Présence Juive Tianjin
Les articles de jùn mǎ 俊 马 alias François de la Chevalerie sur cette page :
A Joëlle Rabner et Hannah Landau
(1) Histoire sommaire des juifs de Tianjin ?
(2) Une communauté soudée
(3) Loin des troubles, un monde paisible
(4) Apport des juifs à Tianjin
(5) Témoignage de Renée Fuks, ressortissante Belge
(6) Le Président Liú Shàoqí était-il juif ?
(1) Histoire sommaire des juifs de Tianjin
Installation
Pourchassés par les pogroms, dès la fin du XIXème siècle, des marchands et des ouvriers d’origine juive (yóu tài rén), principalement originaires de Pologne, entreprirent alors le long chemin depuis les plaines de l’Europe Centrale jusqu’en Mandchourie.
La plupart firent souche à Harbin.
D’autres prolongèrent vers les villes côtières. Certains s’installèrent à Tianjin constituant, dès la fin du XIXème siècle, le premier embryon de communauté juive de la ville, alors dénommée Tienstin.
A cette immigration, s’ajoutèrent dans les années 20, quelques dizaines de bolchéviques lesquels emmenés dans les bagages de Maksim Litvinov, Commissaire aux Affaires Etrangères de l’URSS, remplissaient alors le rôle de coopérants politiques ou, mieux nommés, de camarades du peuple frère.
Si la plupart d’entre eux étaient juifs aucun n’en faisait état. Seul leur nom suggère cette appartenance.
Certains membres de la communauté juive de Chine étaient également issus du Bund, mouvement socialiste juif créé à la fin du XIX siècle dans l’Empire de Russie.
A Tianjin, d’après les archives historiques de l’Université de Nankai, l’on perçoit une vague attention de créer un bureau local du Bund. L’initiative restera lettre morte.
Il semble bien que l’ardeur révolutionnaire s’affaiblisse à mille encablures des plaines de l’Europe centrale.
A ces mouvements, vinrent s’adjoindre une poignée juifs installés autoritairement dans le Birobidjan, un Etat supposé juif aux confins de la Sibérie, surtout une création artificielle de Staline.
En 1928, date de l’apogée de Tienstin, la communauté juive comptait près de 4000 membres avec une activité sociale très diversifiée s’appuyant sur de nombreux clubs d’animation dont le fameux “kunst” club créé cette même année.
En 1929, prend naissance l’Orchestra of Noise, longtemps célébré comme la meilleure formation musicale de la ville. La pratique du sport est aussi particulièrement poursuivie. Mention doit être également faite aussi du Jewish hospital.
(2) Une communauté soudée
Contrairement à Shanghai dominée par de puissantes familles sépharade issues de l’Inde et l’Irak, la communauté juive de Tianjin est exclusivement d’origine Ashkénaze et de langue Yiddish.
Dans cette ville, tout oppose en apparence les coopérants communistes aux réfugiés.
Au son du Kominterm, les premiers en appellent à l’internationale socialiste, s’entêtent dans des débats sans fin sur la production et le capital leur présence.
De leur côté, les seconds souhaitent une vie meilleure à l’abri des violences qui sévissent en Europe Centrale.
Dans la minute d’une réunion de l’Association d’entraide juive de Nankai, l’on retrouve les termes d’un débat à l’allure plutôt surréaliste. « Il faut lever les masses chinoises, déclare un certain Igor Zelman, combattre partout l’hydre féodal ! »
Peut-être songe-t-il aux Seigneurs de Guerre Chinois ?
Il est aussitôt contredit par Daniel Lieberman, un actif commerçant de la ville, qui l’invite à ouvrir une échoppe de fourrures. Les deux hommes s’empoignent alors amicalement pour conclure à une évidence. Vivant en Chine, ils admettent qu’ils ont peu de prise sur l’engagement militant des chinois.
Avec les années, les mariages aidant, les Bolchéviques rentreront dans le rang. Dans les archives de l’université de Nankai, parmi les délibérations d’associations sportives de la communauté, on s’amuse à lire qu’un certain de Nathan Bervith, ardent communiste et dépositaire de l’antenne du Bund à Kazan (Ukraine) s’est entiché de Hannah Zilberg, fille d’un horloger, originaire de Bialystock.
