación con el fin de fabricar materiales de construcción. Las dos compañías están ubicadas en Tianjin. Adicionalmente, soy miembro fundador de d'IR & Amiante (IR & Asbestos), corporación Industrial especializada en el tratamiento y la inertización de amianto (www.iramiante.com). Por fin, animo la Secretaría General del Fondo de Tecnología Itgium (www.itgium.com).

  • Mexico & China

    La comunidad Mexicana en Tianjin es poca numerosa a pesar de que su población esta estimada a 12 M de habitantes con un PIB parecido igual al de la Ciudad de México. Se cuenta algo como 10 personas, la mayoría estudiantes (Tech de Monterrey) y unos aventureros procedentes de Nogales (algo sospechoso). Debido a mis conexiones mexicanas, en una reunión en el Hotel Astor, el grupo me nombro : “Delegado de México en Tianjin”. Recibí el nombramiento con honor y orgullo aunque desconozco las tareas que el cargo requiere. Sin embargo, hemos decidido de festejar el evento con cerveza “Corona” la cual se vende por todos lados en China.
  • Méta

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  • Tianjin

    Résidant à Tianjin (天津) et à Qingyuan (清远 ), Province du Guǎngdōng (广东), je suis un entrepreneur (qǐ yè jiā 企业家) passionné par l’environnement, notamment, le recyclage des sédiments et la gestion des risques sanitaires.
    Au delà de mes activités professionnelles, je suis tombé amoureux (ài shàng 爱爱上) de la Chine dont j'aime parcourir les villes et les campagnes à la recherche du moindre secret, d’un bel éclat, m’en allant à l'aventure (mào xiǎn 冒险).
    Mon nom chinois est jùn mǎ (俊 马).
    Légère coquetterie dans le choix des mots, en Français : élégant ou gracieux cheval.

    François de la Chevalerie

  • Tianjinaise, Modernité (时新)

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    Regard de velours, la Tianjinaise compose avec une gentillesse naturelle jamais feinte. Le mot juste, elle trace d'heureuses perspectives.

  • Dèng Lìjūn 邓丽君

    Dèng Lìjūn 邓丽君

    Le regret de ma vie est de ne pas l’avoir rassurée en 1992 devant l’église de Saint Germain des Près.
    N’avais-je pas compris que sa voix chaleureuse et douce allait porter l’âme de la Chine encore pour de longues décennies ?
    Brutalement, ce jour là, son visage se glace d’effroi.
    Elle reprend sa respiration, baisse légèrement la tête, les yeux fuyant.
    Glisse une larme sur sa joue.
    Une autre encore.
    Elle pose délicatement sa main au visage, cherche à réprimer une soudaine tristesse.
    Ce mot de Simone de Beauvoir:
    "Dans toutes les larmes s'attarde un espoir".
    Ma belle endormie, je l’aime toujours, sa voix, sa beauté, ce goût à la vie.

  • Sòng Qìnglíng 宋庆龄

    Sòng Qìnglíng

    Sòng Qìnglíng, Madame Sun Yat-sen, deuxième épouse du Père de la Chine moderne offrait une beauté sage telle que je les aime.
    A la mort de ce dernier, a-t-elle conçu une affection particulière pour Israel Epstein et Edgar Snow, deux fervents soutien de la révolution chinoise ?
    Dieu seul le sait mais si d’aventure j’avais été dans les parages, je lui aurais dit :
    « L'amour de la patrie est notre Loi. (Amor patriæ nostra lex).
    Mère de la Chine moderne (guomu), elle a accompagné le peuple de Chine dans ses heures sombres et de gloire.

  • Actualités

  • Zhang Zhixin 张志新

    Zhang Zhixin

    Vraie marxiste mais dissidente dans les années sombres de la révolution culturelle, elle a condamné sans relâche l’idolâtrie maoïste, la dérive d’un potentat.
    Pour avoir exprimé librement son opinion, elle a été emprisonnée pendant 6 ans (1969 à 1975), torturée, puis exécutée par décapitation.
    Comment la Chine pourra-t-elle se remettre d’une telle honte ?
    Comme ma tante Edith de la Chevalerie, c’est une femme exemplaire digne de toutes les louanges, un exemple.

  • Zhang Jingchu 張靜初

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    - Pourquoi diable as-tu changé ton prénom ? Jing, ceint en or, n’est ce pas le plus merveilleux des prénoms ? interroge-je.
    - Jingchu, c’est le mien dorénavant, ceint en or, en argent, en bronze.
    Diplômée de la fabuleuse Central Academy of Drama de Beijing, (Zhōngyāng Xìjù Xuéyuàn), Jingchu enchaine les rôles.
    Inquiète, l’âme en peine, luttant contre des hommes, des lâches.
    Belle toujours.
    Bientôt elle est portée aux nu par Time magazine, belle Asia's Heroes de notre temps.
    Je l’interroge encore :
    - Est ce de trop tout cela lorsqu’on se meut encore dans la jeunesse ?
    Se dresse un sourire sur son visage.
    - Je me souviens de mon premier cours de diction, me dit-elle. Ces mots...
    Je reconnais la trace de mes premiers feux
    (Agnosco veteris vestigia flammæ, Virgile, l’Énéide)
    De mes feux mal éteints j'ai reconnu la trace
    (Racine, Andromaque)

  • Gāo Yuányuán 高圆圆

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    Autodidacte, Gao fait ses premiers pas dans une comédie de pâle facture, Spicy Love Soup. Normalement, elle aurait du disparaître derrière la rampe comme chaque année dix mille actrices de peu de talent.
    C’était sans compter avec son imparable fraicheur, une nature douce, loin du jeu par trop calculé des starlettes hongkongaises.
    En 2002, elle s’emploie merveilleusement bien dans le rôle de Zhou Zhiruo pour la série télévisée The Heaven Sword and Dragon Saber.
    En 2005, elle étonne dans le film de Wang Xiaoshuai, Shanghai Dreams qui remporte le Prix de Jury. Elle se fait encore applaudir avec Jackie Chan dans le film Rob-B-Hood
    Vient alors la grâce, elle joue Mlle Jiang dans le film City of Life and Death (南京!南京!, Nanjing, Nanjing) qui raconte l’histoire des troupes japonaises se livrant à un terrible massacre à l'encontre des civils chinois.
    Portée désormais vers la gloire, la belle Gao !

  • Shu Qi 舒淇

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    Pour accéder à la notoriété, un choix douloureux s’impose à toute jeune ambitieuse, originaire de Taiwan, sans nom, sans relation.
    Quelque temps durant, il faut prêter son corps, se mettre dans l’ambiance.
    Aussitôt dans les rangs, Shu Qi fait merveille dans « Love is not a Game, But a Joke ».
    Plus tard, je la retrouve dans « Millennium Mambo » et « Three Time »s où elle excelle.
    Un dimanche matin, je la rejoins sur l’Avenue of Stars (星光大道) dans le quartier de Tsim Sha Tsui à Hong Kong.
    Sortant d’un festival de cinéma dédié aux stars hollywoodiens des années trente, avant que je ne l’interroge, elle s’exclame :
    - Made it, Ma ! Top of the world !
    Je suis laissé sans réponse, médusé.
    - James Cagney, White Heat !

  • Zhào Wēi 赵薇

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    Lorsque je l’ai vue pour la première fois dans le rôle de "Little Swallow" (小燕) dans la série télévisée Princess Pearl (还珠格格) en 1997, j’ai été surpris par la simplicité et l’efficacité de son jeu.
    Alerte et généreuse dans l’expression de son talent.
    Pareillement, sa voix est heureuse.
    Dans son album Swallow, elle chante avec élégance
    Son talent est tellement reconnu qu’il lui suffit de réciter seulement 25 lignes dans l’heureux film « Les Guerriers de l'empire céleste » pour devenir l’Artiste féminine la plus populaire de Chine.

  • Gigi Leung

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    Quelle audace pour une totale de l’inconnue de se lancer dans l’arène violent du show biz avec un album au titre si narcissique sur Love Myself (1996) 愛自己 ?
    Elle assume élégamment cette impertinence.
    - Comment ne pourrais pas m’aimer ? N’est ce pas mie vie que je porte dans mon corps. Si je ne m’aimais pas ou en serais-je aujourd’hui, Meurtrie, dans le sang ?
    Défense imparable dont elle titre un beau sourire.
    La voilà s’exposant dans vingt films, enchainant les albums, cette grande fille s’offre tous les genres.
    Je l’arrête sur son chemin.
    - Attention, Gigi ! Tu souffres d’un asthme chronique. Je ne souhaite pas que tu sois emportée par le même sort que celui qui a arraché à la vie mon adorée Dèng Lìjūn.
    Gigi regarde alors vers le ciel.
    - Quand le moment sera venu, je me laisserai emporter, doucement, sans hâte.

  • Faye Wong 王菲

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    D’abord, une inquiétude.
    Elle fait la une de Time Magazine.
    Aurait-elle la grosse tête, enflée à jamais ?
    Agréable objet à l’usage des médias occidentaux à la recherche d’une icône chinoise bon teint, plutôt jolie, prêtant sa voix sensuelle à de belles chansons.
    Je la croise, l’interroge.
    Elle retient ses larmes.
    Une chanson file entre ses lèvres.
    Elle raconte la naissance de sa fille.
    - Comme le temps avance inexorablement, je ne verrai plus la lumière dans 50 ans mais ma fille sera toujours de ce monde, portant la mémoire de sa maman.
    Je la taquine alors.
    - La présence sur Terre le temps d’une vie, est-ce bien utile ? N’avons nous pas mieux à faire en restant dans l’au-delà ? Que d’infortune pour une musique connue, celle d’une mort annoncée ?
    Elle porte alors son regard sur une affiche qui domine son appartement.
    Des enfants à l’air hagard, le visage en sang, sous les décombres d’une maison.
    Le souvenir de l’effrayant tremblement de terre du Sichuan (2008).
    - J’ai chanté pour eux. Lorsque j’ai vu sur leur visage glisser un sourire, je me suis dis que mon existence avait un sens.

  • Yuan Quan

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    Comme j’ai beaucoup aimée dans le film The Last Tycoon (2012 film) de Wong Jing où elle s’imposait, toute flamme tout feu, dans le rôle de la redoutable patronne de la triade de Shanghai dans les années 30, je lui ai écrit pour la féliciter.
    Elle m'a répondu, le ton de la voix inquiet.
    - Penses tu que je puisse en retirer une bonne réputation ?

  • Zhou Xuan 周璇

    Zhou Xuan

    Jolie Jade, son nom, offre une silhouette gracieuse, un charmant profil.
    Je l’ai revue au moins dix fois dans le film Les Anges du boulevard (馬路天使, malu tianshi) avec toujours une même question : comment le destin a-t-il donné vie à une femme aussi sublime ?
    Jamais Jolie Jade ne reçut de réponse, ses parents biologiques lui furent toujours inconnus.
    Je l’aimerais toujours, chantonnant à l’infini, Ye Shanghai.
    Morte trop jeune, s’en allant doucement vers l’autre monde.

  • Wei Wei 韦唯

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    Il est toujours dangereux de se frotter avec une icône nationale, une Madame aux mille chansons dont le si beau Today is Your Birthday utilisé comme thème de la fête nationale chinoise.
    Lorsque je la rencontre à Hohhot, en Mongolie intérieure, ville de sa naissance, je cherche mes mots, la voix légèrement tremblante.
    Elle me rassure par un sourire puis elle m’interroge :
    - Ai je le droit de dire la vérité ?
    J’acquiesce favorablement.
    - Je suis heureuse d’être chinoise comme je suis fière de mon pays, de mon peuple, de mes ancêtres et de tous ceux qui me succéderont sur une Terre que j’aime tant.