« C’est un mariage hors normes, dit le commentaire. Pourvu qu’il (Nathan Bervith) s’implique davantage dans le maintien de sa maison que dans un interminable engagement de la pensée ! »
Toutefois, parmi les communistes d’origine, nombre d’entre eux resteront fidèles à leur idéal.
Certains apporteront un indéniable concours au mouvement communiste chinois.[1] Sòng Qìnglíng, Madame Sun Yat-sen, deuxième épouse du « Père de la Chine moderne » leur en sera toujours gré comme elle rapporta à plusieurs reprises à Israel Ipstein.
DEUX FAMILLES
A Tientsin, à l’égal des Sassoon à Shanghai, deux familles, les Bernstein et Zondovitch se distinguent particulièrement.
Fortes de leurs activités florissantes et diversifiées, elles jouent un peu le rôle de juge de paix de la communauté, notamment, en organisant maintes manifestations.
(3) Loin des troubles, un monde paisible
Durant la période sombre qui s’abat en Europe, la communauté juive de Tienstin vit des heures paisibles.
« Alors que nos frères vivaient le martyr, à Tianjin, nous ne souffrions d’aucune turbulence » souligne Harry Rozents, originaire de Pologne. « Certes nous avions des échos de ce qui se passait sur la Vistule mais comme ici nul ne nous molestait, nous n’y pensions pas trop. ».
« A l’époque, ajoute-t-il, les chinois n’avaient absolument aucune perception particulière à l’égard des juifs. Nous étions indistinctement des wài guó rén (étrangers) comme l’étaient aussi les allemands résidants à Tianjin ».
Malgré l’invasion Japonaise en 1937, la communauté s’y maintient pour l’essentiel. Aucun incident n’étant alors rapporté.
D’ailleurs, en 1938, la synagogue de Nanjing Lu est inaugurée en grandes pompes. « Chinois et juifs étaient de la fête » se souvient Harry Rozents.
Toutefois, plus que la place des traditions religieuses, c’est la culture Yiddish qui constitue le ciment de la communauté.
Avec l’avènement de la République Populaire en 1949, la plupart de ses membres émigrent en Australie ou aux Etats Unis.
Aujourd’hui, la communauté juive de Tianjin compte une centaine de personnes éclatées en diverses nationalités et dont l’extrême majorité n’ont pas de lien avec ce passé.
(4) APPORT DES JUIFS A LA VILLE DE TIANJIN
A Tienstin, l’apport de la communauté juive dans l’aménagement de la ville est considérable.
Pas moins d’un millier d’immeubles, construits entre 1860 et 1937, illustrent peu ou prou tous les styles d’architecture de l’Europe.
Cet incroyable patchwork rappelle le goût à l’universalité telle que l’envisage une certaine identité juive.
Au nombre des bâtiments, la synagogue de Tianjin (laquelle se trouve à un embranchement de Nanjing Lu) présente une façade extérieure post moderne, une audace pour l’époque. Après les années cinquante, le bâtiment a longtemps abrité un restaurant. Désormais restaurée, une association américaine entend lui restituer sa destination originale.
François de la Chevalerie
Octobre 2009
Sources : Archives de l’Université de Nankai
(5) Témoignage de Renée Fuks, Ressortissante Belge
dont la famille a longtemps résidé à Tientsin, Renée Fuks rend compte de cette époque.
Née dans cette ville en avril 1937, j’y ai vécu jusqu’en janvier 1947, date du début de notre voyage de « retour » (pour mes parents) en Belgique. Le 6 janvier 1947, j’ai dit adieu à mon grand-père paternel sur le quai de la gare de Tientsin.
D’origine juive polonaise, Hersh (ou Garry) Fuchs s’était établi très jeune en Manchourie, puis en Chine. Il avait épousé, à Shanghai, une russe-juive rescapée du pogrom d’Odessa. Ils ont eu 5 enfants, mon père, étant le premier de leurs fils.
C’est en venant faire des études d’ingénieur en Belgique, que mon père avait rencontré et épousé ma mère, une liégeoise, de famille belge et catholique. C’est de ce mariage, oh combien mixte, que je suis née. Maintenant, à l’approche de mes 70 ans, je cherche à préciser et illustrer, si possible, mes nombreux souvenirs d’enfant.