  • Tianjin : Population & Etrangers & Religions

    POPULATION : 13 000 000 dont Han (97.29%), Hui (1.75%), Manchu (0.57%)
    DENSITE : 980/km² -
    ETRANGERS A TIANJIN : Ce n'est pas une ville cosmopolite. La présence des étrangers est très faible. Selon le bureau de l'Etat Civil de Tianjin, en 2011, la répartition serait peu ou prou la suivante : Coréens (12000), Philippins (7000), Indiens (4000), Russes (3000), Américains (1500), Australiens (1000), Kazakhs (600), Allemands (550), Ouzbeks (400), Japonais (350), Italiens (250), Malaisiens (200), Canadiens (180), Thaïs (150), Indonésiens (150), Anglais (135), Néo Zélandais (100), Vietnamiens (100), Pakistanais (100), Iraniens (100), Angolais (100), Nigérians (100), Néerlandais (120), Français (90), Brésiliens (70), Belges (50), Mexicains (10)
    RELIGIONS A TIANJIN : sans religion (6 millions), bouddhistes au sens large avec des pratiques bouddhistes (2 millions), religions chinoises notamment taôistes (1 million), musulmans (Hui 200 000, Ouïghours 20 000), protestants (80 000), catholiques (50 000), juifs, essentiellement des étrangers (100)

  • Mon équipe de Sumo

    Tanggu

    En 2009, j’ai fondé l’équipe de SUMO de Tanggu 相撲 塘沽区.
    Rapidement, s’est constituée une petite équipe soudée autour de vaillants gaillards, indomptables et au cœur généreux.
    Avant l'affrontement, les lutteurs chassent les esprits en frappant le sol avec les pieds, après les avoir levés très haut.
    Puis, en signe de purification, ils prennent une poignée de sel et la lancent sur le cercle de combat.
    Débute alors la charge sous de belles masses.
    Mon équipe a tenu ses promesses, gagnant par deux fois (2011 et 2012) le tournoi des Clubs Sumo de Tianjin.

  • Sanmao 三毛

    San Mao

    C’est sans doute l’un de mes plus grands bonheurs de lecture de la littérature chinoise contemporaine.
    J’ai adoré les chroniques du Sahara (Sāhālā de gùshi) où elle raconte ses 13 années de vie dans le désert, suivant les traces du père de Foucault.
    C’est un monument de poésie et de rêves, bien avant que cette terre “miraculeuse” soit envahie par des bandes barbares.
    Du coup, emporté par ses rêves, j’ai lu la biographie qui lui est consacrée Sanmao de meng yu renshen (Le Rêve et l'existence de Sanmao).
    Puis le rêve, un effroyable jour de l’année 1991, s’est fait triste.
    San Mao a été découverte morte, suicidée et assassinée.
    Je suis aller prier pour cette femme qui m’a tant donnée sur le temple taôiste du mont Heng Shan (衡山), recevant une partie de ses rêves.

  • Maggie Cheung Man-yuk 張曼玉

    Maggie-Cheung

    Miss Hongkong en 1983, tout le monde déjà chérissait son regard, la beauté de ses traits, cette douce légèreté.
    Voilà qu’elle accomplit son destin dans l’un des plus beaux film chinois, Huāyàng niánhuá (in the mood for love) incarnant Madame Chan, tellement esseulée qu’elle s’éprend d’un autre solitaire.
    Nait alors l’un des plus beaux couples du cinéma.
    Silence, nous devons faire silence devant tant de sincérité, de discrétion.

  • Le dialecte de Tianjin – le Tianjin hua

    A Tianjin, il n’existe pas à proprement parler de dialecte local mais plutôt un accent très accentué, délibérément nasillard. De nombreux mots sont souvent affligés d’un « ar » s’étirant et selon tonalité basse. Du coup, lorsqu’on arrive pour la première fois à Tianjin, vient cette curieuse impression de se trouver quelque part entre Kansas City et Omaha. Par rapport au Beijing Hua, les différences sont mineures sauf pour le premier ton. Très marqué à Beijing, il se déclame à Tianjin selon une note plus basse.
    Vous comblerez ou amuserez vos amis Tianjinois ou Tianjinais en parlant avec quelques tonalités locales, témoignage de votre adaptation, voire de votre enracinement à Tianjin.

  • Danqing Huang

    Danqing

    Originaire de Dianbai, Danqing est l’âme de Guangzhou.
    Femme d’affaire très active, dotée d’une belle énergie, elle navigue avec célérité parmi les villes du Guangdong.
    Chaque fois que je la croise, elle lâche un doux sourire puis s’exclame :
    «Le ciel est ouvert à ceux qui ont des ailes (Alta alatis patent)»

  • Quelques dates

    1860, le traité de Pékin ;
    1870, le saccage de l'orphelinat français ;
    1928, apogée de Tianjin ;
    1937, l'armée japonaise occupe les concessions ;
    1943 à 1945, les concessions dissoutes ;
    15 janvier 1949, Tianjin est libéré par l'armée de libération populaire ;
    Depuis 1984, renouveau de Tianjin.

  • Personnages célèbres de Tianjin

    Chinois (Seigneurs de guerre, Zhou Enlai, Puyi, Dai Xialong, Wen Jiabao)
    Occidentaux (Gustav Detring au service de Li Hongzhang, Herbert Clark Hoover, futur Président des Etats-Unis (l’American Barracks), France (Teilhard de Chardin)

  • YANG Liping 杨丽萍

    Yang Liping

    Quelle drôle d’aventure, la vie !
    La première fois, j’allais à reculons voir sa chorégraphie "Dynamic Yunnan".
    Tout grognon, soupirant d’ennui.
    Divine surprise ! Rarement ai je été autant bousculé dans ma vie !
    Le rideau tombant, j’applaudissais à tout rompre l’épopée des 26 tribus du Yunnan.
    Le lendemain, reprenant mes quartiers dans la même salle de spectacle, je l’applaudissais plus encore
    Ce soir là, je me faufilais dans les coulisses.
    Je la retrouvais méditant devant un the Jasmin.
    - Puis je vous connaitre ? Demandais-je dans un sursaut.
    - Serait ce trop tôt ou trop tard ? Je n’ai plus l’âge à me faire fêter mais j’ai l’âge de comprendre.
    Je lui ai dit tout ce que je savais sur les entrailles du Yunnan, un bataillon de mots.
    - Le brouillard est parfois intense à Xishuangbanna, l’on ne voit pas l’on devine seulement.

  • Jane Zhang

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    Lorsque je l’ai vue chanter pour la première fois Huà Xīn (畫心; Painted Heart) musique tirée du film Painted Skin (畫皮), j’ai été saisi par le timbre de sa voix s’en allant vers de belles hauteurs.
    Lorsque je l’ai revue envelopper sur des notes longues la fresque musicale de Kitaro "Impressions Of The West Lake", je l’ai admirée, applaudissant à tout rompre, lançant sans compter des « Bravo ! ».
    Tout comme je me laissais alors surprendre par son regard où se mêlent tristesse et mélancolie.
    Sans doute Jade portera-t-elle longtemps sur son visage la douleur du divorce chahuté de ses parents alors qu’elle avait tout juste 13 ans.
    Peut être est-ce cette souffrance la raison d’une force inébranlable qui lui a fait gravir tous les échelons : première place dans la compétition vocale la plus courue en Chine devant plus de 400 millions de téléspectateurs (super girl), devenant l’invitée vedette du Oprah Winfrey" talk show, côtoyant même les Pink floyd.
    Dieu sait où les vents l’emporteront !

  • Yang Likun

    Yang Likun

    Danseuse et chanteuse, en son temps, on la surnommait la Judy Garland chinoise.
    Membre de l’ethnie Yi, elle est la neuvième d’une fratrie de onze enfants, ce qui lui vaut le surnom de "Xiaojiuer".
    Elle a joué dans de deux célèbres comédies musicales avant d’être totalement détruite par la révolution culturelle.
    Laminée à tel point qu’elle ne reviendra plus jamais sur scène.
    Pour ces deux raisons, je l’adore plus que tout – son talent comme son courage – et je me rends souvent sur sa tombe à Shanghai.

  • Yang Lan

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    Un tantinet taquine, chahutant surtout les hommes, Yang Lan se vante d’être la Oprah Winfrey chinoise.
    Bill Clinton et Henry Kissinger en ont fait les frais ne sachant plus comment répondre.
    Lorsque je l’ai aperçue pour la première fois bataillant l’argument, je l’ai trouvé séduisante mais aussi franchement autoritaire.
    Elle s’en est expliquée en m’assurant que pour réaliser ses ambitions, il lui fallait une poigne masculine.
    La voilà donc une décennie après, Présidente de la société Sun Television Cybernetworks établie à Shanghai et l’une des femmes les plus riches de Chine.
    Son rêve étant accompli, je l’ai de nouveau interrogée.
    - Me voilà mieux, je suis redevenue entièrement femme !

  • Shirley Wong

    Shirley Wong

    Lorsque je me suis rendu dans sa galerie à Guangzhou, j’ai tout de suite admiré l’œuvre de Shirley Wong, peintre et femme de lettre.
    C’est elle qui m’a fait connaître de nombreux auteurs chinois avec toujours ce même conseil : « Laisse toi porter une nuit durant par le silence des mots »

  • Yan Fengying

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    Elle est remarquable dans l’opéra de Huangmei, d’une beauté captivante.
    Je l’ai adorée dans le chef d’œuvre "The Cowherd and The Girl Weaver" où elle suspend sa voix presque vers l’infini.
    Elle est morte lorsque la vie tout juste s’emballe, à 38 ans, le plus bel âge pour une femme.

  • Jiang Qing 江青

    Jiang Qing

    Je suis sans doute le seul homme sur la planète à être tombé amoureux de celle qui fut la quatrième et dernière épouse de Mao Zedong.
    Femme de caractère, longtemps détestée en Chine, aujourd’hui presque totalement oubliée, je me lui laissé emporté dans mes rêves par une photo d’elle s’en allant tout juste dans sa vingtième année.
    - Comment peut on aimer un monstre ? demande un ami.
    - En arrêtant sine die le fil des années !
    Nous voilà en 1934, cette belle fleur croisant mon chemin, je l’aurais alors conviée à une bien meilleure partition que celle qui la conduite dans l’arène détestable du pouvoir et d'un prince rouge légendaire.

  • Gu Kailai

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    En 2000, un ami m’appelle, la voix fiévreuse.
    - je sais qu’elle est la Jackie Kennedy Chinoise !
    Il s’épuise alors dans une salve d'épithètes tout à l’honneur de Gu Kailai.
    Puis il me convie à Dalian.
    Je suis aussitôt ébloui par une silhouette gracieuse, le tailleur moulant, un foulard de soie glissant légèrement sur la nuque.
    Une gestuelle sobre, jamais de mouvements brusques, une sorte de discipline.
    Une belle dame que j’aurais plutôt dénommé la future Madame Tchang Kaï-Chek.
    Patatras !
    Le goût du pouvoir est une chose inique.
    En 2012, Gu Kailai est condamnée à mort avec une peine suspensive pour avoir fait assassiné un anglais.
    Figée, sans réaction, au Tribunal, elle est alors insensible à son sort, la mort ayant peut être déjà pris pleinement possession de son âme.
    Cependant, dans la déchéance, elle est toujours belle et élégante.
    Un irrésistible parfum de Jackie et de Sòng Měilíng.

  • Lou Jing

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    « Je suis chinoise », s’exclame Lóu Jìng.
    « De toute mon âme », ajoute-t-elle, la voix légèrement chahutée par l’émotion.
    Shanghaienne, Lóu Jìng fait souche sur Terre voici une vingtaine d’année, le visage empreint des belles couleurs de son père, homme noir d’Amérique et de sa mère, chinoise.
    En 2009, participant à une émission de variété, Lóu Jìng devient brutalement célèbre.
    De nombreuses voix s’étonnent alors que ce beau visage puisse être chinois, arrimé à une civilisation cinq fois millénaires.
    Vaguent des mots peu élégants.
    Du bruit venant souvent des mâles, la tête envahi par leurs démons.
    Au lieu de batailler contre l’absurde, Lóu Jìng rétorque simplement :
    "J’ai été élevée en Chine".
    Originaires du Henan ou de l’Anhui, ses amis s’appellent Li, Liu, Wang, Yang et Zhang, Lin.
    « Je remercie mes parents de m’avoir donné la vie. » ajoute-t-elle, son visage composant avec un beau sourire.
    L’on songe en silence a l’avenir.
    Dans quarante ou cinquante ans, son fils ou sa fille deviendra peut être le porte drapeau, la figure de la Chine d’alors
    Homme ou femme de ce monde.

  • Wǔ Zétiān

    Zu Weitan

    Malgré les critiques des historiens confucianistes, cette concubine a porté haut vers la lumière le flambeau de sa propre dynastie Zhou, seule impératrice de toute l'histoire de Chine.
    Avec des sourcils arqués comme des antennes de papillon, elle était autoritaire, cruelle en ses heures.
    Surtout une féministe avant l’heure bousculant des hordes d’homme, l’empereur Gaozong et sa troupe.

  • Mián Mián 棉棉

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    Dure a été la lecture des Bonbons chinois où Mián Mián raconte l’univers glauque de la drogue et du besoin frénétique du sexe de la jeunesse underground de Pékin.
    Je suis parfois aveugle, loin de penser que la jeunesse chinoise puisse être à ce point sur la dérive, voguant vers la déchéance.
    La raideur des romans Mián Mián détonne dans univers littéraire chinois plutôt lisse, glissant doucement.
    D’ailleurs, la plupart sont censurés.
    Du coup, je l’ai interrogée.
    « Mes romans me permettent de survivre dans un monde de brutes, dans cette Chine dont on parle de la puissance restaurée mais qui n’est qu’un amalgame d’intérêts individuels, une machine où l’homme compte à peine.
    Alors dans ces conditions, comment survivre ?
    Se perdre dans la drogue et le sexe ?
    Ou se perdre dans l’écriture. »

  • Lin Jing

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    Sylvie Lin Jing, son monde entre cinq paradoxes.
    Femme lettrée, dotée d’une forte sensibilité, elle nourrit l’espoir d’une existence banale et confortable, à l’ombre d’un mari quelconque, une vie sans âme.
    L’esprit romantique, souvent la larme à l’œil, elle s’abime dans de sombres colères sans issue.
    Femme d’une impeccable honnêteté, se gonflant parfois de mots à l’emporte pièce, elle pousse trop loin ses choix radicaux.
    Le verbe talentueux, elle refuse de s’en saisir, écrit peu ou rien, sommeillant plutôt à l'ombre des grands écrivains.
    Comblé par l'anonymat, elle ne veut pas entendre parler d'elle, s'aimant peut être trop peu pour être la plus belle.
    L’âge venant, tout cela confondu, disséqué et broyé, donne un merveilleux roman, "Meredith, my Uncreated 2050 Chinese girl".

  • Rebecca Xu

    Femme de Chine

    Originaire de Guangzhou, Rebecca conduit les destinées en d’une marque célèbre de vins espagnols en Chine. Oenologue renommée, c’est elle qui m’a appris comment gouter dignement un breuvage.

  • Hirondelle

    Hirondelle

    Elle s’appelle yàn (hirondelle), elle chante merveilleusement le répertoire de ma bien aimée Deng Lijun.

  • L’opinion d’un Mexicain sur Tianjin

    Tianjin est une ville géante et moderne traversée par d'immenses avenues.
    Ici, toutes les distances sont démesurées.
    La sortie des bureaux est un spectacle étourdissant.
    Des millions de vélo et de voitures déboulent de partout, n'importe comment, sans la moindre règle !
    L'on évolue à contresens.
    De la droite l'on passe à gauche et l'inverse
    Tout semble permis.
    Croyez-moi, j'ai failli mourir cent fois mais heureusement la vierge Guadalupe me protège, moi le natif de Colima !
    L'on dit ici que les chinois conduisent comme ils mènent des affaires : à la moindre interstice, ils s'engagent.
    Qu'importe les dangers !
    A Tianjin, j'ai respiré a pleins poumons des odeurs variées de souffre, d'oxyde d'azote, de chlore, de mélange composite d'acide (la pollution a Mexico, c'est de la blague!).
    Les Chinois ne semblent manifester aucun intérêt pour les questions écologiques.
    Ils ont peut-être raison, la guerre économique est à ce prix ! Dans l'urgence, je me suis acheté un cache visage FPP3!
    J'ai l'impression d'être le seul “moreno”(bronzé) de la ville. Bizarrement, les chinois ne me dévisagent pas.
    Rien, pas le moindre regard.
    Même les filles ne s'y osent pas. Dommage !
    A Tianjin, pratiquement personne ne parle anglais.
    Je suis donc obligé de baragouiner quelques mots mais personne ne me comprend.
    A partir de demain, une étudiante va me donner des cours de langue.
    En échange, je vais lui préparer un Pozole, en égrenant le refrain de « la historia de un amor », style los Panchos.
    Les Chinois sont d'une impolitesse incroyable. Mais ils n'agissent jamais par méchanceté.
    Chacun doit trouver sa place dans cette pétaudière.
    Aussi, il ne faut pas craindre les bousculades, les débordements ! L'on se rue ici comme on peut !
    Les Tianjoinois sont plutôt gais et cordiaux. Ils n'ont pas l'air malheureux, plutôt débordants de vie.
    Tianjin est une ville sure.
    Très peu de policier, des voitures que l'on ne ferme pas, aucune porte close.
    Que c'est agréable !
    Mais demain je retourne à México, je suis déjà sur les nerfs !
    Pépé Gomez de Uriarte, 3 décembre 2009

  • Les chinois et le racisme en France

    Comme les autres asiatiques, les chinois répugnent à descendre dans l’arène.
    Discrets, profil bas, ils font rarement entendre leurs voix.
    De surcroît, ils protestent peu contre les discours ambiants hostiles à la Chine.
    Quand ils s’affirment, ils agissent doucement, à mots comptés.
    Ils rapportent alors leur opinion sans chercher nécessairement à réajuster celle de l’autre.
    Nullement n’ont-ils à souhait d’en découdre.
    Nullement s’emportent-ils gratuitement.
    Aucun mot en trop, de mot inutile.
    Depuis plusieurs années, à Paris, le chinois est la cible désignée des voleurs dont beaucoup opèrent avec une rare violence. Supposé nanti en argent liquide, il serait un morceau de choix. Le chinois, l’argent.
    Donc une race et son prétendu attribut.
    L’année dernière, les chinois s’étaient émus de cette situation, exigeant plus sécurité.
    Une année s’est écoulée sans progrès, culminant avec la mise en coma de l’un des leurs.
    Déçus par l’absence de réponse des pouvoirs publics, ils ont repris le chemin de la rue en se drapant de l’étendard français et en scandant les principes de la République.
    Ils s’y sont prêtés courageusement en prenant le risque de s’attirer les foudres de l’Ambassade de Chine.
    Fort active, celle-ci ne goute guère aux manifestations publiques de ses membres.
    Qu’importe !
    Les chinois de Paris ont fait confiance à la liberté de s’exprimer qu’ils ont acquise en France. Sans déraper. Nullement n’ont-il placé ce rendez vous sous l’angle d’une confrontation communautaire alors que leurs agresseurs n’en font pas mystère. Nullement n’ont-ils blâmé la France.
    Pourtant, lors de ce défilé, ils étaient bien seuls. Entre eux presque uniquement. De-ci delà, des amis, quelques conjoints. Peu de solidarité comme si cette cause ne pouvait suggérer l’émotion.
    Aucune association anti raciste, aucune figure politique ne s’était jointe.
    Le peu d’enthousiasme à les soutenir ne suggère-t-il pas l’existence de discours ambivalents ?
    D’associations antiracistes justifiant ainsi leur existence mais indisponible dès lors que le fait rapporté pourrait gêner aux entournures une autre communauté, celle-là plus turbulente sur la place publique.
    Est-il possible de tolérer pour les uns ce que l’on envisage pas pour les autres ?
    De politiciens se donnant bonne conscience, tantôt se voilant la face, tantôt agissant, comme pour mieux s’exonérer de l’obligation de s’investir réellement sur le sujet, indistinctement de la race, loin des convenances.
    De politiciens encore qui sous prétexte de lutte contre la mondialisation accable la Chine de tous les maux alors que ce pays fut-il important participe comme d’autres à la relève de l’Occident : l’Inde, le Brésil, le Vietnam, les pays du golfe, l’Afrique du Sud et beaucoup d’autres.
    Bien plus que la moitié de l’humanité !
    Quel est donc cet étrange dessein consistant à faire du chinois l’unique bouc émissaire ?
    Ceux là mêmes qui s’y emploient, n’ont-il pas en mémoire d’affreux souvenirs ?
    Ceux là mêmes ne sont-ils pas devenus les meilleurs alliés de voyous racistes qui sévissent, le plus souvent impunis ?
    D’un politicien enfin qui s’étourdissant dans des formules vante un axe black blanc beur contre les chinois.
    De ce drôle d’artifice à géométrie variable, il se pourrait bien que l’anti-racisme souffre d’un manque d’harmonie en France.
    François de la Chevalerie (Tianjin) et Jing-Chao Zhao-Emonet (Paris)
    Juillet 2011

  • La question des visas entre la France et la Chine de François de la Chevalerie (Le Journal le Monde 04.08.2010)

    Longtemps, la France était la destination rêvée des chinois. Telle une exigence, chacun se devait un jour de visiter ce pays ami. Comme s’y accomplirent, au temps de leur jeunesse, Zhou Enlai et Deng Xiao Ping. Depuis que la France a été le premier pays occidental à reconnaître la Chine populaire, une amitié sincère liait les deux pays. Presque une histoire sentimentale comme s’en amusent les chinois en qualifiant les français de romantique. Ce mot léger recouvrait une réalité. D’emblée, les chinois aimaient la France.
    Déjà l’épisode de la présence française aux jeux olympiques avait sonné le glas d’un compagnonnage. Depuis, la mauvaise humeur persiste.
    Le souhait de tout chinois étant de se rendre en France, les restrictions apportées à l’octroi des visas bousculent les meilleures volontés. Sans doute doit-on traquer les clandestins mais ce choix nourrit inévitablement la suspicion. Avant de fouler la France, chacun doit montrer patte blanche. Des lors beaucoup se rendent aux consulats, la peur au ventre. Ce sentiment existe ailleurs mais en Chine il se double d’une honte, d’une défaite. Qui plus est, l’accueil parfois mitigé réservé dans les aéroports français aux Chinois conforte ce trouble. Selon que la silhouette dérange, certains sont questionnés. Bientôt soupçonnés.
    S’ajoute une rumeur, la France serait un pays dangereux. Du Shanxi au Hunan, des images circulent, des compatriotes s’y feraient détroussés. Méconnaissant la langue, habitués à vivre dans un pays où le vol est rare, ils sont des proies faciles. Se croyant en confiance, ils arpentent les rues, l’âme légère. Les méfaits dont ils sont l’objet chahutent désormais ce sentiment. Telle est l’opinion des franco chinois de Belleville, victimes d’une délinquance à caractère ethnique. Jugeant leur dynamisme commercial par trop voyant, les édiles parisiens ont souvent prêté une attention distraite à ce problème. Les exactions s’aggravant, les chinois sont descendus dans l’arène. Tel un signe de désespoir pour une communauté discrète, peu rebelle.
    L’image de la France se brouille plus encore avec l’apparition de discours hostiles. Selon certains, la Chine ne jouerait pas le jeu. Sans foi ni loi, ce pays étranglerait l’économie mondiale. Bientôt, responsable de tous les maux ! Certes l’émergence de la Chine perturbe mais les vrais responsables ne sont-ils pas à rechercher ailleurs ? Au nombre, des grandes entreprises avides de rentabilité, délocalisant a tout va ; des politiques privilégiant le maintien du pouvoir au prix d’importations à bas coûts ; un recours massif à l’endettement pour tenir dans les cordes.
    Mauvaise conseillère, la mauvaise humeur se propage en Chine. Déjà sourcilleux, son nationalisme économique n’est plus toujours bienveillant. Comme en témoignent des mesures récentes discriminant les entreprises étrangères, donc l’étranger. S’ajoute un semblable raidissement dans l’octroi des visas. Oeil pour œil, dent pour dent ! Triste musique !
    S’installe une ambiance délétère. L’amitié se meut en un doute. Après tout, peut être est il normal que le couple franco chinois s’affranchisse d’une relation particulière, chaque pays se recroquevillant derrière ses seuls intérêts ? Peut être est-ce logique que la France épouse la position du camp occidental et la Chine, celle d’un militantisme nationaliste ? Seulement voila, poussée a l’extrême, cette approche est dangereuse. L’on ne sait jamais quand s’arrête le chacun pour soi ! Plutôt que cette pale perspective, mieux vaut s’employer à restaurer cette confiance. Sans fausse naïveté, sans compromission, sans interdit mais en jouant d’une singularité, celle de deux pays amis, soucieux de construire ensemble.