Mes parents et moi-même, puis ma première sœur, née, elle, en 1944, habitions un immeuble moderne des années ’30, dans l’ancienne concession française, rue St Joseph, ou I Pin Da Lou (si je ne me trompe).
L’immeuble était précédé d’un jardin avec allées carrossables et flanqué, sur le côté d’une construction antérieure, en style mélangé de médiéval et de Tudor, qui était l’habitation du propriétaire, un français, Mr Loup.
Nous allions à la messe, ma mère et moi, à l’église St Joseph, tout au bout de la rue, près du fleuve. A l’âge de 5 ans, en septembre 1943, je suis allée à l’école « Municipale Française » (dirigée par un français d’origine corse, je crois, Mr Tomasini)
Mon grand-père avait une belle maison, qu’il avait fait bâtir en 1935, Taku Road, je crois. Blanche, à double perrons d’entrée, moderne, toit plat, entourée de jardins : je me demande ce que cette maison est devenue ? Il avait ses bureaux d’import-export non loin de là, mais plus près du parc anglais (Victoria Park ?) que nous traversions pour retourner chez nous.
Il avait aussi une usine de petits moteurs et de frigos, à la marque « Polar », mais je ne suis plus sûre de l’endroit où elle était, plutôt du côté de l’ancienne concession allemande, je pense.
Mon grand-père est mort à Tientsin en 1951 et enterré au cimetière juif de la ville. J’ai bien connu aussi la synagogue de Tientsin, pour y avoir accompagné ma famille paternelle à des fêtes et mariages. Je crois savoir que la synagogue a été restaurée, mais qu’il n’y aurait plus de cimetières dans les grandes villes chinoises.
Par exemple, nous avions de grands amis français, les de Précourt, de la Banque de France, je crois, ou encore, les Benoît, d’origine bretonne, Monsieur Benoît dirigeait le corps des pompiers de Tientsin jusqu’en 1945…la Banque et les pompiers occupaient d’imposants bâtiments le long de la rue principale.
(6) Le Président Liú Shàoqí était-il juif ?
De François de la Chevalerie
Enchâssée dans quelques livres, de temps à autres, surgit une curieuse incidente : Liú Shàoqí (1898-1969), Président de la République Chinoise (1959-1969), serait d’origine juive.
Le point de départ de cette interrogation remonte en partie à un ouvrage intitulé “Liú Shàoqí : le moine rouge »[1] écrit en 1961 par un ancien membre du Parti communiste allemand, Hans-Heinrich Wetzel.
Dans ce livre, l’auteur évoque l’ascension de Liú Shàoqí au pouvoir. Au mois d’avril 1959, ce dernier accède à la charge de Président du Parti Communiste Chinois, en remplacement de Mao Zedong. S’attardant sur sa jeunesse, l’ouvrage rapporte un curieux dialogue ayant eu lieu aux alentours de 1910 entre Liú Shàoqí, alors âgé de douze ans et son oncle Liu Tsofang.
Selon ce dernier, sa famille serait originaire de la province du Xinjiang, anciennement nommé le Turkestan oriental. Au début du vingtième siècle, cette province était délaissée, ce qui n’était pas le cas longtemps auparavant.
Deux siècles avant Jésus Christ et ce, jusqu’au XVème siècle, d’incessantes caravanes s’aventureraient sur ce territoire. Depuis le golfe arabique en passant par Samarkand et Boukhara, dans le sens Est Ouest, elles convoyaient des pierres, de la porcelaine, des étoffes de laine, des épices, de l’ivoire. Des armes dans le sens Ouest Est.
Depuis Bagdad ou Meched, les tribus, arabes ou perses, se déplaçaient avec tous leurs attributs : femmes, enfants, esclaves. Dans la mêlée se comptaient quelques juifs, précepteurs ou marchands.
Dans le sillage de ce que l’on nomme historiquement la route de la soie, certains s’établirent en Chine.
C’est ici que le récit de l’oncle prend un aspect inattendu. Selon ce dernier, sa famille ferait partie des « Ye-Se-Lo-Ni », le mot chinois désignant naguère les Israelites. Aujourd’hui, le terme en usage est « yóu tài rén », parfois aussi « yo se lie rén », littéralement les tribus d’Israël.