  • Vivre à Tianjin

Aimer la cinquantaine passée une chinoise d’âge égal

Posté par ITgium le 31 décembre 2012

D’après le livre autobiographique de Isidore Saint Just, « Une histoire Nanjinoise »

Les récits de jùn mǎ (François de la Chevalerie)

L’âge, ce mur franchissable

Ne plus pouvoir aimer la cinquantaine passée, c’est admettre que tout serait irrémédiablement figé.

L’âge venant, l’on se trouverait condamné, déjà une part de soi même dans la pierre tombale.

Sacha Guitry s’amuse de ces couples qui lassés par des années d’un faux compagnonnage ont les yeux rivés sur leurs assiettes durant les repas, bientôt incapables d’échanger le moindre mot.

Est-il seulement acceptable d’attendre une crise cardiaque, seul événement libérateur ? interroge Ixmulh.

Faut-il être raisonnable ? se demande Anxmandae de Leira.

L’age des os s’offre-t-il comme un verdict impitoyable ? poursuit Avlor Landic de Hazelrof.

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Wu Zeitan

Croyez moi, mieux vaut l’approche d’un combattant !

Son nom, Isidore Saint Just.

Une belle nature d’homme, un lettré, droit dans ses bottes, comptant dans sa généalogie, un lieutenant-général comte d’Empire.

Isidore habite Guérande, une ville forteresse dont il s’est fait une armature.

Jamais rien n’altèrera son courage !

Embastillé dans un mariage sans issue, chaque matin, Isidore contemple l’océan, les lointains espaces, écoute le chant des mouettes, s’abreuve d’espoir.

Comme enivré par l’écume, il se construit un autre destin.

Il s’en ira, là où rien ne le prédestinait, en Chine (Zhōngguó dà lù).

« Au milieu du monde, j’ai vu la lumière » dit Malraux dans les Antimémoires.

Une femme chinoise ?

Il les aime à la lumière de Ch’ing-ling, Měilíng, Àilíng, les plus belles sœurs Sòng de tous les temps.

Il les aime l’oreille tendue, écoutant les voix charnelles de Zhou Xuan et de Dèng Lìjūn.

Il se souvient de Wǔ Zétiān, la seule impératrice de toute l’histoire de Chine. 

Il reconnait le rôle de l’impératrice douairière T’seu Hi (Xixi) partie de rien pour arriver à gouverner l’Empire.

Il considère encore les voix du monde, celle de Guānshìyīn, Bodhisattva protéiforme incarnant la compassion ultime.

Fort de ces soutiens, il aime déjà Gu Lizhi.

A Nánjīng, celle-ci prie inlassablement fó 佛.

Le Bouddha généreux lui dit : « Viendra à toi le jour venu un fǎ guó rén.”

Là bas, Gu Lizhi est une femme à poigne, nièce de soldats ayant âprement combattu l’armée impériale japonaise, morts au champ d’honneur.

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Déesse

Shanghai, la rencontre (jiē rén)

Lorsqu’il l’aperçoit en sortant de l’avion, un spasme intérieur le surprend.

- C’est bien elle, je la reconnaîtrais entre mille !

Les yeux embués, ils s’embrassent aussitôt.

Tantôt un baiser chinois, taquin et généreux.

Tantôt un baiser français, corsé, la langue s’en allant.

Dans le hall de l’aéroport, soudain un silence.

Tous les regards se figent comme saisis par la beauté vertigineuse d’un amour naissant.

- Welcome to China ! dit-elle (huān yíng).

Déjà ils se racontent leur vie passée (wǎng shēng huó).

Heurs et malheurs !

A Guérande, à Nánjīng.

Lui, durablement chahuté par une femme irascible.

Elle, en mauvais compagnonnage avec un rustre, s’adonnant à la boisson. Des scènes glauques.

Ils parlent de leur infortune mais déjà s’annonce une autre récit (gù shi).

Homme de France en Chine.

Femme de Chine en France.

Ils rient ensemble.

Belle aventure que deux peuples unis sur l’autel de l’amour !

Ils se jurent une vie ensemble.

En Chine, en France, là où elle les portera.

Brume à l’horizon

La merveilleuse énergie de ces cinquantenaires est malheureusement froissée par de pâles réalités administratives.

Gu Lizhi se voit plusieurs fois refuser son visa d’entrée en France.

Sans raison apparente, comme si la Loi devait l’emporter sur l’amour.

Isidore remue ciel et terre, tremble d’impatience.

Ils tiennent bon, ne baissent pas les bras.

A mille lieux de distance, leur amour ne cède pas.

Plutôt se conforte.

Belles âmes, celles-là !  

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Etre l’amant d’une femme chinoise

Posté par ITgium le 31 décembre 2012

Les récits de jùn mǎ (François de la Chevalerie)

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Le cas Sylvie

Le conciliabule des amants, le cas Sylvie Lin Jing

Ils s’appellent Paolo, Jay, Jeoren, Bunong et René.

A eux seuls, ils jonglent avec cinq nationalités.

Cinq cœurs d’homme âpres au combat.

Au hasard de leur destin, ils ont rencontré Sylvie Lin Jing,

Leur chinoise, disent-ils de concert.

Un ange passant par là, douce lumière, ce temps heureux.

Sylvie, une belle femme lettrée et élégante.

Elle les a accompagnés chacun dans leur désir de Chine telle une ouverture sur un monde souvent méconnu.

A Londres, à Harrods, sur Brompton Road dans le quartier de Knightsbridge, ils se sont retrouvés.

 

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Sylvie

Ce qu’ils disent de leur première rencontre avec Sylvie

- Je l’ai connue en un coup de vent entre deux avions, moi, m’en allant vers Atlanta, raconte Jay. Elle, vers Shanghai. Sur son seul sourire, je l’ai aussitôt aimée. Deux mois après, je rejoignais la Chine, un pays où je ne m’étais jamais rendu auparavant.  J’avais dans ma sacoche une bague de fiançailles achetée chez Tiffany & Co à New-York et déjà dans ma tête l’idée du mariage à Atlantic City.

- Comme je passais devant la Fontaine de Trevi, je l’ai rencontrée, se souvient Paolo. Le regard très inspiré, elle semblait se nourrir d’une imagination invraisemblable. Que regardez vous de si beau ? ai je demandé. Anita Eckberg ! A-t-elle répondu. Je l’ai alors entrainée toute la nuit durant dans les rues de Rome.

- Elle a épousé mon regard lors d’une rencontre chez des amis à Shanghai, précise Jeoren. J’ai tout de suite senti qu’elle était prête à la plus belle aventure de la vie, l’amour.

- Une soirée sans nuage à l’ombre de la montagne Meili culminant à 6000 m d’altitude, nous avions l’œil sur Vénus, dit Bunong. Six heures à l’horloge, l’astre crâne dans le ciel ! Plus loin, Jupiter, l’œil moqueur, balayé de mille couleurs. Dans la ronde, ses filles, Europa et Ganymède. Soudain je m’élance, je m’empare de ses lèvres, doux vent de l’ouest, température clémente.

- Je suis un habitué du Renmin Gongyuan, précise René. Je cherche l’âme sœur, en vain, depuis deux ans. Finalement, j’ai souscris au service d’une sorcière maléfique du nom de Rosa, un modèle de méchanceté et d’aigreur. Pourtant grâce à ses bons soins, je l’ai rencontrée dans un restaurant de Shanxi Lu. Ma belle fée !

Puis le voile se fend.

- Complicated and nervous ring a bell, dit Jay. Un mois après mon arrivée à Shanghai, j’ai plié bagage. Je me suis installé à Pékin où j’ai vécu ensuite très heureux.

- Combien de fois depuis le premier jour de notre rencontre, raconte René, ne m’a-t-elle pas signifié qu’elle allait rompre avec moi ? Pourquoi devrais je m’investir dans une femme qui ne sait pas ce qu’elle veut, une femme qui change d’opinion quand bon lui semble ?

- La nuit tombée, sous les étoiles, commente Bu Nong, j’oubliais ses emballements, son caractère abrupt. Vous savez, le vent frais de Lijiang chasse les mauvaises ondes.

- Alors que j’étais tout doux, tout bon, se rappelle Paolo, elle me harcelait au téléphone, m’appelant cents fois dans l’heure. Je n’avais plus que ses criailleries dans ma tête, plus jamais le son du bouvreuil pivoine que j’entends depuis dans mon enfance à l’ombre des Apennins.

- Avec elle, poursuit René, j’ai souhaité maintenir une distance, telle une sorte « de service minimum ». Pas de cadeau, peu d’attention, peu de geste. Mieux vaut jauger la pièce avant de confier son âme !

- Si elle est célibataire encore à ton âge ! suppose Jeroen. C’est qu’il y a malaise en la demeure ! Je le lui ai dit. Elle m’a aussitôt giflé.

- A chaque fois que j’arrivais en retard à un rendez vous, poursuit Paolo, c’était un déferlement ! Un jour, sur le chemin de Xītáng (西塘) une petite ville chinoise située au sud de l’embouchure du Yangzi Jiang, elle a fait valser ses mains sur mon visage, me mordant aussi les mains. Je suis arrivé à destination, défiguré, les oreilles décollées.

- A chaque fois que je prenais mon élan, tout plein du désir de l’aimer, ajoute Jeoren, elle me réprimandait. Comment faire alors ?

- Avec elle, à un moment d’intense douceur peut suivre un éclat, une tornade, complète Paolo. C’est comme la mer des Sargasses, l’on vit le bonheur éternel et vient la fin du monde !

La chute

Tous à leurs souvenirs, le visage de ces hommes se noie subitement dans une profonde tristesse.

N’ont-ils pas pris conscience d’avoir manqué le coche ?

N’était-elle pas la femme tant attendue ?

Vilain paradoxe, ils se mentent à eux mêmes.

Ils l’ont bel et bien aimée.

A trop jouer, à ne pas l’accepter tel qu’elle est, ils l’ont épuisée.

Un beau jour, elle a pris la tangente sans laisser de traces.

Plus jamais, elle n’a répondu à leurs courriers, leurs cris de désespoir.

C’est ainsi quelle est faite, la Sylvie !

Femme entière, convaincue de lendemains meilleurs.

Plus jamais une Sheng nu (剩女) mais désormais une femme mariée, s’en allant vers un autre destin.

 

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Aimer Shanghai

Posté par ITgium le 29 décembre 2012

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Shanghai

« Que sont toutes les actions et les pensées des hommes durant des siècles contre un seul instant de l’amour ? »Friedrich Hölderlin

« Pour connaître Shànghǎi, il te faudra déchiffrer le regard d’une femme. Derrière l’apparence, les jeux de rôle, le superflu, une beauté assurée, se cache dans les entrelacs de son âme, un brin de paradis, une ville aux lumières éternelles. »

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Shanghai

 

Les récits de  jùn mǎ François de la Chevalerie sur cette page 

(1) La Shanghaïenne, entre convenance, confort et colère

(2) La Shanghaïenne ou comment être une femme chinoise à l’esprit limpide

(3) Avoir été l’amant d’une Shanghaïenne

(4) Son désir, vivre à Shanghai

 

 

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Femme de Shanghai

(1) La shanghaienne, entre convenance, confort et colère

Visage rigide, sourire carnassier.

Parfois elle s’offre un sourire de convenance, habile et séducteur.

D‘une beauté aléatoire.

Plutôt d’un naturel élégant, décolleté à peine perceptible, les escarpins compensées, un sac selon les saisons.

Son allure suinte le goût à l’argent.

Généralement, elle se promet une vie confortable à l’abri du besoin dans un monde souvent réduit aux apparences.

Une vie rythmée autour de promenades dans des centres commerciaux sans âme. Où dans chaque magasin des vendeurs efféminés se précipitent vers elle.

Elle raconte alors ses désirs, cuir et joaillerie.

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Femme de Shanghai

Sans attendre, elle achète des marques reconnues, emblèmes d’une richesse toute récemment acquise.

Elle achète toujours au delà du nécessaire pour prouver qu’elle existe même dans la futilité.

Parfois elle est conviée à une exposition, un peintre occidental ou une relique égyptienne. Ou à un concert, violon et violoncelle.

Elle s’y rend mécaniquement. Surtout une obligation.

Se bouchant délicatement les oreilles, elle regarde vaguement des toiles centenaires.

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La Dame de Shanghai

Elle a l’œil plutôt sur l’ombrelle d’une jeune femme supposée concurrente qu’elle déteste aussitôt.

Aux abords de la trentaine, une inquiétude la taraude.

Pressée par mère et tantes, l’hymen devient son seul objectif. Une obsession tellement maladive qu’elle en devient laide.

Guettée par de lancinantes migraines, elle consacre alors son temps à la recherche d’une proie avec laquelle elle frayera pour mettre au monde un enfant unique aussitôt confié à une lointaine belle-mère habitant les provinces reculées de l’Anhui ou du Hunan.

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Femme de Shanghai

Puissent les occidentaux fraichement débarqués à l’aéroport de Pudong ne pas commettre l’irréparable en s’entichant d’une femme pareille.

Le jour venu, ils iront quémander à leur consulat un rapatriement immédiat.

A Shanghai, entre femmes règne une compétition féroce dont l’échelle de valeur est la fortune de leur homme.

Elles disent « leur homme » plutôt que leur amoureux. Car elles exigent de lui qu’il tienne son rang.

Jamais elles ne lui reprocheront d’être édenté, imberbe ou chauve, pétant ou rotant, l’essentiel étant qu’il s’accommode de leur caractère surtout d’une soif de luxe laquelle se fera croissant avec le temps.

Pauvre homme, il n’oppose pas la moindre résistance. Songeant désespérément aux câlins de minuit, il s’incline.

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Aimer Shanghai

Malgré tout, la shanghaienne le rudoie.

Pour tout remerciement, elle lui offre plainte et complainte.

Pourquoi ne l’a-t-il pas assez couvert de cadeaux ?

Pourquoi ne l’invite-t-il pas dans les palaces qui pullulent à la sortie Shanghai où pourtant les journées se passent autour d’un écran de télévision ou en pianotant son téléphone portable ?

Du coup, son homme est penaud.

Profil bas devant sa femme, il lui laisse la monture. A force d’étouffer, de vivre sous ses cris, il se meut en androgyne. Par dépit peut être, l’air ahuri, il traine sa silhouette comme une femme mais mange comme un homme, tel un malpropre.

Le soir venant, dans des bars fraichement inaugurés où s’agglutinent des occidentaux désœuvrés, la shanghaienne savoure sa réussite, la tête emportée par l’alcool. Jonglant entre des bières exotiques, l’œil guettant ses bagues, la belle s’amuse.

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Femme de Shanghai

Irrésistiblement, l’ennui guette.

Une douleur au crâne dévastatrice.

Un ennui profond proche d’une sensation d’inexistence. Comment résoudre l’aberrante équation d’une vie banale et confortable à l‘abri d’un hermaphrodite aussi ennuyeux qu’un pneu de secours ?

Dégagée de tous soucis matériels, elle cherche alors un amant, cette fois un homme sans le sou, un gigolo australien ou un ancien marine de la 82ème division aéroportée mais qui la fera rire en lui parlant crûment de sexe devant des match du NBA, juste le temps profiter de la vie avant que sa beauté se fane.

 

 

 

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Femme de Shanghai

(2) La princesse de Shanghai ou comment être une femme chinoise à l’esprit limpide.

Voici quelque temps, dans la mêlée de la vie, un ami lâche une incidente :

- Pour connaître Shànghǎi, il te faudra déchiffrer le regard d’une femme. Derrière l’apparence, les jeux de rôle, le superflu, une beauté assurée, se cache dans les entrelacs de son âme, un brin de paradis, une ville aux lumières éternelles.

Il ajoute d’une voix émue :

- Nul autre qu’un homme amoureux n’en fera meilleur usage.

Fort du conseil, dès le lendemain, d’un pas résolu, je me lance à l’assaut de la perle de l’Orient, la parcours de long en large, m’en allant vers le Wai Tan, poussant jusqu’à l’Observatoire de Sheshan, au sommet de la colline de So Zé.

Courant, haletant.

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Femme de Shanghai

Osant l’aventure dans les rues les plus sombres.

Brusquant des ombres.

Prolongeant ma route vers de beaux édifices, témoins d’un passé glorieux.

Sur le chemin, je frôle des femmes.

Grandes ou petites, replètes ou chétives. L’œil borgne ou le regard vif.

Toutes chinoises, supposées Shanghaiennes.

Du cru, d’un beau cru.

D’un geste, je les approche.

D’une voix chaleureuse, je quémande une minute de leur vie.

Ou un simple sourire.

Je les observe jusqu’à les dévorer du regard. Traquant le moindre trait, guettant chaque nuance, à la recherche de l’improbable onde.

Malheureusement, ce jour-là, les perles sont rares.

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Femme de Shanghai

Pâle constat !

Comment cette femme au regard si fade peut-elle abriter la face cachée d’une ville ? Comment cette autre, désespérément amorphe, m’en dévoiler les secrets ?

L’âme de Shànghǎi m’échapperait-elle plus longtemps encore ?

La nuit tombant, je baisse les bras.

C’est alors que devant le Renmin Gōngyuán, je remarque une ombre glissant le long de l’étang aux lotus.

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Femme chinoise

Une silhouette élégante et fine s’en allant rapidement.

La voilà maintenant sur Nanjing Lu, s’élançant d’un pas volontaire, traversant le croisement d’un seul tenant.

Une marche presque militaire l’emmène vers le Ciro’s plaza.

Je la prends alors en filature, la double sur la gauche, bloque son passage.

Lutte étrange, mon corps s’oppose au sien.

La nuit est opaque.

Des bruissements de voiture aux alentours.

Quelques clameurs au loin. 

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Femme de Shanghai

.

Son visage est sobre, aux traits harmonieux.

Une peau légèrement chahutée par une pigmentation désordonnée.

Elle lève lentement la tête, me foudroie du regard, jette une moue dans l’arène. Enfin, elle s’exclame :

- Vous n’avez rien compris ! L’âme d’une chinoise ne s’acquiert pas sur une fausse détermination.

Surpris, je la laisse passer. Elle file de nouveau, plus rapidement encore.

Je reprends ma course, à son niveau maintenant.

- Mademoiselle, pourriez-vous me parler de Shànghǎi ?

Elle s’emporte alors.

Une remontrance, un cri de colère. Une avalanche d’épithète censée chasser l’intrus.

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Femme de Shanghai

Puis un silence.

Soudain, surgissent des larmes.

Elles glissent sur ses joues, chahutent ses lèvres.

Dans un éclair, un sourire.

Emmené par un mot léger.

Une étoile dans le ciel. Un vœu pour la vie.

Une envie sincère d’aimer, d’être aimé.

Désormais sereine, elle raconte un quartier, une anecdote, l’Histoire de Shànghǎi.

Ci-git, sous des pierres, un homme illustre ayant construit plus d’une bâtisse comme, Victor Sassoon, qui construisit l’actuel Peace Hotel sur le Bund.

Là-bas, un aventurier au long cours, chercheur d’or.

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Femme de Shanghai

Se dissimulant sous les arbres, l’amour fou et désespéré entre une française de bonne famille et un bandit de Chóngqìng.

Se brisant à jamais la vie d’un jeune français passionné d’écriture chinoise, le malheureux, écrasé au petit matin par un chauffard sur Nanjing Lu.

Malheureuse encore, cette toute jeune fille, née de l’amour éclair entre un homme noir et une chinoise, à la recherche de son père dans un bar glauque aux abords du temple de Jing’an.

Heureuses ces femmes devant l’élévation incessante de temples voués à la consommation.

Au loin, résonne la triade Xiăo dāo hui, la Société des Petites Épées.

Hurle son parrain, Du Yuesheng, surnommé Du les Grandes Oreilles, personnage ubuesque, meneur de trafics en tous genres.

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Bruit aussi la grande Histoire.

Les vivats des membres fondateurs du Parti communiste chinois (Zhōngguó Gòngchǎndǎng) le 23 juillet 1921 dans la concession française (fǎzūjiè).

Misérables, les Hóng wèi bīng, grotesques gardes rouges, chantant la wénhuà dàgémìng, la révolution culturelle et ses millions de morts.

Heureux, mille fois heureux, les juifs réfugiés d’Autriche, de Pologne et de Russie, en 1940 dans le ghetto de Hóngkǒu !

Ils disent merci à la Chine éternelle de leur avoir sauvé la vie.

Ils s’agenouillent, prient; la main enroulée dans un Sefer Torah.

A l’ombre des souvenirs, le monde moderne.

Des gratte-ciels, toujours plus hauts, pullulant à Pudong, caressant le ciel.

Sur le toit de l’un, un homme.

Sur le toit de l’autre, une femme.

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Shanghai

Au milieu, le vide.

Pourtant, un fil invisible les relie, telle une promesse.

Au fil des récits, je réalise ma chance.

L’âme de cette femme compose avec Shanghai, s’enlaçant, s’aimant.

Deux dans l’un.

L’un dans le regard de l’autre.

L’un s’émerveillant de l’autre.

C’est donc elle, ma muse !

Rassuré, je pars à sa conquête, demande son nom.

Court un silence.

Je renouvelle l’appel, l’entoure de mots amicaux.

Elle se redresse, regarde le ciel comme pour fuir mon regard, mumure enfin :

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Sylvie Lin Jing

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Une civilisation cinq fois millénaires à l’ombre d’une forêt dense où s’emmêle un zeste de France, telle une chanson.

Originaire de Fuzhou, depuis longtemps arrimée à Shanghai.

Un ancrage durable, indéracinable, « mieux qu’un homme dans mon sillage », dit-elle malicieusement.

Elle raconte alors sa vie de femme, cadencée et mouvementée.

Vigoureusement moderne jamais insouciante.

Des rencontres, des poèmes, une promenade sur un vieux pont, un baiser à l’arraché et puis brusquement se meurt une passion trop lourde à porter.

Tel un retour en arrière pour revenir aux sources, celle d’une ville follement aimée.

Ils n’y pourront rien ces gaillards ! Ni leur adresse, ni leur ingéniosité ne sauront faire fléchir la belle.

Liu, le notable, plouc jour et nuit, roulant dans une berline argentée.

Paolo, le Romain, chantant un ton trop haut « ti amo » d’Umberto Tozzi, le buste en avant.

Un lǎowài originaire d’Atlanta calmant ses nerfs du bout de ses lèvres.

Bu Nong, l’éternel rêveur cosmique, faisant sonner les clochettes de lijiang.

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femme de Shanghai

Soudain, une inquiétude chevauche son regard.

Le souvenir d’une querelle, d’une contrariété, juste d’une moue.

Avec l’un, avec l’autre, elle ne sait plus.

Des scènes de vie, un zeste de violence.

Sur les bords du Huángpǔ Jiāng, une après midi pluvieuse du mois de février, des commentaires sarcastiques.

Longeant Shanxi Lu, un terrible chahut, une sinistre affaire d’argent née dans l’univers vulgaire et ostentatoire du Banyan Tree de Hangzhou.

Au pavillon mexicain de l’exposition universelle, une fatigue suivie d’une dispute, d’une fuite et heureusement de retrouvailles.