Apres avoir quitté le Xinjiang, leurs ancêtres vécurent dans la province du Shanxi pour ensuite faire souche à Kaifeng dans la province du Henan, capitale impériale sous la dynastie Song du Nord (960-1127).
Des le XVIIème siècle, la présence d’une communauté juive à Kaifeng est établie par des jésuites, notamment, le père Matteo Ricci. Leur nombre est faible, quelques centaines. Leur apparence physique comme leurs habitudes culturelles sont semblables à celles des Han. Cependant, certaines pratiques religieuses suggéreraient une appartenance à une communauté de foi hébraïque.
Au XIXème siècle, la plupart des juifs de Kaifeng ou supposés tels migrent vers Pékin, Ningbo et Canton. L’héritage juif de cette ville disparait alors dans les nimbes de l’histoire.
A l’égal des juifs de Kaifeng[2], la famille de Liú Shàoqí se serait complètement sinisée.
Concluant cet épisode, Hans-Heinrich Wenzel assure qu’il s’agit du seul cas connu d’assimilation complète des Juifs. Lancée légèrement, cette affirmation est néanmoins contestable.
Quelle valeur accorder à une telle révélation ?
Il est étrange de constater que cette anecdote n’emporte, pour l’auteur, aucune conséquence.
A quoi bon alors en faire mention ?
A aucun autre moment dans l’ouvrage, la question cette supposée racine n’est encore soulevée.
L’auteur a donc délibérément décidé de ne lui prêter aucune portée.
Pourtant cet élément pourrait avoir son importance compte tenu de la place remarquable des intellectuels juifs dans le mouvement communiste chinois.
Peu nombreux, ils disposaient cependant d’une réelle influence. Ils sont, notamment, très présents dans l’entourage immédiat de Sòng Qìnglíng, Madame Sun Yat Sen, deuxième épouse du « Père de la Chine moderne. La plupart sont éditeurs ou journalistes. Certains dirigent des revues de premier plan tel Israël Epstein (1915-2005). Comme c’est le cas de ce dernier, plusieurs sont naturalisés chinois.
Beaucoup sont originaires d’Europe Centrale. Parmi ces derniers, des bolchéviques emmenés dans les bagages de Maksim Litvinov, Commissaire aux Affaires Etrangères de l’URSS. Egalement, des anciens membres du Bund, mouvement socialiste juif créé à la fin du XIX siècle dans l’Empire de Russie.
Pour le journaliste américain Edgar Snow, Il existait une espèce de fraternité naturelle entre ces deux civilisations millénaires. Rompant avec le temps du féodalisme, toutes deux expérimentaient à leur manière l’idéologie communiste, souvent considérée comme un nouveau messianisme.
De surcroit, cette observation est à rapporter aux jeux d’influence s’exerçant autour des sœurs Song, la famille chinoise la plus puissante de la première moitié du XXème siècle.
Si les juifs ont l’écoute de Qìnglíng, Mayling Song, Madame Tchang Kai Chek, est proche des courants protestants américains, notamment, des méthodistes[3].
Chacune s’appliquait à défendre une vision de l’universalisme.
A l’époque, l’Etat d’Israël était principalement soutenu par l’union soviétique. Il est donc naturel que le mouvement révolutionnaire chinois reçoive le soutien de juifs.
Compte tenu de ce contexte, l’éventualité de l’origine juive de Liú Shàoqí a son importance. Si donc cette information était avérée, a-t-il seulement prêté sa voix pour défendre peu ou prou cette cause ? Aucun de ses gestes, aucun de ses discours, ne laisse supposer une telle démarche.
Dans sa biographie sur Liú Shàoqí, Lowell Dittmer[4] ne retient pas cette information. Pas davantage, le journaliste américain Jonathan Goldstein n’en obtient la confirmation auprès de Israël Epstein lors d’une interview réalisée en 1970. Toutefois, ce dernier étant très lié avec le régime, peut-être n’a-t-il pas souhaité lever le mutisme entourant cette question ?