Des cris à faire frémir le monde entier, au nº 50 de la rue Moganshan. Beaucoup de larmes, ce jour-là !

Des gifles à la pelle devant une agence immobilière dans le district de Pǔtuó Qū. La honte infinie d’un homme agressé en pleine rue.

Misérable accueil à Pǔdōng, l’une fois la tête maussade, l’autre fois la tête en colère

Une ballade en vélo au Shìjì Gōngyuán, le ventre à l’air.

Sombre ce monde d’infortune.

Le sentiment d’une occasion ratée, celle d’aimer pour la vie.

Sylvie lín jìng m’offre son passé, son présent, son futur.

Sans fard, sans détour.

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Femme de Shanghai

Des mots ciselés, sans mensonge, venant naturellement.

Une femme profonde et sensible, nullement tiède dans ses sentiments, gardant la mémoire de chaque instant, portant la réflexion au loin.

Sous l’effet d’ondes bienfaisantes, vivant honnêtement.

- Puisque aujourd’hui le destin m’a permis de vous rencontrer, demandai-je alors, dites moi seulement ce que je dois faire pour me faire aimer par Shànghǎi ?

- Ne rien dire qui n’interrompe sa course vers des lendemains heureux !

Elle me tend la main, s’empare chaudement de la mienne et soupire.

- Je vais maintenant regagner mon bureau, le siège d’Air France à Shanghai.

L’âme de Shànghǎi est le meilleur cadeau que Sylvie lín jìng m’ait jamais offert, une part de sa lumière.

Là, dans l’ombre, j’aimerai toujours Shànghǎi, le cœur heureux d’une si belle rencontre, ce bonheur.

___________________________________________________________________________

 

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Femme de Shanghai

Avoir été l’amant d’une Shanghaienne

Ils s’appellent Paolo, Jay, Jeoren, Bunong et René.

A eux seuls, ils jonglent avec cinq nationalités.

Cinq cœurs d’homme âpres au combat.

Au hasard de leur destin, ils ont rencontré Sylvie Lin Jing,

Leur chinoise, disent-ils de concert.

Un ange passant par là, douce lumière, ce temps heureux.

Sylvie, une belle femme lettrée et élégante.

Elle les a accompagnés chacun dans leur désir de Chine telle une ouverture sur un monde souvent méconnu.

A Londres, à Harrods, sur Brompton Road dans le quartier de Knightsbridge, ils se sont retrouvés.

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Femme de Shanghai

Ce qu’ils disent de leur première rencontre avec Sylvie

- Je l’ai connue en un coup de vent entre deux avions, moi, m’en allant vers Atlanta, raconte Jay. Elle, vers Shanghai. Sur son seul sourire, je l’ai aussitôt aimée. Deux mois après, je rejoignais la Chine, un pays où je ne m’étais jamais rendu auparavant.  J’avais dans ma sacoche une bague de fiançailles achetée chez Tiffany & Co à New-York et déjà dans ma tête l’idée du mariage à Atlantic City.

- Comme je passais devant la Fontaine de Trevi, je l’ai rencontrée, se souvient Paolo. Le regard très inspiré, elle semblait se nourrir d’une imagination invraisemblable. Que regardez vous de si beau ? ai je demandé. Anita Eckberg ! A-t-elle répondu. Je l’ai alors entrainée toute la nuit durant dans les rues de Rome.

- Elle a épousé mon regard lors d’une rencontre chez des amis à Shanghai, précise Jeoren. J’ai tout de suite senti qu’elle était prête à la plus belle aventure de la vie, l’amour.

- Une soirée sans nuage à l’ombre de la montagne Meili culminant à 6000 m d’altitude, nous avions l’œil sur Vénus, dit Bunong. Six heures à l’horloge, l’astre crâne dans le ciel ! Plus loin, Jupiter, l’œil moqueur, balayé de mille couleurs. Dans la ronde, ses filles, Europa et Ganymède. Soudain je m’élance, je m’empare de ses lèvres, doux vent de l’ouest, température clémente.

- Je suis un habitué du Renmin Gongyuan, précise René. Je cherche l’âme sœur, en vain, depuis deux ans. Finalement, j’ai souscris au service d’une sorcière maléfique du nom de Rosa, un modèle de méchanceté et d’aigreur. Pourtant grâce à ses bons soins, je l’ai rencontrée dans un restaurant de Shanxi Lu. Ma belle fée !

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Femme de Shanghai

Puis le voile se fend.

- Complicated and nervous ring a bell, dit Jay. Un mois après mon arrivée à Shanghai, j’ai plié bagage. Je me suis installé à Pékin où j’ai vécu ensuite très heureux.

- Combien de fois depuis le premier jour de notre rencontre, raconte René, ne m’a-t-elle pas signifié qu’elle allait rompre avec moi ? Pourquoi devrais je m’investir dans une femme qui ne sait pas ce qu’elle veut, une femme qui change d’opinion quand bon lui semble ?

- La nuit tombée, sous les étoiles, commente Bu Nong, j’oubliais ses emballements, son caractère abrupt. Vous savez, le vent frais de Lijiang chasse les mauvaises ondes.

- Alors que j’étais tout doux, tout bon, se rappelle Paolo, elle me harcelait au téléphone, m’appelant cents fois dans l’heure. Je n’avais plus que ses criailleries dans ma tête, plus jamais le son du bouvreuil pivoine que j’entends depuis dans mon enfance à l’ombre des Apennins.

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Femme de Shanghai

- Avec elle, poursuit René, j’ai souhaité maintenir une distance, telle une sorte « de service minimum ». Pas de cadeau, peu d’attention, peu de geste. Mieux vaut jauger la pièce avant de confier son âme !

- Si elle est célibataire encore à ton âge ! suppose Jeroen. C’est qu’il y a malaise en la demeure ! Je le lui ai dit. Elle m’a aussitôt giflé.

- A chaque fois que j’arrivais en retard à un rendez vous, poursuit Paolo, c’était un déferlement ! Un jour, sur le chemin de Xītáng (西塘) une petite ville chinoise située au sud de l’embouchure du Yangzi Jiang, elle a fait valser ses mains sur mon visage, me mordant aussi les mains. Je suis arrivé à destination, défiguré, les oreilles décollées.

- A chaque fois que je prenais mon élan, tout plein du désir de l’aimer, ajoute Jeoren, elle me réprimandait. Comment faire alors ?

- Avec elle, à un moment d’intense douceur peut suivre un éclat, une tornade, complète Paolo. C’est comme la mer des Sargasses, l’on vit le bonheur éternel et vient la fin du monde !

La chute

Tous à leurs souvenirs, le visage de ces hommes se noie subitement dans une profonde tristesse.

N’ont-ils pas pris conscience d’avoir manqué le coche ?

N’était-elle pas la femme tant attendue ?

Vilain paradoxe, ils se mentent à eux mêmes.

Ils l’ont bel et bien aimée.

A trop jouer, à ne pas l’accepter tel qu’elle est, ils l’ont épuisée.

Un beau jour, elle a pris la tangente sans laisser de traces.

Plus jamais, elle n’a répondu à leurs courriers, leurs cris de désespoir.

C’est ainsi quelle est faite, la Sylvie !

Femme entière, convaincue de lendemains meilleurs.

Plus jamais une Sheng nu (剩女) mais désormais une femme mariée, s’en allant vers un autre destin.

 

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Shanghai

Son désir, vivre à Shanghai

Le récit de jùn mǎ (François de la Chevalerie)

Sylvie est une femme au caractère bien trempée.

Douce et généreuse, elle s’enflamme parfois brutalement, s’emporte alors dans des cris de colère.

Voilà l’histoire de Hans Eberhard (dur comme un sanglier), originaire d’Ulm dans le Baden-Württemberg, un Allemand passionné de Goethe et de Schiller.

J’avais noué une relation sentimentale avec elle depuis seulement une semaine lorsqu’elle a insisté pour que je l’accompagne visiter un appartement.

- Il est temps de s’établir, nous devons avoir notre nid d’amour, affirmait-elle.

Je m’amusais d’une telle demande que je jugeais exotique.

Sont-ce là les us en Chine ?

Généralement en Allemagne, avant qu’un couple emménage sous un même toit, il faut plusieurs mois d’une relation solide, une année pleine, plutôt deux.

Ce qui n’est pas le cas en Chine.

Aussitôt dans les rets d’une femme, il faut trouver demeure.

Etrange coutume ?

Rite initiatique à l’usage d’occidentaux d’un genre fuyant ?

Peut être ?

Cependant, bon enfant, je me pliais à l’exercice.

Sylvie a fait le choix du quartier de Pǔtuó Qū où les prix sont convenables « pour un homme comme toi un peu pauvre », a-t-elle aimablement précisé.

Il est vrai que ma fiche de paye de salarié d’une multinationale allemande n’a rien d’honorable.

Nullement n’ai-je une Ferrari !

Pauvre et corvéable, donc.

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Femme chinoise

Rendu dans le quartier, nous avons fait la tournée des agences immobilières où des jeunes hommes sérieusement efféminés nous ont accueilli, le regard rieur.

- Je cherche un appartement en location avec cet homme, expliqua-t-elle à ses interlocuteurs en me lançant en même temps un regard hostile comme si je devais me tenir sage et soumis.

Ce jour là, nous avons arpenté beaucoup d’immeubles tous aussi affreux les uns que les autres, des empilades de béton montant au ciel.

Des appartements mal agencés.

Des décorations au goût inexistant.

Chaque fois, elle vantait l’environnement proche.

- Nous ne sommes pas loin d’un parc, nous pourrons danser le soir venu.

Ou d’un restaurant.

- Nous pourrons nous y rendre matin et soir tel un vieux couple.

- Ne sens tu pas le vent doux qui baigne cet appartement ? interroge-t-elle.

Un vent chargé de monoxyde de carbone, de dioxyde de soufre, de particules fines, marmonnais-je dans ma barbe.

- Que dis tu ?

Peu à peu, des questions chevauchaient mon esprit.

Pourquoi devrais je partager un appartement avec une femme dont je connais seulement le nom et quelques bribes ?

Pourquoi devrais je abaisser les critères tels que je les pratiquerais en Allemagne ?

Ne devrais-je pas attendre un an avant de me décider ?

Deux pour m’en assurer ?

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Femme de Shanghai

De surcroit, pourquoi devrais je vivre dans un appartement lugubre avec vue plongeante sur une autoroute au milieu de l’effroyable enfer urbain de Shanghai ?

Pourquoi devrais-je me gaver d’un air pollué qui me rendra au mieux asthmatique, au pire le poumon gorgé de métastase ?

Est ce cela le but de ma venue en Chine que de m’étourdir ainsi ?

Au fur et a mesure, ma réticence augmentait, visible à l’œil nu.

Je cachais mal mon embarras, le visage crispé.

- J’en ai marre de toi ! lâche-t-elle, lisant parfaitement dans mes pensées

Je ne réagissais pas, faisant plutôt apparaître un soudain et opportuniste intérêt pour un appartement comblé par des toilettes à la turc.

Devrais je deux fois par jour me mettre à quatre pattes pour lâcher quelque effluves ?

Je grimace plus encore.

- Tu es un imbécile ! s’exclame-t-elle.

Je réactivais aussitôt un semblant de curiosité pour une chambre sans fenêtre.

Dans mon for intérieur, je m’interrogeais.

Pourquoi devrais je être l’idiot utile d’une chinoise en quête de mari ?

Question philosophique à laquelle je n’apportais pas de réponse.

Au dixième appartement visité, alors que je lui déniais les qualités requises pour y aménager sine die, elle a plissé les yeux, bombant le torse.

- J’en ai marre de toi !

Sur mon visage un sourire nerveux suintant l’ennui.

J’ai alors reçu une premier gifle.

Une seconde, plus lourde.

Une troisième égratignant le nez.

Le vendeur de l’Agence a aussitôt compris que nous ne ferions pas affaire.

Il nous a reconduit au bas de l’immeuble.

Là, je recevais la tarte de ma vie, une avalanche de gifles.

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Femme de Shanghai

Des gifles radicales, crevant mes veines.

Le tout se mêlant à une pluie d’insultes.

Autour de nous, bientôt un attroupement

Des regards surpris.

- Pourquoi ce lǎowài chahute-t-il une des nôtres ?

J’ai alors pris la tangente, bientôt m’éloignant

Bientôt courant.

Courant toujours plus vite.

Direction l’aéroport de Pudong.

Le premier vol à destination de Frankfort.

Retour a mon doux pays

Vers des femmes de bon aloi.

Calmes et sages,

Sérieuses.

Le temps d’aimer, sans hâte, sans pression

L’oreille à l’écoute d’Erlkönig, le merveilleux poème de Goethe sur la superbe mélodie de Schubert.

Relisant le poème Nachgedanken d’Heinrich Heine, ses vers sanglés dans l’espoir.

Denk ich an Deutschland in der Nacht,

dann bin ich um den Schlaf gebracht…

Les vers encore enchâssés dans le poème de Vorfrühling de Hugo von Hofmannsthal.
Es läuft der Frühlingswind
durch kahle Alleen
seltsame Dinge sind
in seinem Wehen.

L’Allemagne !

 

 

 

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Les actrices chinoises du moment

Posté par ITgium le 29 décembre 2012

Les actrices chinoises du moment dans Les actrices chinoises, entre violence et poésie art_paintings_of_sweet_girls_bi719-205x300

Les acrices chnoises

Les Récits de jùn mǎ

de François de la Chevalerie, juillet 2011

Among others, Chinese actresses

They have almost the same age

One leads the other one of two years, both meteors coming from a distant point in the sky in a colorful, lightning-fast game.

Nowadays, their portraits are presented on hand-decorated pages.

Already playing major roles, they become impatient with a sense of hope for a brighter tomorrow.

They are women at the maximum of their strength, of their beauty but in the same way fragile seeking their way.

Through all the ups and downs of life, may their heart blossom with love and compassion.

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Pan Hong

Pan Hong (1954)

Toute la force de cette femme repose sur un effroyable souvenir qui la tient jusqu’à ce jour.

Le suicide de son père, honni, écrasé, laminé par de lamentables gardes rouge durant la révolution culturelle.

Du coup, chez elle, l’essentiel, c’est de vivre par dessus tout, droit dans ses bottes.

Merveilleuse actrice, je l’ai rencontrée plusieurs fois en sa qualité de vice présidente de l’association du Cinéma Chinois.

Chaque fois, elle ouvre le bal sur ce bon mot :

« Tant qu’il y a de vie, il y a de l’espoir (Dum vita est, spes est). »

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Gong Li

Gong Li 巩俐 (1965)

Sa renommée est un sacré piège car on la figure distante, accompagnée d’une ruée d’agents, de la morgue au visage, trainant autoritairement sa gracieuse silhouette dans les Palais Romains.

Nullement, Gong Li est une femme qui adore la simplicité et l’inattendu.

La voilà en scooter à Paris arrimée à un inconnu, un sans grade, rencontré au hasard d’une marche sur la grande muraille, cette fois pris au piège d’un délicieux rêve, l’amour.

Quelle merveilleuse aventure que celle de rompre les amarres et de regarder sur la butte Montmartre le lever du Soleil cette fois bien et tendrement accompagné !

 

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Zhang Ziyi

Zhāng Zǐ章子怡 (1979)

Malgré sa renommée sulfureuse, c’est une femme ravissante.

Trop sur les devants de la scène, elle est honnie par une partie de la Chine.

A son encontre mille soupçons.

Comme elle me l’a déclaré, d’une voix bien chaloupée : “Je suis phénoménalement ambitieuse”.

Comment pourrait on lui reprocher de vouloir porter si haut, si loin, son si beau visage ?

A mon avis, elle sera pleinement heureuse lorsqu’elle donnera à sa vie un élan romantique.

Un français aimable et élégant, fin connaisseur des usages et des Lettres chinoises, pourrait volontiers y répondre et répandre chez elle l’idée du bonheur.

Avec en partage ce slogan : Omnia vincit amor

(L’amour triomphe de tout).

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Maggie Cheung

Maggie Cheung Man-yuk 張曼玉 (1964)

Miss Hongkong en 1983, tout le monde déjà chérissait son regard, la beauté de ses traits, cette douce légèreté.

Voilà qu’elle accomplit son destin dans l’un des plus beaux film chinois, Huāyàng niánhuá (in the mood for love) incarnant Madame Chan, tellement esseulée qu’elle s’éprend d’un autre solitaire.

Nait alors l’un des plus beaux couples du cinéma.

Silence, nous devons faire silence devant tant de sincérité, de discrétion.

 

 

 

Michele Yeoh

Michelle Yeoh Choo-Kheng 杨紫琼 (1963)

Malaisienne, Michelle Yeoh est une chinoise de l’extérieur, libre dans sa tête, dans ses opinions.

En raison d’un accident vertébral, frustrée de ne pas pouvoir entamer une carrière de ballerine, Michèle supplante toutes ses pairs en devenant Miss Malaisie en 1983.

Sa beauté fait mouche auprès d’un millionnaire hongkongais avec lequel elle se marie et qui la mènera au premier rang du box office chinois.

Sportive, elle assure elle même des scènes d’acrobatie, des sauts périlleux dans l’inconnu, parfois vers l’amour.

Elle interprète la moins connue des sœurs Soong, Ai-ling Madame Kung, plus riche que les deux autres réunis, en posant un regard circonspect sur une chine par trop troublée.

A 50 ans elle devient la Lady, Aung San Suu Kyi.

Corps frêle, elle bataille contre les généraux, vouant à la vie un amour par dessus tout.

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Fan Bingbing 范冰冰 (1981)

Fraiche et généreuse, telle est Fan Bingbing alias Jin Suo, allant et venant élégamment, dans le film Taiwanais Princess Pearl (1997).

Certains se demandaient alors comment cette toute jeune femme, âgée seulement de 17 ans, se muerait dans le monde âpre et violent du cinéma.

L’ayant approché à cette époque, je l’interroge sur ses rêves.

Elle en rit, se laissant aller à une réponse audacieuse.

- Comme le temps venant mais toujours au delà de mes espérances.

Voilà qu’elle devient dans la décennie suivante l’égérie de marques commerciales de renommée, au million de yuan la prestation.

Elle crée en 2007 son propre studio, le Fan Bingbing Studio (范冰冰 工作室 , Pinyin : fàn bīng bīng gōngzuòshì) et multiplie les productions.

Je la vois encore dans les films Shaolin et Buddha Mountain.

Au delà de mes espérances, disait elle.

Je la retrouve alors autour d’un dangereux élixir, un mélange hasardeux de vodka et de tequila.

Alors que je souhaite la questionner sur l’air du temps comme du plaisir de vivre, elle m’interrompt.

- Je n’ai toujours pas atteint mes espérances.

- Fan Ye (son surnom), lui dis-je, on vous accable de nombreux talents mais celui qui l’emporte, c’est votre incroyable détermination.

- Bravo, Madame ! conclus-je en Français.

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Zhou Xun 周迅 1974

J’ai adoré, mille fois adoré, le film Dai Sijie 巴尔扎克与小裁缝 Balzac et la Petite Tailleuse Chinoise.

Pourtant, je ne comprenais rien au dialecte abscons que l’on parle dans le Sichuan.

Cependant, je m’accrochais à la parfaite diction de Zhou Xun.

Je l’ai aussitôt aimée comme on aime le soleil, la vie.

Tel un pèlerin, sur son chemin de grâce, je suis alors allé à sa rencontre

Elle venait de terminer lǐ mǐ de cāi xiǎng, The Equation of Love and Death (李米的猜想).

- Vous semblez venir tout droit d’un rêve !

D’une main fragile, elle a dessiné un cercle.

Apres l’avoir traversé en son milieu, sa main s’est dirigée vers le ciel.

Elle m’a alors dit d’une voix douce légèrement chahutée par l’émotion.

- Vous voyez d’où je viens, vous voyez où je vais !

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Jingchu

Zhang Jingchu (張靜初) 1980

Pourquoi diable a-t-elle changé de prénom ?

- Jing, ceint en or, n’est ce pas le plus merveilleux des prénoms ? interroge-je.

- Jingchu, c’est le mien dorénavant, ceint en or, en argent, en bronze.

Diplômée de la fabuleuse Central Academy of Drama de Beijing, (Zhōngyāng Xìjù Xuéyuàn), Jingchu enchaine les rôles.

Inquiète, l’âme en peine, luttant contre des hommes, des lâches.

Belle toujours.

Bientôt elle est portée aux nu par Time magazine, belle Asia’s Heroes de notre temps.

Je l’interroge encore :

- Est ce de trop tout cela lorsqu’on se meut encore dans la jeunesse ?

Se dresse un sourire sur son visage.

- Je me souviens de mon premier cours de diction, me dit-elle. Ces mots…

Je reconnais la trace de mes premiers feux

(Agnosco veteris vestigia flammæ, Virgile, l’Énéide)

De mes feux mal éteints j’ai reconnu la trace

(Racine, Andromaque)

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Shu Qi

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Pour accéder à la notoriété, un choix douloureux s’impose à toute jeune ambitieuse, originaire de Taiwan, sans nom, sans relation.

Quelque temps durant, il faut prêter son corps, se mettre dans l’ambiance.

Aussitôt dans les rangs, Shu Qi fait merveille dans « Love is not a Game, But a Joke ».

Plus tard, je la retrouve dans « Millennium Mambo » et « Three Time »s où elle excelle.

Un dimanche matin, je la rejoins sur l’Avenue of Stars (星光大道) dans le quartier de Tsim Sha Tsui à Hong Kong.

Sortant d’un festival de cinéma dédié aux stars hollywoodiens des années trente, avant que je ne l’interroge, elle s’exclame :

- Made it, Ma ! Top of the world !

Je suis laissé sans réponse, médusé.

- James Cagney, White Heat !

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Gāo Yuányuán

Gāo Yuányuán 高圆圆 1979

Autodidacte, Gao fait ses premiers pas dans une comédie de pâle facture, Spicy Love Soup. Normalement, elle aurait du disparaître derrière la rampe comme chaque année dix mille actrices de peu de talent.

C’était sans compter avec son imparable fraicheur, une nature douce,  loin du jeu par trop calculé des starlettes hongkongaises.

En 2002, elle s’emploie merveilleusement bien dans le rôle de Zhou Zhiruo pour la série télévisée The Heaven Sword and Dragon Saber.

En 2005, elle étonne dans le film de Wang Xiaoshuai, Shanghai Dreams qui remporte le Prix de Jury. Elle se fait encore applaudir avec Jackie Chan dans le film Rob-B-Hood

Vient alors la grâce, elle joue Mlle Jiang dans le film City of Life and Death (南京!南京!, Nanjing, Nanjing) qui raconte l’histoire des troupes japonaises se livrant à un terrible massacre à l’encontre des civils chinois.

Portée désormais vers la gloire, la belle Gao !

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Tale, “Never lie to a Chinese woman !”

Posté par ITgium le 23 décembre 2012

Tale, “Never lie to a Chinese woman !” dans A chinese woman tale, “Never lie to a Chinese woman !” mensonge-blog-charlie-abdou-tunisie-culture-300x291

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De François de la Chevalerie

Haakon Kristiansen is a Norwegian former professional bodybuilder.

He landed in Shanghai for the Expo 2010 Shanghai China.

The main purpose of his visiting trip was to start a relation with a Chinese woman.

At this stage, he had not a clear picture of his future.

He wanted to go forward in life, that’s all !

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Thanks to a friend, a meeting shall be arranged promptly in a fine high-end restaurant with a hardened single Lady, Sylvie Lin Jing, 34.

The first time, he met her, Haakon was gentle, charming, generous, active, strong-willed, realist and with a somewhat Nordic style sense of humor.

He had a fondness for poetry.

At times he quoted verses from the so great Henrik Johan Ibsen.

The Wild Duck (1884) is by many considered his finest work. It tells the story of Gregers Werle, a young man who insists on pursuing the absolute truth, the « Summons of the Ideal ».