Paradoxalement, cet élément sera utilisé à dessein pour des objectifs déclarés d’anti communisme. Comme en témoignent les pages d’Arthur A. Chiel[5], « Le moine rouge: l’antisémitisme un facteur dans la lutte pour le pouvoir chinois? ». Dans cet ouvrage à la construction hasardeuse, ce dernier suggère que les luttes d’influence au sein de Parti Communiste auraient partie liée avec de l’antisémitisme. Pourtant, d’après les relevés des réunions du parti, à aucun moment, cet aspect n’est soulevé. Ce qui apparaît logique dans la mesure où il n’existe pas en Chine d’antisémitisme populaire comme cela a été le cas en Europe.
Si donc cette voie ne peut être explorée, la destitution de Liú Shàoqí lors du 12e plénum du Comité central mérite attention.
Même si il n’est pas le seul à avoir porter un regard critique sur le grand bond en avant (Dà yuè jìn) voulu par Mao Zedong, le sort qui lui sera réservé sera particulièrement abrupt. Victime d’une autocritique cinglante, trainé dans la boue en public, il trouvera la mort le 12 novembre 1969 dans une prison de Kaifeng, dans cette même ville où existait autrefois une communauté juive. Lors de son incarcération, Il subit de nombreuses humiliations et des mauvais traitements. Entre autres, aucun soin ne sera apporté à son diabète.
Aujourd’hui encore, la minute de l’interrogatoire de Liú Shàoqí n’est pas consultable.
En revanche, au service des archives historiques de l’université de Kaifeng, des documents font état du climat général sévissant à la fin années 60.
La tension est particulièrement forte à partir de 1967. Un appel à dénonciation est lancé contre les traites. Le texte ne fait pas dans la dentelle.
Selon des termes typiques de l’inquisitoire communiste orthodoxe, Il s’en prend directement aux cadres locaux : « de petits personnages imbus et arrogants qui méritent de ne plus jamais voir la lumière ! » ou encore « des valais de la bourgeoisie, juste bon à sucer le sang du peuple ! »
Aussitôt dit, ces derniers sont manu militari délogés de leur habitation et soumis à la vindicte populaire. Sur la place publique, le petit livre rouge à la main, des étudiants vocifèrent dans leurs oreilles un enchevêtrement d’insultes. Souvent bousculés, détruits psychologiquement, peu d’entre eux en sortiront vivants.
Au nombre des insultes, percent de manière récurrente des propos suintant le racisme. L’on relève des « Vous ; les fils des tribus d’Israël ! » par opposition sans doute « aux fils du ciel » dont ces mêmes étudiants seraient issus.
Dans un texte, mention est faite de Liú Shàoqí.
« Il a trahi, doublement trahi. Il a trahi le peuple. Il trahissait tout ce qu’il touchait ! »
Plus explicite ; cette fois : « D’ou vient-il, celui là ? De L’Orient lointain cherchant à asservir le peuple chinois ! » pousse un commentaire.
Se glisse une question : « Que n’a-t-il pas fait pour feindre ?
Qu’est ce donc cet homme ?
Un agent de l’étranger ?
Il n’a jamais cessé de cacher son jeu, ce misérable prurit de l’aliénation étrangère ! »
Passons sur des insultes plus lourdes mais les éléments rapportés suggèrent que la mise en cause de Liú Shàoqí aurait également partie liée avec ses origines. Cependant aucune mention n’est fait précisément faite sur une supposée judéité.
Le mystère donc demeure.
Sans doute la divulgation de l’interrogatoire pourrait elle aider à apporter une réponse même si de toute façon rien dans la vie publique de Liú Shàoqí n’incline à penser qu’il aurait eu peu ou prou entretenu une sensibilité juive.
Mai 2011.
[1] Editions Denoël
[2] Selon certaines informations, 600 juifs chinois résideraient encore à Kaifeng. Le statut de minorité ne leur ayant pas été reconnu, le gouvernement leur demande de se déclarer Hui (chinois musulmans) ou Han (chinois «chinois»).
[3] La famille Song est de confession methodiste
[4] Lowell Dittmer, Liu Shaoqi and the Chinese Cultural Revolution. Revised edition (Armonk, NY and London: M.E.Sharpe, 1998).
[5] Les juifs Digest [Houston, Texas] vol. 8, no. 11 [août 1968], p. 7-8; Chiel, «