Listening to him brought tears to the Sylvie eyes

This very day, she promised herself that she would do everything possible to marry him, the sooner the better.

Haakon had, she thought, the best credentials to provide her an endless love.

But, before there is a question that should be asked to him, just a formality !

- Are you married ? She asked.

- No ! he replied with no hésitation.

Sylvie was almost jumping for joy.

belles-8-176x300 dans A chinese woman tale, “Never lie to a Chinese woman !”The second meeting took place in a gourmet restaurant.

By then, Sylvie was extremely happy.

She wore her best dress and a very beautiful necklace

Because of to their emerging love romance, it is time, she thought, to set the long-awaited date of their marriage, the dream of her life.

She clasped him tightly in her arms and said joyfully :

- During the fall time in the Jiuzhaigou Valley, the Valley of Nine Villages, the beautiful colors of the trees will give us faith and a strong belief for the future. We will have our wedding ceremony in the Zharu Buddhist monastery. And then, we will dominate the world from the Huánglóng scenic place.

- There is a problem, I got two kids and I have not finished yet !

- What do you mean ?

- It is a question of time, I mean, of months. I am confident that the court will issue the decree of divorce in summer.

- So you are married ?

Suddenly he saw that tears were flowing down her cheeks.

She was shaking and gasping for breath and beginning to suffocate painfully.

She wept hot tears endlessly.

The compassion of Haakon for the weeping of Sylvie was intense but the game was over.

At the end, she was made straight and said.

- Forget it !

She left instantly like a war machine.

He never saw her again.

 

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Tale, Why Chinese girls got crazy with marriage ?

Posté par ITgium le 22 décembre 2012

Tale, Why Chinese girls got crazy with marriage ? dans A chinese woman tale, Why are Chinese girls mad with marriage ? jing-apeuree1-300x168

Sylvie

De François de la Chevalerie

Many Chinese women are in fear to remain alone at the age of thirty.

When Theodolus, an attractive Greek guy from Thessalonica, met Sylvie, within a few weeks the subject of ‘the future’ was broached by her, including a fatal question about marriage.

How the hell do Theodolus find an easy-going Chinese girl who isn’t gonna stress about marriage ?

It seems an impossible task.

Here, the tale.

———————————–

Hundred times, she has alerted me about her age.

The morning jingle

Soon the night, all nights

on the verge of despair.

Her age seems an insurmountable barrier.

At 29, always alone, she snifs a life failure in the middle of nowhere.

She fears the eye catcher, some putting them down about her age, her celibacy.

Already, she suffocates, trembling, difficulty in breathing.

She asks me to marry her immediately, this very day

As fleeing from a rain of bullets, in an outburst, she says abruptly : – We will do it perfectly !

Slip a smile on his face.

Mouth half open, she continues her heavely offensive.

She races towards me, kissing my neck, my cheeks and my forehead, like an experienced porn star.

Another kiss on my lips, sailing over my tongue

She whispers, a carnal I love you.

She rubs my belly, going merrily on my chest.

Follows an another I love you, this one more sober.

A little weird, too abrupt.

Another one, colder, too fast.

Another remote.

Another, thrown in a hurry.

Another indistinguishable.

The last one, dilapidated.

I, she said in a whisper, holding her breath.

A tear slides down her face.

She cries, head down.

Then she looks at me as she has never done so.

An uncompromising looking.

Surprisingly, I smile.

Then she nods her head slightly, the bust stiff, with a snap of his fingers.

- Okay ! She said.

Instantly, she flew directly to the door, without looking back.

Another man was already in her head.

I never saw her again.

 

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Tale, Violence against men, the Stockholm Syndrome

Posté par ITgium le 21 décembre 2012

Tale, Violence against men, the Stockholm Syndrome dans A chinese woman tale, Violence against men, the Stockholm syndrome malevio-1-193x300

Violence

De François de la Chevalerie

Once, the well known psychiatrist Anxmandae de Leira, said :

- Gender-based violence both violates men’s human rights and is a serious obstacle to the achievement of freedom, development and peace.

When Ignatius, a Spanish man from a Granada noble family, met her in Shanghai in 2010 for the first time, he was in his early fifties.

He was looking for a romantic, caring, tender, faithful woman with whom he can enjoy life !

From the very first start, he admitted that Sylvie was nervous.

A personality trait that he would consider. But he didn’t.

A week after from the beginning of their relation, while he was talking calmly to her, she said abruptly : “Shut up !”

By then, Ignatius figured that he has to improve himself.

He happened to speak as gently as possible, becoming more tolerant.

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Violence

One month later, being in downtown Shanghai, just when they may be headed to a resort for the weekend, Sylvie asked him to buy some sandwiches for the trip.

She has something to do at her office, so Ignatius proposes to carry out.

After wandering in the Nanjing Lu, he found a sandwich bar.

He bought two impressive sandwiches, each half meter long with a remarkable thickness full of ham, salami and vegetables.

It was the very first time in his life that he would eat such huge piece of food.

Ignatius guessed he was pretty proud of himself.

What a beautiful testimony of Love !

He felt that he has done his duty.

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violence

When he arrived at her office, Sylvie looked at him with dismay, hot-temper, hatred.

Then she raced towards him.

She took the food. Thereby she threw them all in his head with chilling violence.

The sauce splashes on his cheeks, the ground strewn with vegetables, the walls covered with salami.

Then, she screamed in anger hitting him several times his face, crushing also his fingers.

At that time, she looks somewhat all wrecked.

Ignatius was standing there, the mouth open, with no reaction.

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Then Sylvie left the room to return there after ten minutes.

Meanwhile, he remained completely paralyzed with fear, groggy and shocked.

What happened after is almost incomprehensible !

When she returned, Ignatius took Sylvie warmly in his arms and he kissed her with joy.

It was probably the best kiss they ever shared.

After depositing another kiss on her forehead, Ignatius concluded :

- I love everything about you, as your beauty as your character.

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Stockholm Syndrome

The Stockholm syndrome, or capture-bonding, is a psychological phenomenon in which hostages express empathy, sympathy and have positive feelings towards their captors, sometimes to the point of defending them.

These feelings are generally considered irrational in light of the danger or risk endured by the victims, who essentially mistake a lack of abuse from their captors for an act of kindness.

Stockholm syndrome can be seen as a form of traumatic bonding, which does not necessarily require a hostage scenario, but which describes « strong emotional ties that develop between two persons where one person intermittently harasses, beats, threatens, abuses, or intimidates the other. »

One commonly used hypothesis to explain the effect of Stockholm Syndrome is based on Freudian theory.

It suggests that the bonding is the individual’s response to trauma in becoming a victim. Identifying with the aggressor is one way that the ego defends itself.

When a victim believes the same values as the aggressor, they no longer become a threat.

Battered-person syndrome is an example of activating the capture-bonding psychological mechanism, as are military basic training and fraternity bonding by hazing.

 

 

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Tale, « His weapon is a pen »

Posté par ITgium le 20 décembre 2012

Tale, De François de la Chevalerie

Once upon a time, a mature woman from Chengdu with a long-term experience in Renmin Gongyuan sunday blind date meetings asked my friend Jeoren Van Groen[1], an aristocratic robust Dutch guy, to meet what she pictured as a Shanghai providential Lady.

At that time, she provided a detailed description of Sylvie Lin Jing, born the year of the death of a notorious womanizer whose unceasing yearnings for the power has undermined his country.

Through a fancy advertising, she portrayed her :

- She is a very elegant and charming woman fond of reading and art, sometimes naïve, sometimes mentally sophisticated, sometimes fragile, sometimes stubborn, but always brave and sincere in looking for her soul mate.

So my friend was excited. Then he agreed immediately for the meeting.

The blind date took place in an elegant and refined restaurant in Shanxi Lu, downtown Shanghai.

Lots of shivers during two hours talk.

A dialogue followed between the life and the future, that touched them deeply inside.

The day after, Jeoren sent to me this message.

- I have had the wonderful fortune of meeting a most remarkable woman, who was strong yet frail, courageous yet afraid, prophetic and visionary. She is a mature woman at the height of her sensuality.

- Great, I said, did you get the job ?

Jeoren didn’t answer.

- Something wrong ?

- First, I have to write a thousand of romantic’s letters. She must do the same ! Eye for an eye, tooth for a tooth ! If not… no way !

A week later, the blind date Lady sent to him a disturbing message.

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Sylvie

- Sylvie just called me and cried so sadly.  She said you wanna stop without giving any reason. 

What happened ?

Is there some misunderstanding ?

Is it really over ?

I know it’s none of my business to get involved in the private affairs of you two, but I do feel responsible for what happened to both of you.

I told you Sylvie was fragile, she will blame herself and lose confidence to herself for a quiet long time if you end it this way, abruptly and unexpectedly.

She kept asking me what she did wrong to deserve such a broke-up.

How can I console her ?

Do you mind telling me why? Is there anything I can do to make up?

I’m sorry if it’s a mistake to let you know each other and bring hurt to each other already. Sincerely.

When I heard the news, I was not surprise.

Jeoren was clear on his strategy.

Because she hasn’t reply to his letters, he abandoned.

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Sylvie

He was crying heavily through a moved voice. He was quite unable to speak. Finally, he said tearfully and with a lump in his throat.

- She broke !

- I didn’t know that you were always connected with her, I told him.

- I have sent her one thousand letters expressing all my love but she never replied. Not a word. Not a whisper.

Because Jeoren didn’t give me any clear explanation, I called the blind date women. She was furious and irritated.

- He can say thousand times of « I love » to Sylvie, which means nothing to her when what he did has pointed to a contrary conclusion.

People eventually find out the truth by what you do instead of what you say. 

His weapon is his pen which is capable to make a woman fall in love with him on paper, while, his weakness is he have nothing but a pen, with no idea how to love a person of flesh and blood in real life by at least being able to fulfill things like listening, caring, being reliable, trustable, and not lying all the time…

Yes, his words can be eternal on the paper, but not sustainable in this bloody down to earth world.

- He just disappeared from my world, said Sylvie with her usual radiant, half-shy smile, summing up the situation.

Eye for an eye, tooth for a tooth !

That’s the game !

 


[1] Translated in English : an experienced and young person

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Lettre aux femmes chinoises

Posté par ITgium le 18 décembre 2012

Lettre aux femmes chinoises dans Lettre aux femmes chinoises art_paintings_of_sweet_girls_b850-300x300

Femme chinoise

Les récits de jùn mǎ

Je vis en Chine depuis plusieurs années, très, trop occupé.

J’éprouve une vraie passion pour ce pays.

Nullement feinte, je m’attache à le comprendre, l’examinant de près, dans le détail.

Celle-ci n’est pas indifférente à l’admiration que je ressens pour les femmes chinoises, d’une à l’autre, prises collectivement.

Avec beaucoup j’entretiens une relation d’amitié, toujours fraternelle.

Depuis Nanjing jusqu’à Shenzhen en passant par Guangzhou, elles illuminent mes journées.

Dans ma ville d’adoption, le cœur des Tianjinoises vaut mieux que tout l’or du monde.

A Qingyuan, dans la province du Guangdong, elles ont le regard discret, lâchant des sourires en biais.

A Shenzhen, elles s’offrent une belle assurance, l’esprit souvent entrepreneurial.

A Shanghai, elles bataillent âprement leurs hommes, la silhouette gracieuse.

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Femme chinoise

Dans le sillage de Deng Yingchao et de Rosamond Soong Ch’ing-ling, toutes ensemble, elles portent une part de vérité du grand peuple de Chine.

Toutes unies, elles dessinent l’incroyable destin que la Chine se forge sous nos yeux.

Toutes solidaires, elles lui donnent son mouvement, sa puissance.

Demain sa liberté, un nouveau visage.

Parfois, la nuit tombée, je m’installe sur un banc public, je les observe alors.

Je guette le moindre geste, des sourires, leurs voix.

Je m’abreuve de leurs conversations, de bons mots, des histoires sentimentales, une envie de vivre, une part de rêve.

Je leur dois mon bonheur.

Je vous remercie, mes belles.

Merci du fond du cœur.

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